2004

Swiss House Singapore: rencontre avec Suzanne Hraba-Renevey

Un satellite à 12'000 km de la Suisse ou l'import-export du savoir

L'aventure débute à Boston en octobre 2000 avec l'établissement de Share, la première Swiss House. Elle continue en novembre 2003 lorsque Swissnex ouvre ses portes à San Francisco. Une fois les deux satellites implantés au cœur de grands centres universitaires nord-américains, le concept Swiss House s'exporte en Asie avec la mise sur pied d'un bureau à Singapour. Situé au plein cœur de la nouvelle cité de la science Biopolis, il a été inauguré, en juillet 2004, par Pascal Couchepin, accompagné à cette occasion du recteur de l'Université de Genève, André Hurst. Mais au fait, qu'est-ce qu'une "Maison Suisse"? De passage à Genève, Suzanne Hraba-Renevey, directrice de la Swiss House de Singapour, nous l'explique.

Vous êtes à la tête de la dernière Swiss House créée. Quels sont les objectifs de telles entités?
Suzanne Hraba-Renevey: Une Swiss House est avant tout une plate-forme gouvernementale d'information et de mise en réseau, chargée d'apporter un soutien aux activités internationales d'institutions suisses localisées dans les domaines de l'éducation, de l'innovation et de la recherche. Nous aidons en somme à rapprocher les étudiants, les chercheurs et les entrepreneurs à explorer les opportunités à Singapour et la région. De plus, nous offrons à des partenaires suisses, tels que l'université de St-Gall, la possibilité d'implanter leurs activités dans la Swiss House.

Quels avantages la Suisse et ses hautes écoles sont-elles susceptibles d'en retirer?
S. H.-R.: Grâce à notre présence sur place, nous pouvons donner à nos utilisateurs suisses un accès direct à des réseaux de recherche, éducationnels, économiques, politiques. Notre travail quotidien consiste à promouvoir le paysage éducationnel suisse dans le pays où nous sommes implantés, à attirer un maximum d'étudiants et de chercheurs locaux (dont le niveau d'éducation est très élevé) en Suisse et, réciproquement, à faire venir des étudiants de chez nous à Singapour ou même à leur trouver des places de stage. Grâce à notre présence sur place, nous pouvons donner à nos utilisateurs un accès direct à des réseaux de recherche, éducationnels, économiques, politiques. Mais il s'agit aussi d'assister des entrepreneurs dans leur exploration des marchés locaux, d'organiser des séminaires d'investisseurs, d'aider les Suisses à mettre au point des programmes communs, à monter des foires et des symposiums ou à les faire participer à des manifestations qui existent déjà, comme Biotechnica Asia en octobre prochain. Nous envisageons également de mettre sur pied un symposium avec le pôle d'excellence Frontiers in Genetics en 2006. Finalement, nous assistons des entrepreneurs en facilitant leur participation à des manifestations comme Biotechnica Asia, en organisant des séminaires d'investisseurs, et en mettant à leur disposition des stations de travail temporaire, de même qu'un réseau d'information et de services.

Votre Swiss House est la première d'Asie. Qu'est-ce qui la différencie de ses aînées?
S. H.-R.: Nos fonctions sont semblables et nous bénéficions toutes du soutien, au moins partiel, du Groupement de la science et de la recherche (GSR). Nous recherchons, comme nos aînées, des fonds privés susceptibles de soutenir nos activités. Toutefois, la Swiss House de Singapour est une entité plus modeste que ses prédécesseurs, tant au niveau des locaux que du budget. De plus, contrairement à Share, nous n'avons pas le statut de Consulat, mais sommes affiliés à l'Ambassade de Suisse. Nous devrions cependant pouvoir bénéficier d'un statut semi diplomatique d'ici peu.

Recherchez-vous régulièrement des stagiaires?
S. H.-R.: Oui, pour renforcer notre petite équipe (2 personnes) et particulièrement pour les périodes situées hors des vacances universitaires. Les candidats doivent pouvoir travailler de manière active et indépendante. Ils doivent avoir envie de s'investir dans un projet qui démarre et nécessite donc toute leur énergie. Enfin, nous sommes à Singapour, l'anglais est donc indispensable. L'allemand est quant à lui un plus.

Et sur le plan des échanges d'étudiants?
S. H.-R.: Rien qu'en septembre, environ 100 étudiants suisses arrivent à Singapour: 80 de l'Université de St Gall, soit en management, soit en en media & communication, et 20 de l'HES de Rapperswil. D'autres programmes existent avec les EPF et les universités dans les domaines scientifiques. Un accord avec la National University Singapore (NUS) et l'Université de Genève pourrait être conclu dans un futur proche. Pour l'instant, il y a surtout un flux d'étudiants suisses qui viennent à Singapour. Au Swiss House de faciliter l'échange dans les deux sens.

Contact : info(at)swisshouse.org.sg
www.swisshouse.org.sg

Charles-Antoine Courcoux
Université de Genève
Presse Information Publications
Septembre 2004

6 septembre 2004
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