2004

Une cinquantaine de jeunes apprennent leur métier à l'Université

L'Université, une entreprise formatrice? Cette année, ce ne sont pas moins de 50 jeunes qui effectuent leur apprentissage dans les murs de l'alma mater. Alors que l'institution revendique ne pas être une école professionnelle, au contraire des HES et des EPF, elle forme des apprentis dans de multiples métiers. Survol de la situation.

"Mon patron, c'est l'Université", explique ce jeune en formation, croisé au détour d'un laboratoire. La palette des apprentissages proposés aujourd'hui à l'Université est plutôt large: laborantin-e en chimie, biologie ou physique, assistant-e en médecine dentaire, gardien-ne d'animaux, polymécanicien-ne, employé-e de commerce, assistant-e en information documentaire ou encore informaticien-ne. "L'Université dispose de professionnels dans de nombreux domaines, que ce soit dans les métiers techniques, dans l'informatique ou dans l'administration", explique Arlette Delay, chargée de formation à la Faculté des sciences.

Suivant la filière choisie, c'est le Département de l'instruction publique (DIP) ou le centre de formation de l'Office du personnel de l'Etat qui rémunère les apprentis, pour un montant équivalent à un peu plus d'un demi-million par année. "Les apprentis ne grèvent ainsi pas le budget des groupes de recherche qui les accueillent", continue Arlette Delay.

 

L'Université, un cadre propice à l'apprentissage
Faire son apprentissage à l'Université est une possibilité qui existe depuis longtemps. Le premier apprenti a été engagé au sein de l'institution en 1971 déjà. L'encadrement offert s'est depuis grandement amélioré. Actuellement, des cours d'appui sont offerts aux jeunes. A la Section de médecine dentaire (SMD), les apprentis peuvent par exemple participer aux cours donnés par la formation continue de la SMD ou intégrer les cours d'informatique organisés à l'intention du personnel de l'Université. Dans le cas des laborantins en chimie, l'Université est même devenue un véritable centre de formation pour d'autres employeurs, comme les laboratoires de l'Etat, les Services Industriels de Genève ou encore l'entreprise Serono. C'est à travers l'association AGEMEL (Association genevoise pour les métiers de laboratoire), récemment créée, que les apprentis de ces différentes entités, suivent des cours pratiques d'introduction d'environ 2 mois dans un laboratoire de notre institution, une base commune pour tous, avant de commencer la formation proprement dite.

A la satisfaction de tous
L'encadrement de ces jeunes est réalisé par des maîtres d'apprentissage et des chargés de formation, aux motivations diverses. Pascal Miéville, l'un d'entre eux, explique: "L'apprentissage est un mode de formation très intéressant, une alternative à l'intention de ceux à qui la voie scolaire ne convient pas." Quant à Arlette Delay, elle apprécie l'enseignement et le contact avec les apprentis. "Transmettre ses connaissances, motiver son auditoire est un plaisir. De plus, ces jeunes nous apportent beaucoup."

Faire son apprentissage à l'Université, une vraie valeur rajoutée? "Nos apprentis repartent avec un bon sens de la flexibilité et savent se débrouiller, car les moyens à la disposition de l'Université sont souvent moins perfectionnés que dans les entreprises " nous raconte Pascal Miéville. Quant à Arlette Delay, elle trouve que "L'Université est un milieu particulier pour y faire son apprentissage. Alors que les étudiants disposent de la liberté académique et choisissent de se rendre ou non aux cours, les apprentis sont liés à l'institution par un contrat de travail, sont soumis à des horaires et doivent obligatoirement suivre les cours proposés. Ces différences ne sont pas toujours faciles à assumer pour les jeunes qui ont de la peine à se positionner, mais ce mélange représente une grande richesse aussi". Pour Ruth Wagner, cheffe du Service du personnel, les apprentis de l'Université seront les employés de demain. "C'est pourquoi nous les formons à nos exigences et rigueurs, avec pour preuve les prix d'excellence remportés par nos apprentis lors des examens fédéraux"

Mais pourquoi choisit-on l'Université comme maître d'apprentissage? Pour Jessica Müller, laborantine en chimie de 2e année, il n'était pas envisageable de faire son apprentissage dans un seul domaine, comme la parfumerie par exemple. "Je pensais que la formation serait meilleure à l'Université. Je suis très satisfaite, car c'est la recherche qui m'intéresse vraiment."

Alexandra Mossiere
Université de Genève
Presse Information Publications
Février 2004
4 février 2004
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