Vers un traitement anti-dépendance miracle?

L'ibogamine possède des propriétés anti-dépendance exceptionnelles. Le chimiste Sébastien Lanaspèze a consacré sa thèse de doctorat à la synthèse totale de ce composé naturel, extrait d'une plante africaine psychotrope : l'iboga. Cet alcaloïde naturel pourrait un jour servir à traiter les dépendances à l'héroïne, à la cocaïne ou à la morphine.

L'iboga, une plante qui pousse au Gabon, produit un composé psychotrope, l'ibogamine, qui pourrait être utilisé contre les dépendances à l'héroïne, voir même à la cocaïne ou à la morphine. Aussi efficace que la méthadone, l'ibogamine se distingue cependant par son mode d'action. Les propriétés différentes de ce composé lui confèrent d'ailleurs un certain avantage. Une seule prise d'ibogamine permettrait en effet de sevrer des héroïnomanes pendant des semaines, voir des mois. Une hypothèse qu'il reste toutefois à démontrer chez l'homme.

A cause de ses propriétés psychotropes, la plante iboga est interdite d'exportation. Aussi, la fabrication chimique est-elle pour l'instant le seul moyen d'obtenir le précieux composé qu'elle contient. Dans sa thèse de doctorat qu'il présente ce vendredi 12 novembre, le chimiste Sébastien Lanaspèze a cherché à développer une voie de synthèse susceptible de fournir de l'ibogamine, ainsi que ses dérivés, dans l'optique d'exploiter les propriétés anti-dépendance de ces composés.

L'ibogamine, comme d'autres alcaloïdes de type iboga tels que l'ibogaïne ou la tabernanthine, a fait l'objet de nombreuses études chez les rongeurs qui ont démontré des propriétés anti-dépendance exceptionnelles. Jusqu'à présent, seuls quelques rapports ont confirmé ces propriétés chez l'Homme. D'où la nécessité d'une étude clinique systématique qui justifierait le développement de ce composé par l'industrie pharmaceutique.

L'efficacité de la synthèse d'un produit naturel en vue d'une production industrielle dépend fortement du nombre de manipulations mises en jeu. Dans le cadre de sa thèse, Sébastien Lanaspèze a développé des méthodes innovantes qui permettent de limiter ce nombre de manipulations pour accéder à l'ibogamine synthétique de manière efficace.

Service de presse Université de Neuchâtel
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Novembre 2004