2005

Enquête Etudiants 2004

Qui sont les étudiants parvenus au terme de leur parcours universitaire? Quel est leur profil sociologique? Quelles ont été leurs motivations? Comment ont-ils adapté leurs études aux contraintes de la vie pratique, géré leur budget et trouvé un logement? Etudiant 2004, second volet d'une enquête réalisée par le Département de sociologie de l'Université, fournit de nombreux éléments de réponses à ces questions.

Au moment où sont publiés ces résultats, l'UniGe annonce la création d'un Observatoire de la vie universitaire, qui aura pour mission de mesurer régulièrement le pouls de la vie estudiantine, afin de mieux répondre aux besoins des étudiants. L'UniGe devient ainsi la haute école la mieux équipée en Suisse pour suivre l'évolution de sa population étudiante.

De manière très pragmatique, une université détermine ses enseignements et ses prestations en tenant compte à la fois des missions fondamentales qui lui sont assignées par la loi et des caractéristiques spécifiques des personnes qu'elle forme : les étudiantes et les étudiants. C'est dans cette dernière perspective qu'ont été récemment lancées à l'Université de Genève les grandes enquêtes Etudiants 2001 et Etudiants 2004.

Les recherches entreprises à l'Observatoire de la vie universitaire seront réalisées dans le but d'en tirer des propositions d'action, de définir des priorités ou de revoir les modalités des politiques académiques. A ce titre, il s'agit d'un instrument de réflexion, d'investigation, de propositions et de recommandations et non d'intervention. Parmi les domaines qui seront explorés de façon privilégiée, on peut citer la situation économique et sociale des étudiants (logement, travail rémunéré, etc.), les difficultés d'apprentissage, les situations d'échec ou de réorientation, l'impact de l'intégration sociale sur les performances académiques, les effets du processus de Bologne, la perception divergente que pourraient avoir les étudiants de la carrière académique en fonction de leur identité sexuelle, l'influence de la nouvelle maturité gymnasiale sur les résultats académiques, les relations entre la vie affective et la vie universitaire, les projets de carrière et l'intégration professionnelle des étudiants, etc.

Etudiants 2004
Dix-huit mois après avoir livré le fruit des recherches liées à Etudiants 2001, les sociologues de l'Université de Genève sortent Etudiants 2004. Alors la première enquête s'intéressait à des étudiants à l'entrée de l'Université, la seconde se focalise sur ceux qui sont près d'en sortir.

Le premier fait remarquable au regard de la structure de population de l'Université est sa diversité. En effet, en considérant par exemple l'origine géographique, Etudiants 2004 montre que moins d'un étudiant sur deux (44%) n'a pas été scolarisé dans le canton de Genève. Les autres provenances se répartissent entre le reste de la Suisse (27%), l'Europe occidentale (9%), l'Afrique (4%), l'Amérique du sud (2%) et l'Europe orientale, la région Asie et Moyen-Orient, ainsi que l'Amérique du nord qui fournissent à elles trois 2% de l'effectif total. De plus, grâce à sa dimension internationale, un quart des étudiants de l'UniGe sont de nationalité étrangère.

Par ailleurs, la moyenne d'âge des étudiants terminant leurs études à l'UniGe est de 26,8 ans, la moitié des étudiants appartiennent à la classe des 24-26 ans et 15% aux plus de 30 ans. Sur le plan de la répartition des sexes, les sociologues indiquent que les femmes sont majoritaires à l'UniGe (59%), mais que leur taux de présence varie sensiblement selon la structure: autour de 80% à l'ETI et à la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation (FPSE) contre 40% en Section des sciences économiques.

Enfin, seule ombre au tableau de la multiplicité, la sélection reste forte d'un point de vue social avec seulement 13% des étudiants dont le père est sans formation ou a terminé sa formation au niveau obligatoire. Face à ce constat - qui conforte l'idée selon laquelle l'Université n'échappe pas complètement aux inégalités de la société au sein de laquelle elle évolue - Etudiants 2004 permet néanmoins de remarquer que 58% des étudiants sont issus de familles où le père n'a pas été à l'Université.

"Parce que ça m'intéresse!"
A la question du choix de l'université comme lieu de formation, la majorité des étudiants (65%) mettent en avant leur passion pour le domaine étudié. Mais pas uniquement, huit sur dix citant au moins une raison liée à leur avenir professionnel. En outre, de manière plus précise, Etudiants 2004 dégage quatre types de tendances relatives aux motivations des étudiants. Il y a les "intéressés" (44%) qui se définissent par un goût prononcé pour le domaine ou pour une profession; les étudiants de type "institution" (12%) dont la volonté d'accéder à l'Université est orientée par l'idée de la vie universitaire; celles et ceux qui ont opéré leur choix "par défaut" (27%) et pour qui il s'agit d'une suite logique des études sans trop savoir pourquoi; et les "ambitieux" (17%) chez qui prédomine une optique d'anticipation professionnelle.

Pour ce qui est du type de relation que l'étudiant entretient avec l'Université, elle va surtout dépendre de la faculté dans laquelle il se trouve, ainsi que de son âge. Plus l'étudiant est âgé, plus l'Université tendra à tenir une place minoritaire dans sa vie quotidienne par le fait, entre autres, que sa vie active est partagée entre le travail universitaire et une activité professionnelle. Au regard des données d'Etudiants 2004, il apparaît que, pour la majorité des étudiants (58%), les études ont une place importante et centrale dans la vie quotidienne, voire très importante. Toutefois, il ressort que pour le reste (42%), les études ne représentent pas le "centre de leur vie", soit parce qu'ils consacrent un temps important au travail rémunéré, par nécessité ou par intérêt professionnel, soit par choix.

Des vicissitudes de la vie estudiantine
Du point de vue des conditions de vie, le rapport dépeint une image complexe, loin des lieux communs parfois associés aux étudiants. Concernant le logement, si un étudiant sur trois vit encore chez ses parents, un sur trois vit en appartement individuel et un sur cinq a choisi la colocation. Précisons que la chambre chez les parents concerne un étudiant scolarisé à Genève sur deux. En évoquant le budget, subjectivement, les étudiants disent avoir besoin d'un minimum de CHF 1800.- par mois. Mais les besoins "convenables" s'élèvent à leurs yeux à CHF 2500.-. Et si trois étudiants sur dix sont entretenus par leurs parents, notons que deux sur dix vivent sans aucune aide parentale.

Autre aspect notable, loin du cliché fainéant : 82% des étudiants travaillent via une activité régulière ou épisodique et réalisent en moyenne quinze heures de travail hebdomadaire. En outre, pour plus d'un étudiant sur deux, cette activité professionnelle est dite "absolument nécessaire". Et même si le financement des loisirs reste la première raison donnée, elle est très souvent accompagnée du motif "financement des besoins quotidiens".


> Télécharger l'enquête Etudiants 2004 (pdf 2,46 MB!)


Dix-huit mois après avoir livré le fruit des recherches liées à Etudiants 2001, les sociologues de l'Université de Genève sortent Etudiants 2004. Alors la première enquête s'intéressait à des étudiants à l'entrée de l'Université, la seconde se focalise sur ceux qui sont près d'en sortir.

Le premier fait remarquable au regard de la structure de population de l'Université est sa diversité. En effet, en considérant par exemple l'origine géographique, Etudiants 2004 montre que moins d'un étudiant sur deux (44%) n'a pas été scolarisé dans le canton de Genève. Les autres provenances se répartissent entre le reste de la Suisse (27%), l'Europe occidentale (9%), l'Afrique (4%), l'Amérique du sud (2%) et l'Europe orientale, la région Asie et Moyen-Orient, ainsi que l'Amérique du nord qui fournissent à elles trois 2% de l'effectif total. De plus, grâce à sa dimension internationale, un quart des étudiants de l'UniGe sont de nationalité étrangère.

Par ailleurs, la moyenne d'âge des étudiants terminant leurs études à l'UniGe est de 26,8 ans, la moitié des étudiants appartiennent à la classe des 24-26 ans et 15% aux plus de 30 ans. Sur le plan de la répartition des sexes, les sociologues indiquent que les femmes sont majoritaires à l'UniGe (59%), mais que leur taux de présence varie sensiblement selon la structure: autour de 80% à l'ETI et à la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation (FPSE) contre 40% en Section des sciences économiques.

Enfin, seule ombre au tableau de la multiplicité, la sélection reste forte d'un point de vue social avec seulement 13% des étudiants dont le père est sans formation ou a terminé sa formation au niveau obligatoire. Face à ce constat - qui conforte l'idée selon laquelle l'Université n'échappe pas complètement aux inégalités de la société au sein de laquelle elle évolue - Etudiants 2004 permet néanmoins de remarquer que 58% des étudiants sont issus de familles où le père n'a pas été à l'Université.

"Parce que ça m'intéresse!"
A la question du choix de l'université comme lieu de formation, la majorité des étudiants (65%) mettent en avant leur passion pour le domaine étudié. Mais pas uniquement, huit sur dix citant au moins une raison liée à leur avenir professionnel. En outre, de manière plus précise, Etudiants 2004 dégage quatre types de tendances relatives aux motivations des étudiants. Il y a les "intéressés" (44%) qui se définissent par un goût prononcé pour le domaine ou pour une profession; les étudiants de type "institution" (12%) dont la volonté d'accéder à l'Université est orientée par l'idée de la vie universitaire; celles et ceux qui ont opéré leur choix "par défaut" (27%) et pour qui il s'agit d'une suite logique des études sans trop savoir pourquoi; et les "ambitieux" (17%) chez qui prédomine une optique d'anticipation professionnelle.

Pour ce qui est du type de relation que l'étudiant entretient avec l'Université, elle va surtout dépendre de la faculté dans laquelle il se trouve, ainsi que de son âge. Plus l'étudiant est âgé, plus l'Université tendra à tenir une place minoritaire dans sa vie quotidienne par le fait, entre autres, que sa vie active est partagée entre le travail universitaire et une activité professionnelle. Au regard des données d'Etudiants 2004, il apparaît que, pour la majorité des étudiants (58%), les études ont une place importante et centrale dans la vie quotidienne, voire très importante. Toutefois, il ressort que pour le reste (42%), les études ne représentent pas le "centre de leur vie", soit parce qu'ils consacrent un temps important au travail rémunéré, par nécessité ou par intérêt professionnel, soit par choix.

Des vicissitudes de la vie estudiantine
Du point de vue des conditions de vie, le rapport dépeint une image complexe, loin des lieux communs parfois associés aux étudiants. Concernant le logement, si un étudiant sur trois vit encore chez ses parents, un sur trois vit en appartement individuel et un sur cinq a choisi la colocation. Précisons que la chambre chez les parents concerne un étudiant scolarisé à Genève sur deux. En évoquant le budget, subjectivement, les étudiants disent avoir besoin d'un minimum de CHF 1800.- par mois. Mais les besoins "convenables" s'élèvent à leurs yeux à CHF 2500.-. Et si trois étudiants sur dix sont entretenus par leurs parents, notons que deux sur dix vivent sans aucune aide parentale.

Autre aspect notable, loin du cliché fainéant : 82% des étudiants travaillent via une activité régulière ou épisodique et réalisent en moyenne quinze heures de travail hebdomadaire. En outre, pour plus d'un étudiant sur deux, cette activité professionnelle est dite "absolument nécessaire". Et même si le financement des loisirs reste la première raison donnée, elle est très souvent accompagnée du motif "financement des besoins quotidiens".


> Télécharger l'enquête Etudiants 2004 (pdf 2,46 MB!)

16 février 2005
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