2005

Journée des mécènes

L'UniGe réunit ses mécènes autour d'une table

Chaque année, l'Université bénéficie du soutien d'une quarantaine de mécènes. Afin d'établir un dialogue régulier avec ceux-ci, une journée de rencontre annuelle a été instituée par l'actuel Rectorat.

"Le rapprochement avec nos mécènes me paraît important. Puisque ces personnes sont attachées à notre institution, leurs idées nous intéressent" commente André Hurst. Avec une première édition en automne dernier, l'objectif de la Journée des Mécènes est, d'une part, d'exprimer la reconnaissance de l'institution pour le soutien offert et, d'autre part, d'exposer les projets de l'Alma mater qui pourraient donner lieu à des opérations communes. "Cette première journée a surtout permis à nos mécènes de se rencontrer, donnant lieu à la création de synergies entre certaines fondations qui nous soutiennent."

Genève la généreuse
Si certains donateurs sont bien connus des étudiants et des chercheurs, comme la Fondation Arditi ou la Fondation Ernest Boninchi, d'autres ont une présence plus discrète. Si tous sont exceptionnels, on peut toutefois mentionner le financement complet de l'enseignement d'arménien de la Faculté des lettres, assuré par la Fondation des Frères Ghoukassiantz ou encore relater l'histoire émouvante de Mme Hirzel, présidente de la Fondation Gertrude Hirzel qui soutient financièrement un groupe de recherche autour de la maladie du Noma et dont l'espoir est de pouvoir vivre assez longtemps pour voir une thérapie enfin découverte.

L'histoire de la Société académique de Genève (voir encadré) est également remarquable. Fondée en 1888 à l'initiative d'étudiants, la société a pu récolter près de 10'000 CHF - à l'époque ! - pour soutenir les activités scientifiques de notre institution. Au cours de ses presque 120 années d'existence, cette société a fourni à l'Université des subsides à hauteur de 40 millions.

L'engagement des acteurs privés au sein de l'institution ne risque-t-il pas d'aboutir à une marchandisation du savoir? Face à cette interrogation, André Hurst est catégorique: "Une éthique existe sur ce point. Il nous est déjà arrivé par le passé de décliner des offres, pourtant alléchantes, mais qui n'étaient pas clairement désintéressées."

Un mécénat de longue tradition
L'Université bénéficie aujourd'hui des largesses de nombreux mécènes, mais ce type de soutien à la recherche et à l'enseignement n'est pas nouveau. En effet, dès sa naissance, l'Académie a dépendu du mécénat, de manière plus ou moins importante selon les périodes.

A l'origine, ce sont les professeurs qui, disposant de confortables rentes familiales pour assurer leur survie, mettaient de leur temps à disposition de la cause du savoir. Horace-Bénédict de Saussure en est d'ailleurs un exemple saisissant, parmi ceux qui ont illustré l'histoire de notre institution.
Aujourd'hui, l'Université est devenue l'affaire de la collectivitUé. Néanmoins, elle bénéficie de donations et de legs par le biais de fondations privées, d'institutions à vocation scientifique ou encore de personnes physiques, dans le but de soutenir des projets spécifiques. Ces ressources viennent alimenter les fonds institutionnels.

 

Société académique de Genève
La Société académique de Genève est fière de sa longue tradition, mais elle sait aussi que cette tradition repose sur une innovation, et qu'il est de sa responsabilité de poursuivre dans cette voie. L'innovation, ce fut la décision de ce groupe d'étudiants qui constatèrent que l'Université manquait parfois de moyens s'il s'agissait de rester dans la course au progrès scientifique et, partant, à l'amélioration de nos conditions de vie (quoi qu'on en dise). Manque de moyens à l'Université: vérité lancinante et répétitive, mais devant laquelle ces étudiants ne restèrent pas les bras ballants. Rassembler des fonds pour aider la recherche, voilà l'objectif qu'ils se fixèrent. En 1888 était ainsi fondée la Société académique de Genève. Ses objectifs n'ont pas changé, même si ses moyens se sont accrus et que le savoir a fort heureusement progressé, quelquefois grâce à la Société académique!
Largement ouverte, la SACAD l'est dès l'origine. Preuve en est la circulaire qu'elle envoyait pour recruter de nouveaux membres en 1894-1895; on peut y lire, en guise de post-scriptum: " Les dames peuvent faire partie de la Société ", ce qui n'était pas courant puisqu'il fallait le préciser. On a progressé depuis lors, il faut cependant, de temps à autre, rappeler non seulement à la communauté universitaire, mais à tous, que l'on peut devenir membre sur simple demande. Il suffit de partager l'objectif d'aider de manière désintéressée la recherche et l'enseignement à l'Université de Genève.

Source: site Internet de la Société académique de Genève
16 février 2005
  2005