2005

Un CD pour lutter contre le viol en temps de guerre

"Dans la maison où je suis restée moi seule, il y a un homme qui est entré. Il m'a violée et je me suis retrouvée enceinte. Je suis un squelette, un squelette vivant, mais j'ai un enfant et cet enfant dépend de ce squelette… Comment m'en occuper?" Le viol des femmes en temps de guerre est aussi universellement répandu qu'il est abominable. Il est souvent passé sous silence, peut-être parce qu'il brouille les seules grilles de lecture que nous pouvons appliquer aux conflits, lorsque nous tentons de distinguer le camp des bons de celui des méchants. Toutes les armées pratiquent le viol à des fins stratégiques, pour terroriser, intimider ou accélérer le nettoyage ethnique. Et toutes les populations, sans distinction, en sont les victimes.

Lors de la préparation d'un projet pédagogique sur la gestion des changements environnementaux, qui prend appui sur une réalité d'Afrique centrale, la Passerelle de l'Université a été confrontée à cette douloureuse conséquence des conflits. Elle a alors proposé à la Direction du développement et de la coopération (DDC) d'utiliser des extraits du matériel sonore qu'elle avait récolté en République démocratique du Congo pour faire réaliser un document à Emile Ellberger, compositeur, chercheur et professeur d'électroacoustique au Conservatoire de musique de Genève. Ce projet, conçu comme une coproduction de la DDC, de la RSR et de la Passerelle, a alors été confié à Muriel Mérat de la Radio Suisse Romande.

Une tragédie répétée à longueur de conflit
Ce document, qui réunit témoignages enregistrés et musique, fait appel à l'émotion comme à la raison. L'émotion: voix de femmes répétant, dans la dignité, les horreurs qu'elles ont subies, voix anonymes faisant échos aux comptes rendus cliniques des médias. Il ne faut pas moins que cette répétition pour approcher une réalité difficilement soutenable: rien que dans l'Est de la République démocratique du Congo, on estime qu'environ 5000 femmes ont été violées entre octobre 2002 et février 2003, ce qui représente une moyenne de 40 viols par jour. Appel à la raison également, comme celui lancé par un étudiant originaire d'Afrique centrale enjoignant ses frères à respecter et à réconforter leurs mères, sœurs ou filles lorsqu'elles sont victimes de viols, plutôt que de les

"Dans la maison où je suis restée moi seule, il y a un homme qui est entré. Il m'a violée et je me suis retrouvée enceinte. Je suis un squelette, un squelette vivant, mais j'ai un enfant et cet enfant dépend de ce squelette… Comment m'en occuper?" Le viol des femmes en temps de guerre est aussi universellement répandu qu'il est abominable. Il est souvent passé sous silence, peut-être parce qu'il brouille les seules grilles de lecture que nous pouvons appliquer aux conflits, lorsque nous tentons de distinguer le camp des bons de celui des méchants. Toutes les armées pratiquent le viol à des fins stratégiques, pour terroriser, intimider ou accélérer le nettoyage ethnique. Et toutes les populations, sans distinction, en sont les victimes.

Lors de la préparation d'un projet pédagogique sur la gestion des changements environnementaux, qui prend appui sur une réalité d'Afrique centrale, la Passerelle de l'Université a été confrontée à cette douloureuse conséquence des conflits. Elle a alors proposé à la Direction du développement et de la coopération (DDC) d'utiliser des extraits du matériel sonore qu'elle avait récolté en République démocratique du Congo pour faire réaliser un document à Emile Ellberger, compositeur, chercheur et professeur d'électroacoustique au Conservatoire de musique de Genève. Ce projet, conçu comme une coproduction de la DDC, de la RSR et de la Passerelle, a alors été confié à Muriel Mérat de la Radio Suisse Romande.

Une tragédie répétée à longueur de conflit
Ce document, qui réunit témoignages enregistrés et musique, fait appel à l'émotion c

"Dans la maison où je suis restée moi seule, il y a un homme qui est entré. Il m'a violée et je me suis retrouvée enceinte. Je suis un squelette, un squelette vivant, mais j'ai un enfant et cet enfant dépend de ce squelette… Comment m'en occuper?" Le viol des femmes en temps de guerre est aussi universellement répandu qu'il est abominable. Il est souvent passé sous silence, peut-être parce qu'il brouille les seules grilles de lecture que nous pouvons appliquer aux conflits, lorsque nous tentons de distinguer le camp des bons de celui des méchants. Toutes les armées pratiquent le viol à des fins stratégiques, pour terroriser, intimider ou accélérer le nettoyage ethnique. Et toutes les populations, sans distinction, en sont les victimes.

Lors de la préparation d'un projet pédagogique sur la gestion des changements environnementaux, qui prend appui sur une réalité d'Afrique centrale, la Passerelle de l'Université a été confrontée à cette douloureuse conséquence des conflits. Elle a alors proposé à la Direction du développement et de la coopération (DDC) d'utiliser des extraits du matériel sonore qu'elle avait récolté en République démocratique du Congo pour faire réaliser un document à Emile Ellberger, compositeur, chercheur et professeur d'électroacoustique au Conservatoire de musique de Genève. Ce projet, conçu comme une coproduction de la DDC, de la RSR et de la Passerelle, a alors été confié à Muriel Mérat de la Radio Suisse Romande.

Une tragédie répétée à longueur de conflit
Ce document, qui réunit témoignages enregistrés et musique, fait appel à l'émotion comme à la raison. L'émotion: voix de femmes répétant, dans la dignité, les horreurs qu'elles ont subies, voix anonymes faisant échos aux comptes rendus cliniques des médias. Il ne faut pas moins que cette répétition pour approcher une réalité difficilement soutenable: rien que dans l'Est de la République démocratique du Congo, on estime qu'environ 5000 femmes ont été violées entre octobre 2002 et février 2003, ce qui représente une moyenne de 40 viols par jour. Appel à la raison également, comme celui lancé par un étudiant originaire d'Afrique centrale enjoignant ses frères à respecter et à réconforter leurs mères, sœurs ou filles lorsqu'elles sont victimes de viols, plutôt que de les répudier, comme cela se produit souvent.

A ces voix, la musique apporte tantôt un contre-point, un voile de pudeur et d'humanité, tantôt une résonance aux horreurs évoquées par le texte, lorsqu'elle se fait grave et presque assourdissante, comme le bruit des guerres. Elle soutient le propos, l'articule, sans jamais l'alourdir, ce qui représente sans doute le principal défi de ce genre d'exercice.

"Dans la maison où je suis restée moi seule, il y a un homme qui est entré. Il m'a violée et je me suis retrouvée enceinte. Je suis un squelette, un squelette vivant, mais j'ai un enfant et cet enfant dépend de ce squelette… Comment m'en occuper?" Le viol des femmes en temps de guerre est aussi universellement répandu qu'il est abominable. Il est souvent passé sous silence, peut-être parce qu'il brouille les seules grilles de lecture que nous pouvons appliquer aux conflits, lorsque nous tentons de distinguer le camp des bons de celui des méchants. Toutes les armées pratiquent le viol à des fins stratégiques, pour terroriser, intimider ou accélérer le nettoyage ethnique. Et toutes les populations, sans distinction, en sont les victimes.

Lors de la préparation d'un projet pédagogique sur la gestion des changements environnementaux, qui prend appui sur une réalité d'Afrique centrale, la Passerelle de l'Université a été confrontée à cette douloureuse conséquence des conflits. Elle a alors proposé à la Direction du développement et de la coopération (DDC) d'utiliser des extraits du matériel sonore qu'elle avait récolté en République démocratique du Congo pour faire réaliser un document à Emile Ellberger, compositeur, chercheur et professeur d'électroacoustique au Conservatoire de musique de Genève. Ce projet, conçu comme une coproduction de la DDC, de la RSR et de la Passerelle, a alors été confié à Muriel Mérat de la Radio Suisse Romande.

Une tragédie répétée à longueur de conflit
Ce document, qui réunit témoignages enregistrés et musique, fait appel à l'émotion comme à la raison. L'émotion: voix de femmes répétant, dans la dignité, les horreurs qu'elles ont subies, voix anonymes faisant échos aux comptes rendus cliniques des médias. Il ne faut pas moins que cette répétition pour approcher une réalité difficilement soutenable: rien que dans l'Est de la République démocratique du Congo, on estime qu'environ 5000 femmes ont été violées entre octobre 2002 et février 2003, ce qui représente une moyenne de 40 viols par jour. Appel à la raison également, comme celui lancé par un étudiant originaire d'Afrique centrale enjoignant ses frères à respecter et à réconforter leurs mères, sœurs ou filles lorsqu'elles sont victimes de viols, plutôt que de les répudier, comme cela se produit souvent.

A ces voix, la musique apporte tantôt un contre-point, un voile de pudeur et d'humanité, tantôt une résonance aux horreurs évoquées par le texte, lorsqu'elle se fait grave et presque assourdissante, comme le bruit des guerres. Elle soutient le propos, l'articule, sans jamais l'alourdir, ce qui représente sans doute le principal défi de ce genre d'exercice.

La musique au service de l'humanitaire
Emile Ellberger n'en est certes pas à son premier essai. Depuis les années 70, il a travaillé avec diverses organisations humanitaires, comme le CICR ou le HCR, pour réaliser des musiques de films et des décors sonores. "L'électroacoustique se prête particulièrement bien à la création de climats évocateurs sur le plan psychologique", relève le compositeur, qui collabore avec l'Université de Genève pour des recherches.

En prenant comme point de départ une série de témoignages recueillis en Afrique centrale par Muriel Mérat pour la Radio suisse romande, le document montre que le viol est un crime répandu sous toutes les latitudes et à toutes les époques de l'histoire. Agnès Callamard, docteur en sciences politiques, spécialiste des violences faites aux femmes en temps de guerre, est venue apporter son expertise sur ce dernier aspect.

Ce recueil, dédié à toutes les femmes victimes de violences sexuelles en temps de guerre, a été conçu comme un outil de sensibilisation à destination des organismes travaillant dans des régions en conflit. On pourrait souhaiter qu'il figure en bonne place sur le bureau des états-majors des armées. Il a reçu le soutien de la Conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey.


> Pour se procurer le CD: Passerelle, Uni Dufour, rue Général-Dufour 24, 1211 Genève

 

(1) Projet climatic

La musique au service de l'humanitaire
Emile Ellberger n'en est certes pas à son premier essai. Depuis les années 70, il a travaillé avec diverses organisations humanitaires, comme le CICR ou le HCR, pour réaliser des musiques de films et des décors sonores. "L'électroacoustique se prête particulièrement bien à la création de climats évocateurs sur le plan psychologique", relève le compositeur, qui collabore avec l'Université de Genève pour des recherches.

En prenant comme point de départ une série de témoignages recueillis en Afrique centrale par Muriel Mérat pour la Radio suisse romande, le document montre que le viol est un crime répandu sous toutes les latitudes et à toutes les époques de l'histoire. Agnès Callamard, docteur en sciences politiques, spécialiste des violences faites aux femmes en temps de guerre, est venue apporter son expertise sur ce dernier aspect.

Ce recueil, dédié à toutes les femmes victimes de violences sexuelles en temps de guerre, a été conçu comme un outil de sensibilisation à destination des organismes travaillant dans des régions en conflit. On pourrait souhaiter qu'il figure en bonne place sur le bureau des états-majors des armées. Il a reçu le soutien de la Conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey.


> Pour se procurer le CD: Passerelle, Uni Dufour, rue Général-Dufour 24, 1211 Genève

 

(1) Projet climatic

omme à la raison. L'émotion: voix de femmes répétant, dans la dignité, les horreurs qu'elles ont subies, voix anonymes faisant échos aux comptes rendus cliniques des médias. Il ne faut pas moins que cette répétition pour approcher une réalité difficilement soutenable: rien que dans l'Est de la République démocratique du Congo, on estime qu'environ 5000 femmes ont été violées entre octobre 2002 et février 2003, ce qui représente une moyenne de 40 viols par jour. Appel à la raison également, comme celui lancé par un étudiant originaire d'Afrique centrale enjoignant ses frères à respecter et à réconforter leurs mères, sœurs ou filles lorsqu'elles sont victimes de viols, plutôt que de les répudier, comme cela se produit souvent.

A ces voix, la musique apporte tantôt un contre-point, un voile de pudeur et d'humanité, tantôt une résonance aux horreurs évoquées par le texte, lorsqu'elle se fait grave et presque assourdissante, comme le bruit des guerres. Elle soutient le propos, l'articule, sans jamais l'alourdir, ce qui représente sans doute le principal défi de ce genre d'exercice.

La musique au service de l'humanitaire
Emile Ellberger n'en est certes pas à son premier essai. Depuis les années 70, il a travaillé avec diverses organisations humanitaires, comme le CICR ou le HCR, pour réaliser des musiques de films et des décors sonores. "L'électroacoustique se prête particulièrement bien à la création de climats évocateurs sur le plan psychologique", relève le compositeur, qui collabore avec l'Université de Genève pour des recherches.

En prenant comme point de départ une série de témoignages recueillis en Afrique centrale par Muriel Mérat pour la Radio suisse romande, le document montre que le viol est un crime répandu sous toutes les latitudes et à toutes les époques de l'histoire. Agnès Callamard, docteur en sciences politiques, spécialiste des violences faites aux femmes en temps de guerre, est venue apporter son expertise sur ce dernier aspect.

Ce recueil, dédié à toutes les femmes victimes de violences sexuelles en temps de guerre, a été conçu comme un outil de sensibilisation à destination des organismes travaillant dans des régions en conflit. On pourrait souhaiter qu'il figure en bonne place sur le bureau des états-majors des armées. Il a reçu le soutien de la Conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey.


> Pour se procurer le CD: Passerelle, Uni Dufour, rue Général-Dufour 24, 1211 Genève

 

(1) Projet climatic

répudier, comme cela se produit souvent.

A ces voix, la musique apporte tantôt un contre-point, un voile de pudeur et d'humanité, tantôt une résonance aux horreurs évoquées par le texte, lorsqu'elle se fait grave et presque assourdissante, comme le bruit des guerres. Elle soutient le propos, l'articule, sans jamais l'alourdir, ce qui représente sans doute le principal défi de ce genre d'exercice.

La musique au service de l'humanitaire
Emile Ellberger n'en est certes pas à son premier essai. Depuis les années 70, il a travaillé avec diverses organisations humanitaires, comme le CICR ou le HCR, pour réaliser des musiques de films et des décors sonores. "L'électroacoustique se prête particulièrement bien à la création de climats évocateurs sur le plan psychologique", relève le compositeur, qui collabore avec l'Université de Genève pour des recherches.

En prenant comme point de départ une série de témoignages recueillis en Afrique centrale par Muriel Mérat pour la Radio suisse romande, le document montre que le viol est un crime répandu sous toutes les latitudes et à toutes les époques de l'histoire. Agnès Callamard, docteur en sciences politiques, spécialiste des violences faites aux femmes en temps de guerre, est venue apporter son expertise sur ce dernier aspect.

Ce recueil, dédié à toutes les femmes victimes de violences sexuelles en temps de guerre, a été conçu comme un outil de sensibilisation à destination des organismes travaillant dans des régions en conflit. On pourrait souhaiter qu'il figure en bonne place sur le bureau des états-majors des armées. Il a reçu le soutien de la Conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey.


> Pour se procurer le CD: Passerelle, Uni Dufour, rue Général-Dufour 24, 1211 Genève

 

(1) Projet climatic

16 février 2005
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