2005

40 ans au service de l'Université!

Au service de l'UniGe depuis toujours!

Cela fait 35 ou 40 ans qu'ils sont au service de l'UniGe! Si nous n'avons pas travaillé directement avec eux, nous les avons déjà sûrement croisés un jour, au détour d'un couloir, entre deux portes ou encore à la cafétéria. A travers ces témoignages, rendons hommage à quelques-uns de ces collègues d'exception déjà partis ou à quelques mois seulement de la retraite.

Etienne Denkinger - photographe spécialiste à la Faculté de médecine

Quelles sont les tâches d'un photographe spécialiste à la Faculté de médecine?
Tout d'abord, je dois dire que photographe, c'est un métier qui n'existe plus à l'Etat de Genève. Maintenant, il s'agit du métier d'infographiste. D'ailleurs, j'ai dû moi aussi me mettre à l'informatique et aux appareils numériques.
Auparavant, nous réalisions des diapositives pour les conférences ou les colloques et des développements pour les publications, en plus de l'imagerie traditionnelle. Mais depuis l'arrivée du numérique, les gens se débrouillent seuls. Aujourd'hui, le travail se concentre essentiellement sur ordinateur. La prise de photographies est plutôt rare.

Quels sont les souvenirs qui vous restent de ces années au service de l'UniGe?
Je suis entré en fonction en octobre 1965. La pathologie était alors localisée au boulevard de la Cluse. Jusqu'en 1980, c'étaient plutôt les belles années : il y avait de l'argent. Nous pouvions acheter tous les équipements dont nous avions besoin, nous participions à des stages de perfectionnement, nous allions même chaque année à Cologne à la Foire mondiale de la photographie durant quatre jours, tous frais payés. Ça fait bien longtemps que nous ne sommes plus repartis. En 1985, nous avons déménagé au CMU où de vastes locaux et plusieurs chambres noires nous attendaient. Celles-ci ont disparu en 2002, depuis que nous sommes immergés dans l'ère du numérique.

Quarante années au même poste, c'est énorme!
J'aime mon travail. A la pathologie, nous sommes très indépendants. Les photographes travaillent directement avec les chercheurs, qui passent commande des travaux. En quelque sorte, nous sommes des indépendants mais sans le souci de l'argent. Mon quotidien : de nombreux contacts, des demandes très variées et des conditions de travail excellentes. Voilà pourquoi je suis resté.

Jean-Louis Dey - assistant technique à l'atelier de l'Institut de physique

Quel a été votre parcours professionnel?
Après avoir obtenu un CFC de mécanicien de précision - profession aujourd'hui disparue - j'ai travaillé quelques années à la Société d'instruments de physique (SIP) avant de rejoindre l'Université en juillet 1965. J'occupe depuis ce temps-là le poste d'assistant technique à l'atelier central de l'Institut de physique et remplace le responsable de l'atelier pendant ses absences.
Notre équipe, constituée de 8 personnes, d'un magasinier et de quelques apprentis, répond aux besoins des groupes de recherche de l'Institut en concevant et fabriquant des pièces mécaniques ou des guides de lumière en plexiglas, en réalisant des collages ou encore en assemblant divers mécanismes spéciaux.

Quel regard portez-vous sur vos quarante années au sein de notre institution?
Tout a beaucoup évolué: le métier, les conditions de travail, même le quartier a complètement changé. A mon arrivée à l'Institut, il y avait encore des jardins familiaux en lieu et place de la tour TV, le bâtiment de Sciences II était inexistant et le quai Ernest-Ansermet: un simple chemin de terre ! L'atelier bénéficiait d'une ambiance familiale. Aujourd'hui, c'est une autre génération, les contacts personnels sont moins nombreux. La technique, elle aussi, a bien évoluée. Nous sommes passés à l'ère de l'informatique avec l'achat d'une première machine commandée par ordinateur il y a 20 ans déjà. J'ai réussi à évoluer avec mon temps, en suivant des formations et en apprenant sur le tas, mais maintenant, à 18 mois de la retraite, je laisse les logiciels compliqués aux jeunes.

Quel est le secret pour rester 40 ans au même poste?
40 ans vous dites ? C'est vrai que c'est incroyable ! Je me souviens de tout comme si c'était hier…
Avant tout, j'aime mon travail. La diversité de mon activité, la nécessité d'être polyvalent sont des aspects de mon poste qui m'ont tout de suite plu. Par ailleurs, comparé à l'industrie, les conditions de travail sont agréables à l'Université, même si parfois, je regrette que le personnel administratif et technique y soit un peu laissé pour compte. Toutefois, à l'Institut de physique, nous avons notre mot à dire au travers de la Commission des ateliers. C'est une bonne chose.

Jean-Claude Seydoux - administrateur de SES aujourd'hui à la retraite

Après avoir travaillé quatre ans à la Fédération horlogère à Bienne tout en effectuant un doctorat en sciences économiques à l'Université de Fribourg, M. Seydoux a rejoint l'Alma Mater en octobre 1969 en tant qu'administrateur de la Faculté des sciences économiques et sociales. Fin décembre 2004, il a pris sa retraite après 35 ans passés au cœur de notre institution. Interview.

Jean-Claude Seydoux, comment vous souvenez-vous de vos débuts à l'Université?
La faculté de SES était, comme aujourd'hui d'ailleurs, la plus grande faculté de l'institution du point de vue du nombre d'étudiants. Elle comptait à l'époque plus de 900 étudiants (contre presque 3500 aujourd'hui). Malgré sa dimension, la Faculté était comme une petite famille à mon arrivée. Aujourd'hui, son évolution a conduit à un clivage entre sections et départements. Chacun se bat pour soi-même. Mais cela reste malgré tout une faculté où il fait bon vivre.

Quel est votre pire souvenir en tant qu'administrateur?
Il date de 1977 quand le Conseil de faculté n'a pas été capable d'élire son doyen. Deux candidats étaient en lice et une véritable "guerre" entre modernes et anciens a alors éclaté. Aucun candidat n'a obtenu la majorité. C'est la présidente du Conseil de l'époque, Mme Anne-Marie Puiz, qui a alors assuré l'intérim pendant plusieurs mois, devenant ainsi la première doyenne de notre Université.

Et le meilleur?
Il y en a tant. En 35 ans, j'ai usé 8 doyens et collaboré avec 5 directeurs administratifs. Même si aujourd'hui, je pars en retraite anticipée, j'ai vraiment eu beaucoup de plaisir à travailler dans un lieu comme l'Université. Nous sommes vraiment privilégiés du point de vue des conditions de travail à l'administration. Je me rappellerai toutefois avec beaucoup de joie la réunification de l'ensemble de la Faculté sous un même toit à Uni Mail.

Qu'est-ce qui vous a motivé à occuper si longtemps cette fonction?
La constante évolution de la faculté, à laquelle j'ai apporté ma modeste contribution, a constitué ma motivation et justifié mon long engagement pour celle-ci. Je me suis donné la mission d'être au service de l'ensemble de la communauté facultaire et d'être comme le mécanicien du navire qui, avec sa burette, met la dose précise d'huile nécessaire au fonctionnement harmonieux des engrenages.

Et pour terminer, comment envisagez-vous votre retraite?
Je me réjouis de jouer pleinement mon rôle de "Papy Jean-Claude" auprès de mes petits-enfants et de m'adonner, avec mon épouse, à notre sport favori: le golf. Pour le reste, je maintiens mon engagement dans le Conseil de surveillance de la Banque Raiffeisen ainsi que mes activités dans diverses sociétés locales de Vernier, comme L'éponge, groupement à but convivial issu de la chorale catholique, le club de jass ou encore les sauveteurs auxiliaires. Et je compte aussi profiter de mon temps pour voyager avec, au programme, une prochaine excursion dans le berceau de la civilisation (Jordanie, Liban et Syrie).

18 janvier 2005
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