2005

Gestion des déchets de laboratoire

Des déchets maîtrisés

Depuis cet automne, les chargés de sécurité de l'UNIGE distribuent la nouvelle brochure "Déchets de laboratoire – L'Etat de Genève optimise sa formule" au sein des Facultés de sciences et médecine. Une action qui marque la mise en œuvre d'une récente directive, fruit d'une collaboration entre l'Etat de Genève, l'Université et les HUG pour gérer de façon optimale les déchets de laboratoire.

Cette nouvelle directive a été adoptée dans le cadre du programme Ecologie au travail – un programme destiné à rendre l'administration exemplaire en matière de lutte à la source, recyclage et valorisation des déchets. Si l'Etat de Genève s'est attaqué à une gestion plus optimale de ses déchets de laboratoire, c'est que ceux-ci représentent un important danger potentiel pour l'être humain et pour l'environnement. Améliorer les pratiques actuelles permettra de les protéger encore plus efficacement tout en apportant une dimension éducative. En effet, nombreux sont les étudiants qui fréquentent les laboratoires où ils acquièrent le savoir-faire et les réflexes qui les accompagneront tout au long de leur vie professionnelle.

A chaque déchet sa poubelle
Lorsque l'on parle de déchets de laboratoire, c'est généralement aux produits chimiques que l'on pense immédiatement. Mais d'autres déchets, plus inattendus, en font également partie: aiguilles, scalpels, verre brisé, déchets d'animaux, gants, etc. Chacun de ces types de déchets doit suivre une filière d'élimination ou de valorisation particulière. Quel que soit le coût des mesures de traitement appropriées, il est toujours moins élevé que celui qui résulte de déchets mal éliminés.

La situation à l'UNIGE
Chaque année, ce sont près de 60 tonnes de déchets qui sont récupérés à l'Université (env. 50 tonnes de déchets chimiques, dont au moins 50% de solvants divers et une dizaine de tonnes de déchets radioactifs dans les limites d'autorisation pour destruction aux Cheneviers). Selon Michel Buttin, responsable de la structure STEPS (Santé au travail, Environnement, Prévention, Sécurité), 80 à 90% des objectifs de la nouvelle directive de l'Etat sont déjà atteints par les laboratoires de notre Université. En effet, la problématique de la gestion des déchets de laboratoire a déjà été passée au crible ces dernières années, dans le cadre du projet "Bien-être à l'UNIGE", une analyse de risques réalisée pour l'ensemble des laboratoires des Facultés de médecine et sciences. Seule la traçabilité des produits reste encore à améliorer: meilleure gestion des stocks et de l'approvisionnement, établissement d'une base de données, etc.

Trier, c'est gagner!
A l'Université, les coûts d'élimination représentent près de CHF 50'000.- par an. Pour Pierre Saugy, responsable des déchets spéciaux, l'essentiel est de bien trier au départ, en accordant une importance toute particulière à l'étiquetage. Son adage: "Mieux c'est conditionné, mieux c'est trié, moins ça coûte". Par exemple, le recyclage d'une tonne de solvants non chlorés (<2%) coûte CHF 400.-, alors que le recyclage d'une tonne de solvants chlorés revient à CHF 1400.-. Ne pas jeter tous les solvants dans le même bidon devient alors économiquement très intéressant.

Du neuf du côté de la formation
La nouvelle directive met également l'accent sur la formation. Celle-ci s'intensifie déjà à l'UNIGE. Tout le nouveau personnel de laboratoire (assistants, doctorants, nouveaux collaborateurs, apprentis) doit, dès à présent, suivre une formation spécifique en matière de sécurité lors de son arrivée au laboratoire. Un module est entièrement consacré à la gestion des déchets, ce qui prend d'autant plus d'importance du fait que le personnel chargé du nettoyage des laboratoires n'est pas formé au conditionnement des déchets spéciaux.

Contacts:
Sites de médecine
Jacques Le Moal - 95066
Jacques.LeMoal(at)adm.unige.ch
Sites de sciences
Raphaël Maion - 93163
Raphael.Maion(at)adm.unige.ch

Téléchargez la brochure "Déchets de laboratoire – L'Etat de Genève optimise sa formule"

Directives du Mémento administratif
Déchets spéciaux: Conditionnement, stockage, transport, administration
Déchets radio-actifs, élimination: Déclaration des quotas selon liste LE-LA

Le projet "Ecologie au travail" s'inscrit dans le cadre de la loi sur l'Agenda 21, votée par le Grand Conseil au printemps 2001. Il constitue un volet essentiel du système de management environnemental mis en place par l'Etat de Genève. Son objectif est de limiter au maximum l'impact sur l'environnement des activités de l'administration cantonale, en accord avec les principes du développement durable.
Les neuf ateliers d'"Ecologie au travail", qui couvrent tous les domaines d'activité de l'Etat - bureaux, cafétérias, écoles, hôpitaux, garages et ateliers mécaniques, chantiers et laboratoires - chargés d'élaborer les directives et les programmes d'action, comprennent septante spécialistes issus de tous les départements.
Pour tout renseignement:
http://www.geneve.ch/ecologie
mailto:ecologie.travail(at)etat.ge.ch
T. 022 327 76 00

Quatre axes pour une gestion optimale des déchets de laboratoire
Agir à la source:
Le déchet le plus facile à traiter, c'est celui qu'on ne produit pas!
Identifier:
Pour prévenir tout danger, il est essentiel que produits et déchets soient soigneusement répertoriés
Trier:
Mélanger des déchets de laboratoire complique le processus d'élimination et augmente les coûts de traitement. De plus, cela peut être source de danger.
Traiter:
Recyclage, valorisation, neutralisation, élimination: chaque déchet doit suivre la filière qui correspond à ses caractéristiques propres et à ses dangers potentiels

20 décembre 2005
  2005