2006

Le stress des examens

Le stress avant les examens, une affaire de dosage

La tension monte chez les étudiants. Et pas seulement à cause de la coupe du monde de football. Avec l'arrivée des premières chaleurs, c'est aussi les examens qui approchent. Si, pour la plupart, l'obstacle sera franchi sans gros dégâts, pour d'autres, le moment de l'examen génère un stress envahissant, parfois difficilement supportable: manque de sommeil, maux de tête et d'estomac, anxiété, perte de contrôle. La liste des symptômes est longue.

Depuis quelques années, l'Université a mis en place deux structures auprès desquelles les étudiants peuvent confier leur soucis: l'Antenne santé et le Centre de conseil psychologique. De l'avis des responsables de ces deux structures, la veille des examens ne voit pas grimper en flèche le nombre de consultations. Tout juste si Tiziana Farinelli, de l'Antenne santé, doit répéter que sa structure ne prescrit pas d'ordonnances aux quelques étudiants en quête de tranquillisants et autre dopants pour les examens: "Nous les mettons aussi en garde contre les effets secondaires de ces produits qui peuvent s'avérer totalement contre-productifs."

Pierre Moiroud, responsable du Centre de conseil psychologique (CCP), observe davantage de fréquentation en aval des examens: "C'est surtout après qu'ils viennent consulter, lorsqu'ils se rendent compte qu'ils ont eu un blocage anormal à l'examen." Les problèmes sont le plus évidents aux oraux. La voix se met à trembler, on prend conscience de son trac et on finit par perdre complètement ses moyens. Mais cela arrive également pendant les écrits. C'est alors la mémoire qui flanche, laissant place à un écran noir et désespérément vide dans la tête.

Lorsque des étudiants viennent le voir pour de tels symptômes, Pierre Moiroud entreprend d'abord un travail de défrichage: "Il s'agit d'identifier à quel type de stress on a affaire. Nous leur expliquons que c'est un phénomène naturel face à une situation représentant un défi ou un danger, une manière de nous mettre en état d'alerte." Dans ce cas, explique le psychologue, le stress s'apparente davantage à du trac. "Nous orientons alors les étudiants vers des techniques de relaxation et de maîtrise de soi, tout leur expliquant qu'il n'y a rien d'anormal dans leur réaction."

Mauvaise estime de soi
Il arrive toutefois que le stress de l'examen soit le révélateur d'un malaise plus profond, très souvent une forme ou une autre de mauvaise estime de soi, réclamant un travail de plus longue haleine. Dans cette optique, le CCP organise des ateliers d'affirmation de soi, afin d'acquérir plus d'aisance dans la communication avec les autres en général. Il y a également la possibilité pour les étudiants de suivre des séances individuelles qui visent notamment, à travers des jeux de rôle, à reproduire la situation d'examen, à reconnaître les signaux annonciateurs du blocage et à réagir en conséquence.

Parfois, il n'y a même pas besoins de vivre une situation d'échec dans ses études pour éprouver ce type de malaise. "La plupart des gens qui viennent nous trouver sont d'ailleurs plutôt de bons étudiants", glisse Pierre Moiroud. Ce qui ne les empêche pas de subir avec anxiété l'approche des examens ou d'éprouver des difficultés dans leurs relations sociales ou amoureuses. "Le temps de l'université n'est pas seulement un temps dévolu à l'étude, c'est aussi tout ce qu'il y autour, le passage de l'adolescence à l'âge adulte, pour certains, le passage de la vie en famille à l'autonomie affective et financière, avec tout ce que cela comporte d'incertitudes et de contradictions." Il est donc important que les étudiants se donnent la latitude de réagir à ce qui leur arrive dans cette phase de transition. C'est ce que leur offre le CCP, un lieu de consultation animé par des professionnels, tout en étant dépourvu de l'étiquette "psy" officielle avec ce qu'elle peut avoir d'intimidante.

Les conseils de Pierre Moiroud pour faire face au stress des examens:

  • Admettre que le stress est normal.
  • Prendre le temps, quelques minutes avant l'examen, de se remémorer les étapes déjà franchies jusqu'alors, de se souvenir des situations similaires où l'on a réussi à faire face.
  • Si l'anxiété est envahissante, ne pas hésiter à en parler, à son entourage ou auprès d'une entité compétente comme le CCP.
  • Surtout ne pas attendre que les difficultés s'accumulent pour réagir. Plus tôt les problèmes seront affrontés, plus on se donne des chances de pouvoir les dépasser.
  • Admettre, enfin, que la vie est faite de problèmes, que se sentir déprimé par moments est le lot de tous.

Le Centre de conseil psychologique
organise chaque année des
> ateliers de gestion du stress
> ateliers d'affirmation de soi "Ni hérisson, ni paillasson"

> www.unige.ch/dase/conseil-psychologique/

Antenne santé
> www.unige.ch/dase/sante/
> Le Petit futé des examens (trucs et astuces pour mieux se préparer)

20 juin 2006
  2006