2007

Journée internationale de la femme 2007: assurer la relève

Faut-il ou non une journée de la femme? Non, diront certaines, pour qui les discriminations de genre sont une affaire quotidienne et qu’une seule journée ne sert qu’à apaiser les consciences. Oui, rétorqueront d’autres, pour qui cette «célébration» offre à tout le moins une occasion de questionner notre société, aux schémas largement conditionnés. L’UNIGE opte pour cette deuxième posture, en lançant, dès ce 8 mars 2007, la série «Femmes pionnières: entre perception et réalité».

La prof. Nicole Le Douarin tiendra ce premier rôle lors de la Journée internationale de la femme 2007. Accompagnée par la conseillère aux Etats genevoise Françoise Saudan et de l’ancienne présidente du Conseil du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNRS), Heidi Diggelmann, elle lancera le débat autour de la question: «Quelles adaptations politiques et sociales pour intégrer les femmes dans la science d’aujourd’hui et de demain?»

C’est que, malgré les efforts affichés, les clichés restent tenaces lorsqu’on aborde les questions de genre. Et les statistiques perdurent. Majoritaires au sein de la population, majoritaires parmi les étudiantes, les femmes sont toujours plus enclines à préférer les filières sociales et linguistiques aux branches scientifiques. Elles osent également moins se projeter dans les hautes sphères hiérarchiques que leurs alter ego masculins. Résultat: elles y sont largement minoritaires. Et l’UNIGE ne faillit pas à la règle, qu’il s’agisse des carrières académiques ou administratives.

D’où l’enjeu du débat et une attente certaine à l’égard des solutions préconisées par les intervenantes. Au-delà des discussions, la présence et le parcours de Nicole Le Douarin doit également permettre de tordre le cou aux (mauvais) réflexes conditionnés des femmes, particulièrement les jeunes, invitées le 8 mars. «Nous allons encourager les collégiennes à venir"1, explique Eliane Barth, collaboratrice scientifique au Bureau de l’égalité de l’UNIGE. «Son exemple peut et doit permettre à ces jeunes filles de se laisser aller à avoir de l’ambition, à ne pas hésiter à viser le poste le plus haut».

Le subside tremplin: un coup de pouce pour la relève féminine à l'UNIGE

Grimper les échelons académiques requiert plusieurs cordes à son arc, en particulier un bon dossier scientifique. Depuis 2002, le Bureau de l'égalité accorde chaque année un subside tremplin à quelque six à dix  assistantes et membres du corps intermédiaire. «L’objectif est d’offrir un coup de pouce aux femmes dont le dossier révèle qu’elles sont proches d’un tournant dans leur carrière académique», explique Geneviève Billeter.

Durant six mois, les récipiendaires du subside tremplin sont déchargées de leur charge d’enseignement. Elles peuvent alors se consacrer aux tâches pour lesquelles elles ont obtenu le subside: terminer une thèse, faire un séjour dans une autre université, ou réaliser une publication supplémentaire, déterminante pour les maîtres-assistantes désireuses de devenir MER ou professeures.

L'allocation finance donc le remplacement de la bénéficiaire du subside – soit 50% du poste. Les candidatures sont sélectionnées par les commissions de l’égalité de chaque faculté, qui les proposent ensuite au Bureau des questions féminines. Le Rectorat tranche en fin de course.

Les femmes ayant eu des enfants ou n’ayant pas suivi un parcours académique linéaire sont-elles avantagées? «Les commissions de l’égalité des facultés ont tenu à garder leur liberté en matière de critères de sélection», répond Geneviève Billeter. «Mais je leur envoie chaque année, au moment du lancement du dépôt de candidature du subside tremplin, la liste des critères établis par la faculté la plus généreuse». Une liste qui pourrait servir d’étalon pour l’octroi du subside.

> Renseignements et dépôt de candidatures (délai au 15 mars 2007)

1Initiée par les Facultés de médecine et de science de l’UNIGE et leurs commissions pour la promotion des femmes, l’initiative sera promue au sein de l’institution, mais également auprès des collèges genevois et du grand public.

>Programme:
19h, conférence: Cailles, cellules et embryons par Nicole Le Douarin
19h30, table ronde Quelles adaptations politiques et sociales pour intégrer
les femmes dans la science d’aujourd’hui et de demain?

avec Nicole Le Douarin, Françoise Saudan, conseillère aux Etats genevoise et
Heidi Diggelmann, ancienne présidente du Conseil du
Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNRS)
> Lieu:
Uni Dufour, auditoire Piaget
24 rue Général-Dufour
Entrée libre

 

21 février 2007
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