2007

Les ambitions de Jean-Dominique Vassalli, prochain Recteur de l'UNIGE

Jean-Dominique Vassalli deviendra le 15 juillet prochain le nouveau recteur de l'UNIGE. Quelles sont ses ambitions? Qui l'accompagnera dans cette aventure? Comment compte-t-il faire avancer l'institution?
Pour Cont@ct, il évoque sa vision de l'université de demain.

A six mois de votre entrée en fonction à la direction de l'UNIGE, pouvez-vous nous présenter les axes prioritaires qui guideront votre action les quatre prochaines années?
En premier lieu, il s'agira de maintenir le haut niveau d'excellence de notre Université et de le développer autant que possible. Le monde de la recherche et de l'enseignement évolue de manière extrêmement rapide: il faut donc anticiper les changements et s'y préparer.
Je tiens également à tirer tous les bénéfices de l'expérience acquise dans les collaborations avec nos partenaires lémaniques et romands. Ma priorité ira donc au développement d'un véritable espace universitaire de la Suisse romande, avec comme objectif de proposer le meilleur système universitaire possible à nos étudiants. Notre Université doit se développer, mais la compétition régionale est peu intéressante à mon avis. Les moyens alloués aux hautes écoles n'étant pas extensibles, il nous faut réunir nos forces pour assurer une compétitivité sur le plan international. Nous devons cultiver les éléments positifs d'une entité commune tout en gardant nos spécificités.

Vous avez évoqué dans la presse la nécessité de "repenser l'offre de l'Université" et de "mieux profiler l'institution". Qu'entendez-vous par là?
Mon ambition est de conserver une Université polyvalente, qui rassemble des enseignements dans les sciences exactes, les sciences de la vie, les sciences humaines et les sciences sociales. Mais nous ne pouvons pas tout faire. Il est donc nécessaire de faire des choix en matière d'enseignement et de recherche, au niveau postgrade. C'est pourquoi il nous faut identifier un certain nombre de domaines sur lesquels consacrer nos efforts. Je pense notamment aux trois pôles nationaux (génétique, physique des matériaux et sciences affectives), ainsi qu'à d'autres aspects évidents tels que le pôle d'études internationales, l'humanitaire ou l'environnement. L'UNIGE doit capitaliser sur ses forces.
Je pense aussi à un pôle en sciences historiques, qui devra être défini en concertation avec les Facultés des lettres et de théologie, l'Institut d'histoire de la médecine et de la santé et d'autres entités. Toutefois, le Rectorat ne doit pas imposer des idées toutes faites. Un Rectorat doit se consacrer à identifier les bonnes personnes pour porter un projet, plutôt qu'à leur dire ce qu'elles doivent faire.
Un autre aspect me tient plus particulièrement à cœur. Dans un monde où le savoir est accessible partout, il s'agit de repenser ce que l'Université peut apporter à ses étudiants. J'aimerais privilégier des facettes du savoir autres que la connaissance à l'état pur. Nos étudiants sont-ils capables de se projeter dans l'avenir, de réfléchir aux impacts des avancées de la science sur la société? Je souhaiterais, comme cela est le cas en médecine, introduire ces éléments dans l'enseignement.

Avez-vous déjà constitué votre équipe?
Le professeur Yves Flückiger a donné son accord pour participer à cette aventure à mes côtés. Les deux autres vice-recteurs sont en passe d'être choisis. Leurs noms ne seront connus qu'une fois désignés officiellement par le Conseil d'Etat. Quant à la présence de doyens-délégués au sein du Rectorat, elle s'avère très positive. Elle a permis une meilleure compréhension réciproque et l'amélioration des échanges. Mais conserver cette structure nécessite au préalable l'accord du DIP.

En quelques mots, votre opinion sur:
- La participation du corps intermédiaire à la gouvernance de l'institution?
Il est encore trop tôt pour se prononcer. Il nous faut attendre les résultats de la Commission externe, prévus fin mars. Mais il me semble que les organes actuels – le Conseil de l'Université et les Conseils de facultés – permettent déjà à ce corps de se prononcer. Le plus important à mes yeux, c'est que tous les corps de la communauté universitaire se sentent appartenir à une même institution. L'UNIGE a un problème d'identité.
- La relève féminine au sein de l'institution?
Il est nécessaire d'augmenter le nombre de femmes dans le corps professoral, mais le rythme de cette augmentation ne peut être défini. Si je suis contre le principe des quotas, il faut donner davantage de chances aux femmes d'accomplir une carrière académique. Des mesures pro-actives, comme l'identification de candidates potentielles au sein des facultés, permettent d'obtenir des résultats plus rapides, de manière plus harmonieuse.
- La gestion des conflits?
A l'Université, les dossiers mettent souvent très longtemps à être traités, or les conflits ne se résolvent que très rarement d'eux-mêmes… Le Rectorat se doit donc de trancher, et cela rapidement, quitte à ce que sa décision soit ensuite sujette à recours.

> Communiqué de la Commission de désignation du recteur (pdf 34kb)
> Curriculum vitae du professeur Vassalli (pdf 43kb)

 

23 janvier 2007
  2007