Le cycle s’ouvre le mercredi 2 mars avec l’intervention de Dévora Kestel, directrice du Département de santé mentale et usage de substances psychoactives à l’Organisation mondiale de la santé, qui s’intéressera à «La santé mentale dans le contexte actuel». Alors que la santé mentale fait régulièrement l’actualité, et plus encore ces derniers temps en raison de la pandémie, les ressources allouées à ce domaine restent maigres et les systèmes de santé se trouvent souvent dépassés. Dévora Kestel expliquera en quoi la situation actuelle pourrait représenter une opportunité pour la mise en œuvre d’une approche globale et intégrée de la santé mentale.

Algorithmes biaisés
Le mercredi 30 mars, Isabelle Collet, informaticienne et professeure à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’UNIGE, exposera les biais de genre qui existent dans les applications numériques et dans l’intelligence artificielle. La grande homogénéité dans les milieux du développement informatique et des directions d’entreprise (constitués principalement d’hommes blancs issus des classes moyennes ou supérieures) a en effet des conséquences importantes sur l’inclusivité et la performance de ces outils, notamment en tendant à faire disparaître les besoins et caractéristiques des autres populations. Mais des pistes peuvent être dégagées afin d’imaginer une meilleure représentation de tous et toutes dans la transformation numérique.

Pour répondre à la question «Faut-il plus d’écran à l’école?» et face au débat parfois vif sur l’introduction de l’éducation numérique dans les écoles, Mireille Bétrancourt, directrice de l’unité de recherche Technologies de formation et d’apprentissage (Tecfa) de l’UNIGE, passera en revue, le mercredi 13 avril, trois décennies de recherche sur le potentiel pédagogique des technologies numériques et proposera des pistes pour le choix de ressources numériques et d’équipements utiles et utilisables en contexte scolaire.

Langage inclusif: utile ou futile?
Le langage inclusif est-il utile? Le psycholinguiste Pascal Gygax apportera des éléments de réponse à cette interrogation, le 27 avril, en présentant les différentes vagues de masculinisation qu’a subies la langue française, dont une importante au XVII^e siècle lors de laquelle le masculin a pris une valeur dominante, et en exposant des travaux scientifiques qui montrent les effets au XXI^e siècle. Il proposera également des pistes de réflexion en lien avec le «langage inclusif».

Le mercredi 4 mai, Tobias Brosch, titulaire de la Chaire de psychologie du développement durable à l’UNIGE, montrera dans sa présentation que les émotions ont un potentiel important pour contribuer à un changement de comportement durable: les réponses affectives à l’égard du changement climatique se révèlent en effet être parmi les prédicteurs les plus forts de la perception des risques liés au changement climatique, du comportement d’atténuation, du comportement d’adaptation et du soutien à la politique climatique. En résumant les recherches récentes, il discutera de la manière dont ces connaissances peuvent aider à tirer parti de ce potentiel.

Le cycle de conférences se terminera par «Le grand défi de la parentalité au XXI^e siècle», une présentation qu’Isabelle Roskam, psychologue à l’Université de Louvain et codirectrice d’un laboratoire sur le burn-out parental, fera le mercredi 1^er juin. La place donnée à l’enfant, les recommandations pour une éducation positive et la difficile conciliation entre famille, travail et temps pour soi sont autant de facteurs qui ont profondément changé l’aventure de la parentalité au XXI^e siècle. Il arrive ainsi que le rôle parental devienne source de stress chronique et de souffrance psychologique conduisant, dans les pays occidentaux, 5 à 8% des parents au burn-out parental, avec des conséquences sévères sur le cercle familial. Prévenir et traiter ce qui, à l’heure actuelle, est en passe de devenir un problème de santé publique constitue un enjeu majeur de nos sociétés modernes.

D’autres thématiques nourriront le semestre, telles que les troubles développementaux chez l’enfant (9 mars), l’image publique des sciences en France (16 mars), l’approche psychosociale des relations humains-animaux (6 avril), la rééducation nécessaire de notre cerveau pour sauver la planète (11 mai), le rôle protecteur de la pleine conscience pour la santé mentale (18 mai) et l’impact de la culture sur la compréhension des émotions chez l’enfant (25 mai).