Expositions de l'UNIGE

Figures de l'ombre

Au XIXe siècle, les autorités de Genève s’engagent dans la spécialisation de la prise en charge d’individus dont les comportements défient les normes en vigueur. Placés jusque-là sous la responsabilité de l’Hôpital général, ils seront désormais du ressort d’institutions distinctes, telles que la Prison pénitentiaire, l’Asile d’aliénés ou encore l’Hospice général.

Les discours et les pratiques qui accompagnent ce changement rendent compte des limites de la tolérance face à la différence à cette époque. Hier comme aujourd’hui, c’est toute l’organisation sociale qui se révèle dans ses marges et dans sa maîtrise de l'altérité, par une délimitation qui est en constant déplacement.

Dans ces lieux de l’ombre, des existences qui auraient pu être destinées à l’oubli prennent vie dans les traces contenues dans des dossiers que directeurs d’établissements et autorités ont laissés derrière eux. Au cœur de ces documents, deux récits se côtoient, se mélangent, se superposent: l’un qui se veut objectif, celui des expertises et des procédures; et l’autre plus subjectif, qui émane des personnes concernées. Les lettres et les petits billets qui ont été conservés témoignent des conditions de vie, des relations sociales, des difficultés du quotidien, mais aussi des marges de manœuvre de ces hommes et femmes dans leur existence.

Détenu-e-s, indigent-e-s, aliéné-e-s, qui sont ces figures de l’ombre?


Conçue dans le cadre d'une recherche doctorale, l'exposition souhaite questionner les enjeux de la transmission d'une histoire des figures se trouvant aux marges de la société. Les enseignant-e-s du post-obligatoire intéressé-e-s peuvent participer à la recherche doctorale avec leurs classes.


Photographies de l'exposition