Bourses, travaux et créations


Une session du séminaire « ZOOMporn : de l'image au son ou inversement » de la Prof.e Aurélie Pétrel, adressé aux étudiant-e-x-s de deuxième et troisième années du Bachelor en Arts visuels de la HEAD - Genève, s'est tenu au CMCSS, au sein de la collection «Michel Froidevaux».

Basé sur un projet de recherche-création qui avait pour objectif premier l’analyse de nouveaux régimes de l’image photographique via la médium son : “Vues et données», le cours propose de plonger dans l’univers de la capture visuelle et auditive, en explorant leur évolution, leurs intersections et leurs potentiels. Des allers-retours seront faits entre prises de vue avec un appareil photographique classique, captures sonores et montage pour convoquer d’autres images (mentales).

Le medium « photographique » et le medium « sonore » participent d’une histoire commune. Ils ont évolué en parallèle, influençant mutuellement notre perception du monde. L’avancée technologique a joué un rôle crucial dans cette évolution, en rendant les outils d’enregistrement de plus en plus petits, accessibles et puissants. Aujourd’hui, nous pouvons capturer des images et des sons à tout moment, explorer les moindres détails. De la sophistication des smartphones aux bases de données en ligne, nous explorerons comment la technologie a transformé notre rapport au monde et quelles pratiques/usages en découlent.

L’objectif de ce cours est d'emmener les étudiant-e-x-s au-delà des limites traditionnelles de la photographie en faisant un détour par des cas d’études sonores (des mises sur écoutes aux pratiques d’audio porn).
Le vocabulaire et les gestes communs entre ces deux mediums seront examinés en détail, en identifiant les points de convergence et les pratiques qui en découlent.

Comment convoquer le visuel par une expérience auditive immersive?
Comment le son peut-il enrichir le visuel?

Pour ce faire, il s'agira de commencer par l’histoire d’un enregistreur qui, dans les années 1960 était aussi petit qu’un portefeuille. Il a été conçu spécialement pour des enregistrements secrets et fabriqué par l’entreprise suisse Kudelski dont les premiers exemplaires furent livrés aux studios de radio de Lausanne et Genève. La portabilité des appareils a rapidement été utilisée comme outils de contrôle créant des scandales. Les enjeux et les risques de tels dispositifs seront abordés, ainsi que d’autres usages rendus possibles via l’accessibilité aux machines de captation qui nous ont permis, nous utilisateurices, de nous raconter à travers des banques d’orgasmes en ligne, site web où chacun-e-x-s peut s’enregistrer et proposer une forme auditive de sa sexualité.