Missions, règlements et vision

Arts et savoirs sur les sexualités

Les manières dont les sexualités sont comprises  et  vécues  dépendent autant des savoirs qui en font leur objet  que  des  modèles  culturels multiples  dont  elles  participent  et auxquels les savoirs eux-mêmes sont assujettis en dépit de leurs revendications d’autonomie,  les  sciences biomédicales n’y faisant pas exception.

Pourvoyeurs de représentations qui façonnent la vie sexuelle, les arts et la littérature constituent en fait de longue  date  un  champ  privilégié pour une connaissance de la sexualité qui soit aussi reconnaissance de sa richesse et de sa complexité. Les savoirs qui se sont constitués en en faisant leur objet – et en premier lieu la médecine – n’ont pas manqué de nouer avec les arts des rapports aussi nombreux qu’ambigus tout au long de leur histoire. Comprendre l’hétérogénéité du champ des sciences des sexualités, cela implique donc de le saisir  non  seulement  à  travers  le prisme   de   celles   des   sciences humaines (histoire, sociologie) qui en ont déjà amorcé la critique, mais en explorant  aussi  cette  zone  de  rencontre entre science et esthétique, que ce soit dans l'espace physique ou dans l'espace numérique.

Ce croisement est d’autant plus utile que les sexualités trouvent dans la création artistique un  espace d’expression dans lequel des représentations et des savoirs concurrents se  dressent  contre  l’objectivation savante. À une époque très récente et dans la continuité d’une ancienne connivence  entre  arts  et  libertés sexuelles, les sexualités non-majoritaires ont également eu recours aux expressions esthétiques pour affirmer et façonner leurs identités, ainsi que pour asseoir leurs revendications sociétales et juridiques. De nouveaux courants esthétiques ont ainsi émergé, qui attendent des analyses interdisciplinaires, historiques et philosophiques contribuant, dans des allers-retours entre passé et présent, à une meilleure compréhension des sexualités.

Le CMCSS se propose ainsi d’alimenter la réflexion sur la nature et l’étendue des « sciences des sexualités », sur  la  multiplicité  des  savoirs  et formes  d’expressions  qui  y  contribuent, et d’avancer par ce biais dans la compréhension de leur histoire et de leurs fondements.