2009

Exposition Matière Première - L’UNIGE invite le public à un périple au cœur de l’histoire de l’Univers et de l’origine de la matière

Du 2 avril au 28 juin prochains, l’Université de Genève (UNIGE) est l’hôte de Matière Première, une exposition exceptionnelle dédiée à l’histoire de l’Univers et de l’origine de la matière. Conçue en collaboration avec le CERN et la Fondation Wright dans le cadre du 450e anniversaire de l’Université, celle-ci prend la forme d’un parcours en cinq «pods» entraînant le visiteur dans les grands mystères que la science cherche à résoudre. Elaborée par la société britannique Shelton Fleming, Matière Première est accueillie par l’UNIGE en première européenne pendant trois mois, avant d’entamer une tournée de cinq ans à travers toute l’Europe.

Tous les êtres vivants sur Terre, ainsi que l’ensemble des planètes et comètes sont composés des mêmes particules, apparues il y a quatorze milliards d’années, au moment de la naissance de l’Univers. Les scientifiques tentent à présent de reconstituer ce qui s’est passé jusqu’à un moment situé 10-10 secondes après le big bang. On ignore en revanche tout des événements qui ont précédé. En outre, la science n’a aucun indice quant à la nature de la matière qui compose 96% de l’Univers.

Première européenne
400 m2 de surface d'exposition, 160m3 de matériel acheminé depuis l'Angleterre, 2,6 kilomètres de câbles informatiques, 1 kilomètre de câbles pour l'alimentation, 24 ordinateurs; l’exposition Matière Première est le fruit d’une collaboration entre l’UNIGE, le CERN et la Fondation Wright. Inaugurée ce soir à Uni Dufour avant de débuter son tour d’Europe, elle fait le point sur les grandes avancées et les mystères de la physique des particules. Qui plus est, elle inclut une réflexion sur la démarche scientifique et sur la place que tient la recherche fondamentale dans le développement de nos sociétés.

«Nous voulions éviter de présenter une exposition à la gloire d’une institution, que ce soit le CERN ou l’Université, explique Didier Raboud, responsable de la communication à l’UNIGE. L’objectif de Matière Première est de parler d’un sujet de science, à savoir la physique des particules, en montrant au public l’im¬portance des questions soulevées par ce type de recherche, ainsi que leur influence sur notre manière d’appréhender le monde.»

L’origine de la matière en 5 modules
Mise en forme par la société londonienne Shelton Fleming, Matière Première est composée de cinq cellules reliées entre elles par des sas et comprenant chacune une dizaine de panneaux explicatifs, ainsi qu’une animation centrale. Après un tunnel d’entrée permet¬tant de remonter le temps jusqu’au big bang, le parcours s’ouvre sur une présentation de l’état actuel des connaissances dans le domaine de la physique des particules. Les visiteurs peuvent notamment y découvrir un film spectaculaire, reconstituant les tout premiers instants de l’Univers, ainsi qu’une description des particules fondamentales. Ces quarks, leptons, hadrons et autres bosons qui sont les constituants de base de tout ce qui existe dans l’Univers.

Sous le titre «Les mystères de l’Univers», la deuxième partie de l’exposition met, quant à elle, l’accent sur les nombreuses questions qui restent à résoudre aux scientifiques: de quoi 96% de l’Univers est-il fait? D’où provient la masse des particules? Pourquoi les particules ont-elles des masses si différentes? Quelle est l’origine des for¬ces fondamentales?

«Quand l’énergie se transforme en masse, ce qui a été le cas lors du big bang, la matière et l’antimatière apparaissent en quantité égale, explique Didier Raboud. Or, l’Univers actuel est presque entièrement com¬posé de matière. Il s’agit donc de sa¬voir où est passée l’antimatière.» Répondre à ce type de questions est l’objectif poursuivi par des institutions comme le CERN, au travers, notamment, d’outils tels que le LHC, la plus grande machine jamais construite au monde. Ainsi, la troisième partie du parcours présente le fonctionnement et les possibilités de cet appareil hors norme. Il n’y est cependant pas fait mention de l’éventualité de générer des trous noirs, évoquée dans les médias au moment de l’inauguration du LHC.

Un choix qui s’explique aisément selon Bernard Pellequer, responsable des expositions du CERN: «Cette idée relève d’une sorte de malentendu. Sur le plan strictement théorique, c’est en effet une possibilité que l’on ne peut totalement écarter, mais dont la probabilité est si faible qu’elle peut être considérée comme exclue. Par ailleurs, la Terre est exposée à des collisions à haute énergie qui se produisent chaque jour, à des niveaux d’énergie largement supérieurs à ce qui se passe dans le LHC. Ces chocs sont causés par des particules qui sont accélérées à des énergies phénoménales à travers des champs magnétiques cosmiques. Si le risque de voir apparaître un trou noir existait réellement, la Terre aurait disparu de¬puis longtemps.»

Bénéfices inattendus
Retour à la réalité avec la dernière étape du parcours, qui vise à montrer en quoi la recherche fondamentale peut être utile pour le développe¬ment de technologies innovantes, mais aussi pour forger de nouveaux outils conceptuels. C’est le cas du Web, né au CERN il y a tout juste vingt ans, du scanner par émissions de positrons (PET scan), qui est directement issu des expériences menées sur la physique des particules ou encore des faisceaux de particules utilisés pour brûler des tumeurs.

«Sans les travaux de Maxwell, il n’y aurait ni radio, ni télévision, ni laser, ajoute Didier Raboud. De même, sans les théories de la relativité d’Einstein, la technologie du GPS ne fonctionnerait pas. C’est tout le paradoxe de la recherche fondamentale: elle apporte des bénéfices qui sont inestimables, mais qui restent le plus souvent complètement imprévisibles.»

Contacts: Didier Raboud au 079 349 88 94; Bernard Pellequer au 076 487 51 98

1 avr. 2009

2009

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