2009

Inhiber le virus du sida - Une équipe de l'UNIGE reconstitue une formule génétique très puissante contre le HIV et dont dispose une variété de primates

Un laboratoire de la Faculté de médecine de l’Université de Genève (UNIGE) a identifié et reproduit la structure d’un gène particulièrement actif contre la réplication du virus du sida. Découvert en 2004 chez un singe sud-américain, ce gène correspond à la forme fusionnée de deux gènes dont nous disposons. L’équipe du prof. Jeremy Luban est parvenue à recréer artificiellement cette fonte génétique dans des cellules humaines. Les chercheurs ont aussi testé la formule sur une souris « humanisée » servant de modèle et leurs résultats sont encourageants, au point qu’ils dessinent de nouvelles perspectives de thérapies géniques contre le sida. Cette recherche fait aujourd’hui l’objet d’une publication dans The Journal of Clinical Investigation.

Avec ses grands yeux à la pupille dilatée, plantés dans une double arcade sourcilière, le singe douroucouli mérite son surnom de « singe hibou ». Mais le petit animal présente une autre caractéristique qui, elle, intéresse la recherche contre le sida : le primate détient un gène codant pour une protéine hautement efficace contre le virus si fatal à l’être humain, un gène repéré en 2004 par des scientifiques américains de l’Université de Columbia.

Il s’agissait de l’équipe du prof. Jeremy Luban, aujourd’hui chercheur au Département de biologie et médecine moléculaire de l’UNIGE, où il dirige un laboratoire axé sur les facteurs biologiques de protection contre le HIV. Parmi ceux-ci, certains sont innés, d’autres s’acquièrent par développement de stratégies de défense.

Deux gènes fusionnés et une souris humanisée
Après avoir reconnu, dans le gène du singe douroucouli, une forme équivalant à la fusion de deux gènes humains, les scientifiques sont parvenus à recréer artificiellement cette fonte, à la faire vivre dans des cellules humaines, et enfin, à transplanter des cellules sanguines humaines la comprenant dans une souris « humanisée » atteinte par le virus du sida. Ce modèle de rongeur transgénique présente les mêmes caractéristiques immunitaires qu’un être humain. Dans ce milieu, le gène obtenu par l’équipe du prof. Luban a démontré la même puissance inhibitrice de la réplication virale que le gène original, présent chez le singe hibou.

L’espoir des thérapies géniques
La plupart des personnes infectées par le virus du sida développent une riposte immunitaire, dont l’efficacité dure une dizaine d’années. Au-delà, le virus échappe à cette forme de contrôle et les scientifiques ignorent toujours pourquoi. Si la perspective d’un vaccin s’est éloignée aujourd’hui qu’ils connaissent la capacité d’incessante mutation du virus, celle des thérapies géniques demeure et sous-tend de nombreux essais et recherches.

Parmi lesquels il faut à présent compter ces derniers travaux menés à l’UNIGE, qui s’inscrivent dans la voie étroite des investigations les plus pointues du domaine.

Contacts:
Prof. Jeremy Luban, au tél. : +41 22 379 57 20

8 sept. 2009

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