2011

Semaine du cerveau 2011 - Le neurobiologiste américain Larry J. Young en vedette d’une édition dédiée à l’exploration du «cerveau social»

C'est autour du thème de la relation humaine que le Centre de neurosciences de l'Université de Genève (UNIGE) organise l’édition 2011 de la Semaine internationale du cerveau. Du 14 au 18 mars prochain, chercheurs et professionnels de la santé vont en effet parler des mécanismes cérébraux qui sous-tendent les comportements sociaux. Comment aimons-nous? Comment notre cerveau fait-il pour reconnaître et comprendre les autres? Comment les relations parentales modifient-elles le développement cérébral? Différentes facettes du comportement social, ainsi que les pathologies qui en découlent, seront ainsi abordées à l’UNIGE durant cette quatorzième édition de la Semaine du cerveau. La manifestation trouvera son point d’orgue le mardi 15 mars, avec une conférence exceptionnelle du prof. Larry J. Young, de la Emory University d’Atlanta, qui s’exprimera au sujet de la dimension neurobiologique de l’amour et de la fidélité.

Les êtres humains sont fondamentalement sociaux. Leur survie et leur bien-être sont fortement dépendants de leurs relations aux autres. Si cette dépendance sociale n’est pas propre à l’espèce humaine, la nature des relations dans nos sociétés atteint une complexité inégalée. La vie en communauté suppose l’existence de comportements et d'émotions particuliers tels que l'attachement, l'amour ou l'empathie. Elle impose des défis permanents, comme contrôler son comportement, comprendre les intentions et les sentiments des autres ou prévoir comment ils vont agir.

Depuis quelques années, une nouvelle discipline scientifique a émergé : les neurosciences sociales. Leur ambition est d’étudier les mécanismes cérébraux qui sous-tendent les interactions humaines. Cette édition de la Semaine du cerveau sera l'occasion de faire part au public des découvertes récentes dans ce domaine, ainsi que des avancées dans les traitements des troubles du comportement social.

La peur d'autrui
Les neurosciences sociales, parce qu’elles prennent en compte les relations complexes entre la biologie et le comportement, ont permis de fournir de nouvelles explications à certains désordres sociaux, mais aussi de nouvelles approches cliniques pour leur traitement. Le lundi 14 mars, Stephan Eliez, pédopsychiatre à l’UNIGE, nous parlera des causes de l'autisme et des travaux récents touchant au domaine. Comment la recherche a-t-elle amélioré le diagnostic précoce et la prise en charge des personnes concernées? Psychologue à l’Office médico-pédagogique (OMP), Hilary Wood tentera de répondre à la question en présentant les nouvelles orientations dans le traitement de cette maladie. Finalement, Guido Bondolfi, psychiatre aux HUG, nous parlera des recherches et traitements d'un autre trouble, celui de la phobie sociale, qui se caractérise par une peur intense et persistante d'être confronté à des situations publiques.

À la conquête de l'amour
L'amour va-t-il se laisser peu à peu effeuiller par la science? Les progrès des neurosciences dans l’exploration du champs affectif sont sans précédents, notamment grâce à un extraordinaire petit animal: le campagnol des champs du Middle West. Ce petit rongeur fait preuve d’une fidélité sans faille. Mais pourquoi est-il monogame alors que son cousin, le campagnol des montagnes, change souvent de partenaire? Mardi 15 mars, dans le cadre d'une Grande conférence de l'UNIGE, le neurobiologiste Larry J. Young nous expliquera le rôle d’hormones telles que l’ocytocine et la vasopressine dans l'attachement aux autres, ainsi que la façon dont les gènes influencent la durée des liens affectifs. Il nous parlera de recherches similaires effectuées sur des couples humains et nous montrera comment ces molécules pourraient être impliquées dans les maladies associées à des problèmes d'interaction sociale comme l'autisme, notamment.

Les multiples visages de la perception
Dès sa naissance, le bébé humain est attiré par les visages humains. La reconnaissance de nos congénères est l’une de nos aptitudes hautement spécialisées qui nous est indispensable pour vivre ensemble. Le prof. Patrik Vuilleumier, neurologue à l’UNIGE, nous montrera, lors de la table ronde du mercredi, comment les techniques d’imagerie cérébrale ont permis d’identifier précisément les régions du cerveau qui sont spécialement dévolues à ces fonctions et nous expliquera leur rôle exact dans la reconnaissance des autres.

Au delà de l’identité de notre interlocuteur, nous reconnaissons aussi les émotions qu’il exprime par son visage, sa voix et sa posture. Psychologue à l’UNIGE, David Sander discutera des mécanismes qui nous permettent de détecter les émotions et les signaux sociaux. Finalement, Roberto Caldera, psychologue à l’Université de Fribourg, nous expliquera pourquoi les êtres humains sont moins efficaces dans la reconnaissance des visages d’un autre groupe ethnoracial et comment, d’un point de vue évolutionniste, cette particularité permet la détection rapide de groupes sociaux non familiers.

Dans la peau des autres
Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous percevons les sentiments d'autrui? Comment arrivons-nous à évaluer les émotions et intentions de nos congénères et à y répondre? Notre capacité à comprendre les autres est enracinée dans des propriétés physiologiques du système nerveux, qui nous permettent d'entrer en résonance avec nos semblables. Les mécanismes cérébraux de l'empathie, façonnés au cours de notre histoire évolutive, commencent enfin à être mis à jour. Dans sa conférence du jeudi, Julie Grezes, de l'École normale supérieure de Paris, nous expliquera les différents mécanismes mentaux qui nous permettent de saisir et de réagir à ce que ressentent et pensent les autres. Cette incroyable faculté que nous avons de lire les pensées d'autrui est à la base du raisonnement social et des comportements moraux.

Quand la famille laisse des traces
Le développement cérébral est un processus complexe déterminé par des interactions multiples entre gènes et environnement. La table ronde du vendredi 18 mars abordera la question de l'impact des comportements parentaux sur le cerveau en développement. Psychologue à l’UNIGE, Pascal Vrticka discutera de l'influence des relations parentales sur nos rapports avec autrui et sur les mécanismes neuronaux sous-jacents. Alexandre Dayer, psychiatre à l’UNIGE, nous montrera comment le stress durant la grossesse et le comportement « maternel » influencent des processus de plasticité cérébrale telle que la formation de nouveaux neurones chez l'adulte. A l'inverse, les comportements de l'enfant peuvent aussi affecter ceux des parents. Daniel Schecter, pédopsychiatre aux HUG, nous montera comment les émotions négatives des enfants peuvent déclencher des effets néfastes chez les mères ayant subi des violences domestiques.

«J’aurais voulu, donc je suis»
A noter enfin que les HUG organisent une exposition en lien avec la thématique de la Semaine du cerveau, puisque celle-ci interroge, à travers une série de photographies de Cédric Vincensini, sur le regard que nous portons sur des personnes «en échec social» dans notre société. Intitulée «J’aurais voulu, donc je suis», cette exposition se tiendra du 4 mars au 24 juin à l’espace Opéra de l’hôpital (site Cluse-Roseraie).

Contacts: Mona Spriridon au 022 379 53 78

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