2007-2008

Alzheimer et démences séniles - Une étude menée par l’UNIGE définit un seuil-limite des lésions cérébrales responsables du déclin cognitif

Tous les cerveaux âgés comportent des lésions vasculaires et dégénératives, sans pour autant que les individus évoluent vers la maladie d’Alzheimer ou la démence sénile. Existe-t-il un point critique pour déclarer l’état de maladie ? Chaque forme de démence est-elle associée à un profil précis de lésions ? Une équipe interdisciplinaire de l’Université de Genève (UNIGE) s’est penchée sur ces questions, affinant ainsi la démarcation, jusqu’ici restée floue, entre la norme et la pathologie. Sur la base d’une analyse minutieuse des cerveaux de 156 sujets, suivis prospectivement, un seuil-limite a été établi pour chaque type de lésion, une limite au-delà de laquelle la probabilité de développer une démence est élevée. Ces résultats ont fait l’objet d’une parution dans Brain, importante revue de neurologie clinique.

Depuis une quinzaine d’années, les équipes des prof. Giannakopoulos, Gold et Bouras mènent à l’UNIGE une recherche intensive sur le lien existant entre les lésions cérébrales, la maladie d’Alzheimer et d’autres formes de démence sénile (démence vasculaire et démence mixte). Croisant les approches psychiatrique, gériatrique et neuropathologique, leurs travaux avaient déjà démontré que les lésions de type vasculaire, comme celles décrites par Alzheimer, sont le lot commun de toute personne ayant atteint la soixantaine. Pourtant, celles-ci ne conduisent pas nécessairement à un état morbide. Chez les malades, elles sont plus nombreuses et inondent progressivement les régions du cerveau impliquées dans les fonctions dites supérieures : la mémoire, l’orientation et le langage.

Une étude serrée

Existe-t-il un seuil critique pour déclarer une maladie ? Chacune des formes de démence correspond-elle à un profil précis de lésions ? Telles sont les questions auxquelles les scientifiques peuvent apporter aujourd’hui de nouveaux éléments de réponse. Systématiquement mises en corrélation avec un tableau clinique, les estimations du nombre de lésions que présente un cerveau ont permis de développer une méthode simple et fiable pour définir un seuil-limite de pathologie. Un seuil au-delà duquel un sujet sain présente un risque élevé de démence.

Des résultats surprenants

Ce nouveau procédé permet en outre la distinction très nette entre les trois types de maladies, soit l’Alzheimer, la démence vasculaire et la démence mixte. Enfin, une nouvelle donne a été observée dans le processus d’affaiblissement intellectuel : l’association de l’hypertension aux micro-lésions vasculaires ; ces micro-cicatrices, encore invisibles par imagerie, mais bien connues des neuropathologues grâce aux autopsies, s’avèrent bien plus dangereuses qu’on ne l’imaginait.

Un bond en avant

Dans quelques années, la clé de lecture que dessinent les algorithmes obtenus par cette équipe de l’UNIGE, combinée aux progrès incroyablement rapides des technologies de l’image, permettra de prévoir, et donc de mieux prévenir, les évolutions morbides des cerveaux vieillissants. Les diagnostics seront affinés pour offrir le meilleur traitement en fonction de chaque typologie de démence. Ces nouveautés ouvrent ainsi une voie dans la lutte contre des problèmes prioritaires de santé publique.

Contacts:

Pour obtenir de plus amples informations, n’hésitez pas à contacter

le prof. Penteleimon Giannakopoulos, au 022 305 50 01

30 oct. 2007

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