2007-2008

Cartographie génétique - Des généticiens de l’UNIGE localisent l’origine commune d’un grand nombre de maladies du développement chez l’enfant

Des chercheurs du Département de médecine génétique et développement de l'Université de Genève (UNIGE) sont parvenus à associer toute une série de problèmes du développement infantile avec une anomalie microscopique du chromosome 1. Les problèmes ainsi corrélés comprennent notamment l’autisme, les difficultés d’apprentissage, le retard mental, les malformations cardiaques et d’autres difformités congénitales, comme la cataracte, la petite taille de la tête ou la déformation faciale. Les scientifiques précisent cependant que, si une grande partie des personnes présentant cette particularité chromosomique souffre de l’un ou de plusieurs de ces maux, une partie non négligeable d’entre elles demeure intouchée. Menée sur trois ans dans le cadre d’une importante collaboration transnationale, cette étude a nécessité le suivi de nombreux patients et l’usage d’une technologie de pointe appelée «microarray». Ces résultats sont publiés dans le New England Journal of Medicine et ont valeur d’exemple dans le domaine des connaissances que la génétique peut apporter sur l’origine de certaines maladies ou anomalies.

Si le séquençage du génome humain s’est achevé en 2004, dans le cadre du Human Genome Project (HGP), la majorité des parties de ce génome reste aujourd’hui à comprendre et à cartographier. Dans ce contexte, le Dr. Andrew Sharp, généticien à la Faculté de médecine de l’UNIGE, en collaboration avec le Dr. Heather Mefford, de l’Université de Washington, vient de découvrir le lien qui existe entre une anomalie du chromosome 1q21.1 et un grand nombre de maladies de développement chez l’enfant. Parmi ces dernières, on peut citer des retards de croissance, l’autisme, des malformations cardiaques, des difformités de la main, du cœur, etc.

Haute précision
Cela fait maintenant plusieurs années que les scientifiques ont connaissance du lien de causalité entre disparition ou reproduction de certaines parties du génome humain et susceptibilité à diverses maladies. Aujourd’hui, les progrès réalisés dans le cadre des technologies «microarrays» permettent de pousser ces investigations plus loin en déterminant, chez un grand nombre de gens, la présence de «déséquilibres» microscopiques sur de toutes petites portions de leurs chromosomes.

Forts de cette technologie, les généticiens ont examiné la présence d’anomalies sur le chromosome 1q21.1 de 34 patients souffrant de retards mentaux inexpliqués, d’autisme ou encore de malformations congénitales. Ils ont ensuite comparé leurs résultats avec les données d’un échantillon général de la population. Au terme des 4’737 tests effectués sur ces derniers, ils n’ont pu constater aucune duplication et une seule disparition d’une partie du chromosome 1.

La carte évolutive du génome humain
Si les chercheurs ne parlent pas, à ce stade, d’un nouveau syndrome - dans la mesure où il y a mise en relation d’une modification génétique avec des anomalies au plan du développement -, c’est parce que sa définition serait prématurée. «La structure génétique du chromosome 1 est extrêmement complexe et répétitive, explique le Dr Andrew Sharp, et il reste encore plusieurs lacunes dans son séquençage sur la carte la plus récente du génome humain.»

D’après les scientifiques, il est possible que ces lacunes contiennent des gènes encore inconnus, qui pourraient, à l’avenir, permettre de comprendre la différence entre les divers types d’anomalies repérées chez les enfants ayant une partie du chromosome 1 effacée. De façon complémentaire, les personnes qui ne sont apparemment pas affectées par cette particularité génétique pourraient, en fait, révéler des anomalies plus subtiles dans le cadre d’examens cliniques poussés.

Dans une nouvelle direction
Pour l’heure, cette découverte représente surtout un premier pas dans une direction nouvelle, celle de l’exploration des relations entre un grand nombre de maladies répandues et leurs provenances génétiques.

Signalons en outre qu’elle a été rendue possible par le projet européen «AnEUploidy». Conçu à l’UNIGE par le prof. Stylianos Antonarakis et le Dr Samuel Deutsch, «AnEUploidy» est un projet intégré du 6e programme cadre de l’Union européenne, budgeté à 12 millions d’euros pour 4 ans. Il a pour objectif la compréhension des mécanismes moléculaires à l’origine d’anomalies génétiques.

Contacts: Dr. Andrew Sharp au + 41 22 379 57 19

8 oct. 2008

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