Cinéma

Teorema (Pasolini, 1968)

Antibourgeois

La Revue du Ciné-club universitaire, octobre 2015

Édito

«Je suis jeune et riche et cultivé; et je suis malheureux, névrosé et seul. [...] J’ai eu une éducation bourgeoise et j’ai été sage toute ma vie. Ma famille est passablement dégénérée, c’est pourquoi j’ai sans doute une lourde hérédité et je suis abîmé par mon milieu.»

Ces mots emblématiques, qui constituent l’amer incipit du récit autobiographique Mars de Fritz Zorn, publié dans les années 1970, témoignent crûment de la haine et du malaise profond ressentis par plusieurs artistes à l’égard de la société bourgeoise. Une société qui, dans le monde occidental, constitue inévitablement, depuis au moins deux siècles, un terreau privilégié pour ces mêmes artistes. Abordée au fil de son évolution historique par la littérature et le cinéma, la thématique antibourgeoise (au niveau existentiel, philosophique, social ou politique) a donné naissance, avec le septième art, à certaines de ses plus grandes réalisations. Des films tels que L’ange exterminateur, Théorème et La grande bouffe sont des chefs-d’œuvre absolus qui ont dénoncé les aspects les plus négatifs de la bourgeoisie: la puissance corruptrice de l’argent, la fausseté des rapports humains, l’hypocrisie des conventions et des apparences.

Il fut une période où une partie remarquable du cinéma d’auteur se reconnaissait comme antibourgeoise. Et la sincérité de la dénonciation sans compromis face au système capitaliste était un paramètre déterminant pour l’évaluation d’un fi lm de la part des secteurs les plus engagés de la critique cinématographique. En réalité, si on regarde cet aspect plus en détail, il n’existe qu’un nombre limité de films qui sont parvenus à porter une analyse véritablement profonde sur ce milieu, dépassant les stéréotypes et l’anecdotique. Et à une époque comme aujourd’hui qui n’a jamais été aussi dominée par la bourgeoisie et où une véritable critique à son égard semble ne plus avoir sa place dans la production cinématographique (même indépendante), c’est vers eux qu’il faut se tourner, afin de profiter d’un regard incisif et démystifiant sur notre monde qui permette de mieux le comprendre.

Sommaire

  • Pietro Guarato, Édito, p.1
  • Pietro Guarato, Histoire(s) du cinéma antibourgeois I: les origines, p.3-8
  • Rayan Chelbani, Le charme discret de la satire buñuellienne, pp.11-13
  • Pietro Guarato, Histoire(s) du cinéma antibourgeois II: l'apogée, pp.15-24
  • Emilien Gür, Peut-on faire du cinéma antibourgeois?, pp.27-29
  • Pietro Guarato, Histoire(s) du cinéma antibourgeois III: le déclin, pp.31-34
  • Diana Barbosa Pereira, Eyes Wide Shut le masque de la bourgeoisie moderne pp.37-38

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Pour citer la Revue

La Revue du Ciné-club universitaire: Antibourgeois. Octobre 2015 (3).

Pour citer un article de la Revue

Guarato, Pietro. (2015). Histoire(s) du cinéma antibourgeois II: l'apogée. La Revue du Ciné-club universitaire: Antibourgeois., octobre 2015 (3), 15-24

Production

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Horaire

  • jeudi 1 octobre 2015 00:00 ‑ 00:00
								
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