Cinéma

Fanny et Alexandre

La vie devant soi: imaginaires enfantins

La Revue du Ciné-club universitaire, octobre 2020

Édito

Déjà dans le ventre de notre mère et lorsque nous sommes enfants, nos proches nous racontent des histoires, des anecdotes du passé, en nous invitant à faire partie d’aventures à venir. Nous apprenons à parler en répétant tout ce que nous entendons – il faut des mois pour prononcer un «maman» et une seule seconde pour apprendre un gros mot. Le moment arrivé, nous participons à cette tradition sociale du storytelling: nous racontons ces histoires que nos parents nous ont contées mille fois, et que nous n’avons pas vécues, mais qui sont tellement présentes en nous que cela importe peu. Nous racontons des histoires pour dormir – ou pour nous en empêcher –, des histoires pour mieux éclairer, des histoires pour éluder un terrible silence. Des histoires pour tout, toujours. Et c’est autour des histoires que nos valeurs prennent forme. Il suffit d’un exemple pour l'illustrer: si Hansel et Gretel existent dans notre imaginaire, c’est parce qu’il fallait montrer aux enfants du 19e siècle les dangers de s’aventurer dans la forêt tout seuls. Mais est-ce que notre monde contemple encore ces images de chevaliers, de sorcières, de fées et d’enfants perdus comme auparavant? Et d’ailleurs, qu’est-ce qu’«auparavant» veut dire exactement? «Auparavant» se rapporte à ces jours où la vie semblait plus facile, où nous étions petits d’âge et de taille, et notre regard, considérablement plus profond que celui d’aujourd’hui, nous rapprochait d’une vie plus simple, faite d’absolu. Et nous l’avons laissé derrière nous. Un regard qui s’affranchissait de toute limite et pour lequel les métaphores n’avaient aucun sens, car tout était réel, puisque c’est à travers les yeux de l’enfant que les catastrophes et les merveilles du monde se manifestent: pour eux, tout est possible et envisageable. Un regard qui, au fil du temps, se transformera. Ou peut-être pas. Voici la beauté de l’imaginaire enfantin – des différents imaginaires enfantins –, qui comme la beauté de la littérature, réside dans l’indélébilité de sa trace. Nous pourrions le cacher, c’est sûr, mais il habite toujours en nous, derrière nos yeux d’adultes. Ainsi, nous vous présentons des enfants merveilleusement ordinaires, des enfants qui ressentent les vicissitudes de l’existence, qui comprennent que les femmes dans le Paris de Momo «se défendaient avec leur cul» et qui aujourd’hui, à travers nos écrans, partagent leurs regards pour vous faire participer à leurs histoires.

Sommaire

  • Almudena Jiménez Virosta, Édito, p.1
  • Jérôme Blondé, Des films de notre enfance, pp.2-5
  • Anissa Naïm, The Fall, quand l’imaginaire enfantin s’empare d’un conte, pp.6-7
  • Leandra Patané, Nous ne sommes jamais trop vieux pour vivre une aventure, pp.9-13
  • Flavinia Albertini, Œdipe roi de Pier Paolo Pasolini, pp.15-19
  • Elias Abou-Charaf, La douce enfance chez Luigi Comencini, pp.21-25
  • Adrienne Ruffieux, Scènes de jeu, pp.26-27
  • Rayan Chelbani, L'été de Masao, pp.29-34
  • Noémie Baume, ¡Hasta la victoria, siempre! Luttles pour «le bien du peuple», enfances bousculées?, pp.35-40
  • Almudena Jiménez Virosta, Le crépuscule, pp.41-48

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Pour citer la Revue

La Revue du Ciné-club universitaire: La vie devant soi: imaginaires enfantins. Octobre 2020 (2).

Pour citer un article de la Revue

Vuillaume-Tylski, Alexandre. (2021). «La musique de film a besoin de s’élever»: Conversation avec Gabriel Yared. La Revue du Ciné-club universitaire: Piano & Cinéma, avril 2021 (1), 1-14

Production

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022 379 77 24

Horaire

  • jeudi 1 octobre 2020 00:00 ‑ 00:00
								
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