Revues du ciné-club

Cinéma cubain

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Cinéma cubain

La Revue du Ciné-club universitaire, janvier 2010

Édito

Pourquoi un cycle sur le cinéma cubain? La mort de Humberto Solas 2008 rappelle que toute la génération des cinéastes à la source des chefs-d’œuvre du cinéma cubain est sur le point de disparaître et qu’il est temps de leur rendre hommage. De plus, 2009 fut marqué par le 50ème anniversaire de la Révolution cubaine et de la fondation de l’ICAIC, l’Institut de l’Art et de l’Industrie Cinématographique de Cuba, qui a rendu possible l’incroyable aventure artistique que fut le cinéma cubain du temps de la Révolution. Comme nous, le Festival Filmar en América Latina a eu l’idée de rendre hommage à l’ICAIC; nous avons donc réuni nos forces et nos moyens pour présenter à Genève une rétrospective en deux volets. Le premier constituait la 11ème édition du Festival Filmar, en novembre 2009. Et le deuxième est celui que nous nous réjouissons de vous présenter aujourd’hui au Ciné-Club Universitaire.

Trouver ces films n’a pas été chose facile, c’est pourquoi nous voulons tout d’abord remercier le Festival Filmar en América Latina sans qui ce cycle n’aurait pu voir le jour, et tout particulièrement l’ICAIC, qui s’est montré d’une extrême générosité à notre égard. Malheureusement, parmi tous les films que nous rêvions de vous projeter, tous n’étaient pas disponibles en version sous-titrée français. Mais nous sommes toutefois fiers de pouvoir vous présenter treize films cubains exceptionnels, dont les deux chefs-d’œuvre Memorias del subdesarrollo et Lucía qui n’ont pas encore connu la diffusion qu’ils méritent. Dans le cas de De cierta manera, unique long métrage de Sara Gómez et film rare mais indispensable dans l’histoire du cinéma cubain, nous avons pris la décision – faute de copie sous-titrée en français – de le projeter avec sous-titres anglais plutôt que de le remplacer par un film plus facilement accessible.

La difficulté à trouver ces films rappelle l’actualité de certains aspects de la lutte de l’ICAIC: comment faire survivre des cinématographies hétérodoxes, ou tout simplement différentes, dans un monde où les troupes d’Hollywood continuent d’envahir les consciences? Comment préserver la mémoire de ces films d’une beauté convulsive, mais dont l’existence est menacée par les industries dominantes? Ces questions sont encore plus brûlantes pour toute une série de films réalisés dans les années 1960-1970 par des cinéastes politiquement engagés dans des projets révolutionnaires qui ne sont plus au goût du jour. Et quand ces cinéastes viennent de la périphérie – ce que l’on appelait autrefois le Tiers Monde – les difficultés pour rencontrer un public sont d’autant plus grandes.

Si je croyais aux miracles, je vous dirais que le cinéma cubain est miraculeux.

Cuba, un pays périphérique qui, avant 1960, ne possédait pas une cinématographie digne de ce nom, a réussi, en l’espace de cinq ou six ans, à s’inscrire dans le cinéma mondial de façon éblouissante, avec des réalisateurs comme Gutiérrez Alea, Humberto Solás et García Espinosa. Je pourrais vous dire que leurs films sont aussi beaux que les meilleurs films de Bergman ou d’Antonioni, mais ce ne serait pas un vrai compliment. Car comme vous pourrez le lire dans le texte-manifeste de García Espinosa, «Pour un cinéma imparfait», dont quelques extraits sont traduits aux pages 12 et 13, les cinéastes cubains ne désiraient pas ce type de reconnaissance. Ils ne voulaient pas réaliser de beaux films. Ils voulaient plutôt revivre l’esprit de Brecht dans les Caraïbes, et créer un nouveau type de film pour un nouveau type de spectateur. Ils y sont arrivés, et ont fondé, comme corollaire de leur quête, un des cinémas nationaux les plus riches du monde.

Sommaire

  • Marcos Mariño, Édito, p.1
  • Marcos Mariño, Cinquante années de cinéma dans la révolution cubaine, pp.3-11
  • Julio Garcia Espinosa, Pour un cinéma imparfait (traduit de l'espagnol par Marcos Mariño), pp.12-13
  • Astrid Maury, Dialectique de la révolution dans le cinéma de Gutiérrez Alea, pp.17-18
  • Nathalie Gregoletto, Lucía, une esthétique décolonisée, pp.19-25
  • Cuba: histoire et cinéma (1959-2009): tableau synoptique, pp.26-29

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Pour citer la Revue

La Revue du Ciné-club universitaire: Cinéma cubain. Janvier 2010 (1).

Pour citer un article de la Revue

Gregoletto, Nathalie. (2010). Lucía, une esthétique décolonisée. La Revue du Ciné-club universitaire: Cinéma cubain., janvier 2010 (1), 19-25

Production

Ciné-club universitaire

cineclub(at)unige.ch

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Édito

Pourquoi un cycle sur le cinéma cubain? La mort de Humberto Solas 2008 rappelle que toute la génération des cinéastes à la source des chefs-d’œuvre du cinéma cubain est sur le point de disparaître et qu’il est temps de leur rendre hommage. De plus, 2009 fut marqué par le 50ème anniversaire de la Révolution cubaine et de la fondation de l’ICAIC, l’Institut de l’Art et de l’Industrie Cinématographique de Cuba, qui a rendu possible l’incroyable aventure artistique que fut le cinéma cubain du temps de la Révolution. Comme nous, le Festival Filmar en América Latina a eu l’idée de rendre hommage à l’ICAIC; nous avons donc réuni nos forces et nos moyens pour présenter à Genève une rétrospective en deux volets. Le premier constituait la 11ème édition du Festival Filmar, en novembre 2009. Et le deuxième est celui que nous nous réjouissons de vous présenter aujourd’hui au Ciné-Club Universitaire.

Trouver ces films n’a pas été chose facile, c’est pourquoi nous voulons tout d’abord remercier le Festival Filmar en América Latina sans qui ce cycle n’aurait pu voir le jour, et tout particulièrement l’ICAIC, qui s’est montré d’une extrême générosité à notre égard. Malheureusement, parmi tous les films que nous rêvions de vous projeter, tous n’étaient pas disponibles en version sous-titrée français. Mais nous sommes toutefois fiers de pouvoir vous présenter treize films cubains exceptionnels, dont les deux chefs-d’œuvre Memorias del subdesarrollo et Lucía qui n’ont pas encore connu la diffusion qu’ils méritent. Dans le cas de De cierta manera, unique long métrage de Sara Gómez et film rare mais indispensable dans l’histoire du cinéma cubain, nous avons pris la décision – faute de copie sous-titrée en français – de le projeter avec sous-titres anglais plutôt que de le remplacer par un film plus facilement accessible.

La difficulté à trouver ces films rappelle l’actualité de certains aspects de la lutte de l’ICAIC: comment faire survivre des cinématographies hétérodoxes, ou tout simplement différentes, dans un monde où les troupes d’Hollywood continuent d’envahir les consciences? Comment préserver la mémoire de ces films d’une beauté convulsive, mais dont l’existence est menacée par les industries dominantes? Ces questions sont encore plus brûlantes pour toute une série de films réalisés dans les années 1960-1970 par des cinéastes politiquement engagés dans des projets révolutionnaires qui ne sont plus au goût du jour. Et quand ces cinéastes viennent de la périphérie – ce que l’on appelait autrefois le Tiers Monde – les difficultés pour rencontrer un public sont d’autant plus grandes.

Si je croyais aux miracles, je vous dirais que le cinéma cubain est miraculeux.

Cuba, un pays périphérique qui, avant 1960, ne possédait pas une cinématographie digne de ce nom, a réussi, en l’espace de cinq ou six ans, à s’inscrire dans le cinéma mondial de façon éblouissante, avec des réalisateurs comme Gutiérrez Alea, Humberto Solás et García Espinosa. Je pourrais vous dire que leurs films sont aussi beaux que les meilleurs films de Bergman ou d’Antonioni, mais ce ne serait pas un vrai compliment. Car comme vous pourrez le lire dans le texte-manifeste de García Espinosa, «Pour un cinéma imparfait», dont quelques extraits sont traduits aux pages 12 et 13, les cinéastes cubains ne désiraient pas ce type de reconnaissance. Ils ne voulaient pas réaliser de beaux films. Ils voulaient plutôt revivre l’esprit de Brecht dans les Caraïbes, et créer un nouveau type de film pour un nouveau type de spectateur. Ils y sont arrivés, et ont fondé, comme corollaire de leur quête, un des cinémas nationaux les plus riches du monde.

Sommaire

  • Marcos Mariño, Édito, p.1
  • Marcos Mariño, Cinquante années de cinéma dans la révolution cubaine, pp.3-11
  • Julio Garcia Espinosa, Pour un cinéma imparfait (traduit de l'espagnol par Marcos Mariño), pp.12-13
  • Astrid Maury, Dialectique de la révolution dans le cinéma de Gutiérrez Alea, pp.17-18
  • Nathalie Gregoletto, Lucía, une esthétique décolonisée, pp.19-25
  • Cuba: histoire et cinéma (1959-2009): tableau synoptique, pp.26-29
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Pour recevoir, gratuitement et par courrier postal, un exemplaire de la Revue, merci d'écrire à cineclub(at)unige.ch en précisant le numéro choisi (Cinéma cubain – Janvier 2010) et l'adresse postale de livraison.

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Pour télécharger ce numéro «Cinéma cubain», janvier 2010 de la Revue, suivre ce lien.

Pour citer la Revue

La Revue du Ciné-club universitaire: Cinéma cubain. Janvier 2010 (1).

Pour citer un article de la Revue

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