Les thématiques étudiantes
Parcours académiques et réussite
Regards sur la trajectoire et la réussite académiques
Nous présentons ci-dessous un certain nombre de résultats empiriques que l'OVE a accumulés sur les questions de la trajectoire et de la réussite académiques.
Une histoire déjà longue
Lors de l'enquête "Etudiant-e-s 2001", quinze mois après l'entrée en première année, tous les procès-verbaux d'examen ont été recensés et, pour chaque étudiant-e faisant partie de la population de l'enquête, une "sanction de première année" a été consignée ("promu", "redoublement", "en cours", "élimination" ou "abandon"). Cette variable était ensuite croisée avec les diverses variables d'enquête. Ces résultats très intéressants se retrouvent dans le rapport 2001, encore consultable dans son intégralité en suivant le lien ci-dessous (voir les chapitres 1 à 5 et 17 à 24).
Les données administratives et académiques
Aujourd'hui, nous ne devons plus nous soumettre à ce travail de fourmi. L'OVE dispose de l'accès à la base de données administratives des étudiants de l'UNIGE. Et a la possibilité de mettre en relation les réponses au questionnaire "Etudiant-e-s" et les données académiques de nos répondants.
Trajectoires facultaires
Dès 2008, nous nous sommes penchés sur ces données de trajectoire et de réussite académiques. Et nous avons pu retracer les cheminements facultaires que les "étudiant-e-s 2001" ont suivis entre les rentrées 2001 et 2009. Pour chaque faculté de départ, nous avons ainsi obtenu un schéma permettant de suivre les étudiant-e-s entrés dans les études de base à l'automne 2001. Ci-dessous, vous trouverez ces divers schémas.
- Trajectoires facultaires au départ de...
...l'ETI (Ecole de traduction et d'interprétation)
...la division psychologie de la FPSE
...la division sciences de l'éducation de la FPSE
...la faculté des SES (sciences économiques et sociales)
Afin de lire les schémas ci-dessus :
- sur la première ligne, soit 2001 (rentrée 2001), se trouvent tous les étudiant-e-s entamant leur première année d'étude à l'Université de Genève dans la faculté en question;
- sur les lignes suivantes, on retrouve tous les mêmes étudiants (le total d'étudiant-e-s est donc le même pour chaque ligne correspondant aux rentrées successives);
- la dernière ligne permet de retrouver les diplômés parmi l'ensemble des étudiant-e-s de départ (ceux qui ont obtenu un diplôme de base, qu'il l'ait été dans la faculté de départ ou dans une autre après réorientation);
- les lignes rouges représentent des mouvements de sortie de l'UNIGE, les chiffres rouges représentant des étudiant-e-s n'étant plus à l'UNIGE;
- les lignes noires représentent des mouvements à l'intérieur de l'Université, les chiffres noirs représentant des étudiant-e-s étant toujours inscrits à l'UNIGE;
- les vignettes vertes représentent des étudiants ayant obtenu un diplôme de base; chaque vignette est positionnée dans la faculté d'obtention de ce diplôme et au moment où il a été obtenu...
Des indicateurs de réussite à l'Université de Genève
La réussite académique peut être mesurée de différentes façons.
Taux d'obtention d'un diplôme (ou taux de diplômation)
L'Office fédéral de la statistique (OFS) mesure la réussite qui caractérise une cohorte d'étudiant-e-s en notant l'obtention du diplôme un certain nombre d'années plus tard. Pour les cohortes ayant débuté leurs études avant la mise en place de la réforme de Bologne, l'OFS prend en compte les dix années qui suivent l'entrée à l'université. Depuis que le premier diplôme de base est le bachelor (et ce pour toutes les formations tertiaires de Suisse), cette période s'est réduite à cinq années académiques. Cela rend plus rapidement disponibles les données... même s'il faut encore attendre cinq ans pour cela.
Le travail de l'OVE sur la réussite a, lui aussi, suivi ces évolutions. Jusqu'en 2010, nous avons travaillé sur des "taux de diplômation" qui couraient sur une période de huit ans (plus courte que la référence OFS). C'est dans ce cadre-là que nous avons établi un certain nombre de taux de réussite caractérisant la cohorte de 2001 (étudiant-e-s entrés à l'UNIGE à l'automne 2001).
Les données de l'UNIGE nous permettent de raffiner le taux de diplômation. Nous en avons établi trois versions différentes :
- un taux de diplômation où on prend en compte les bachelors obtenus en trois ans
- un taux de diplômation où on prend en compte tout bachelor obtenu en cinq ans
- un taux de diplômation où ne sont pris en compte que ceux qui ont obtenu en cinq ans le bachelor qui avait été entamé (en d'autres termes uniquement les bachelors obtenus sans réorientation)
Le tableau ci-dessous présente ces trois taux pour l'ensemble des étudiants ayant entamé un bachelor à l'Université de Genève depuis la rentrée 2005 :
Tableau 1 : Trois taux de diplomation (pour les rentrées d'automne 2004 à 2010)
Taux d'obtention du bachelor en 3 ans | Taux d'obtention du bachelor entamé en 5 ans | Taux d'obtention d'un bachelor en 5 ans |
34.39% | 53.84% | 59.42% |
Source : UNIGE, 2013
Ces taux peuvent, pour diverses raisons, varier fortement selon les variables avec lesquelles nous les croisons. Le tableau 2 montre les variations de nos trois taux de diplomation en fonction de la faculté de départ.
Tableau 2 : Trois taux de diplomation en fonction de la faculté de départ selon la faculté de départ
;----------------------------------------------------- | Obtention du BA en 3 ans | Obtention du BA en 5 ans | Obtention d'un BA en 5 ans |
Droit FPSE-Psychologie FPSE-Sciences de l'éducation Traduction Lettres Médecine Sciences SES-Sciences sociales SES-Sciences économiques Théologie |
41.75 43.35 33.50 62.12 16.57 25.05 31.35 40.07 32.64 12.77 |
59.57 59.49 42.08 77.82 47.70 51.59 46.51 59.43 51.00 28.30 |
62.27 62.43 43.82 79.23 52.97 67.73 54.47 64.32 58.75 30.19 |
Source : UNIGE, 2013
Taux de réussite de la première année
Mais ces chiffres, pour intéressants et importants qu'ils sont, n'épuisent pas la réalité. Nos données nous permettent d'aller plus loin de deux façons. La première permet d'obtenir des taux de réussite plus rapidement, sans devoir attendre plusieurs années. En effet, nous pouvons savoir, un peu plus d'une année après le début des études, si les étudiant-e-s que nous suivons sont :
- en deuxième année de bachelor
- encore en première année de bachelor
- ou ne sont plus à l'Université de Genève
Pour les étudiants concernés par le tableau 1 ci-dessus, ce taux de réussite en première année est de 60.93%.
Il est d'une importance capitale pour les universités de connaître le taux de réussite en première année. En effet, la littérature scientifique montre que les trajectoires universitaires sont fortement déterminées par la première année d'études. C'est un moment du cycle universitaire où il est crucial d'agir... Et pour agir correctement, il faut connaître la réalité, le plus tôt possible.
Réussite et données d'enquête
L'OVE dispose de nombreuses données d'enquête sur les étudiant-e-s. Les questions auxquelles ceux-ci répondent sont multiples et variées. Elles touchent une grande variété de domaines de l'existence étudiante. Nous pouvons relier ces données d'enquête et les données administratives ou académiques. Cela nous permet d'établir divers taux de réussite en fonction d'une grande diversité de variables. Le tableau ci-dessous l'illustre pour les étudiant-e-s entrés à l'Université de Genève en 2001.
Quelques documents présentés récemment par l'OVE sur ces thématiques
C'est dans ce contexte empirique et conceptuel que nous travaillons sur la réussite et les trajectoires académiques. Les divers liens que nous vous proposons ci-dessous sont dans la droite ligne de cette perspective. Ils indiquent à quel point nos données sont riches, diversifiées et utiles pour une université qui souhaite proposer à ces étudiants les meilleures chances de réussite académique.
a) Texte présentant :
- le contexte conceptuel et empirique ainsi que des références bibliographiques;
- deux indicateurs de réussite académique (réussite à la fin de la première année et obtention du diplôme après sept ans);
- de multiples prédicteurs de réussite ou d'échec académique (variables d'enquête);
- synthèse et discussion des analyses établissant les facteurs explicatifs de la réussite.
Prédiction précoce de la réussite académique à l'Université de Genève
b) Présentation faite lors d'un colloque international (REF 2009 - Nantes) présentant :
- des taux de réussite après une année d'étude et d'obtention du diplôme après sept années
- un modèle conceptuel permettant d'intégrer les différents facteurs de prédiction de la réussite académique
c) Tableau de récapitulation des taux de réussite, ayant servi de base aux documents a) et b) :
- taux de réussite après une année d'étude
- taux de diplômation après 7 et 8 années d'étude
- ces taux étant présentés selon de nombreuses variables d'enquête
Taux de promotion après une année et de diplômation après 7 et 8 ans selon de nombreuses variables
d) Présentation faite lors d'un colloque international (HEM 2013 - Grenoble) présentant :
- quatre taux de réussite (taux de promotion après un an, taux d'obtention du bachelor après trois ans, taux d'obtention d'un bachelor après trois ans, taux d'obtention du bachelor visé au départ après cinq ans)
- variations du taux de promotion après un an en fonction du cheminement scolaire antérieur, de la conviction d'avoir fait le bon, des capacités de gestion du temps, des attentes vis-à-vis de la formation, de l'intégration sociale, de la qualité de l'enseignement et de la relation avec l'enseignant, des contraintes matérielles pesant sur la vie étudiante
- conclusions sur l'importance de promouvoir à la fois la formation au "métier d'étudiant" et la sensibilisation au "métier d'enseignant"
e) Présentation faite lors d'un colloque international (ADMEE 2014 - Marrakech) présentant de façon synthétique :
- la mise en relation d'outputs "objectifs" et "subjectifs" de l'université, le taux de réussite d'un côté, l'état d'esprit global vis-à-vis de la formation de l'autre
- la mise en évidence de l'influence de variables intermédiaires, soit des indicateurs liés au "métier d'étudiant" (capacité à s'orienter, profil fondé sur l'intérêt, gestion du temps, adaptation aux exigences universitaires...), au "métier d'enseignant" (qualité de l'enseignement et de l'encadrement pédagogique), à l'intégration relationnelle et aux services aux étudiants
- le rappel de facteurs plus structurels (milieu socioculturel, cheminement antérieur, conditions de vie), qui influencent la réussite académique mais sur lesquels les universités ne peuvent pas vraiment agir (au contraire des variables intermédiaires évoquées ci-dessus)
f) Texte récapitulatif ayant servi de base aux documents d) et e) ci-dessus :
- présentation détaillée des quatre taux de réussite et des relations entre eux
- présentation du taux de réussite en première année selon diverses variables d'enquête
Pour un modèle de prédiction précoce de la carrière académique des étudiants