Cycle de conférences publiques

Cycle 2016-2017

Entrée libre

Programme du Cycle de conférences 2016-2017

Consignes du travail écrit du Cycle de conférences en Etudes genre 2016-2017

Vous trouvez les enregistrements audio des conférences sur le site MEDIASERVER de l'Université de Genève. 


Les lundis / entrée libre /  18h15 -20h / Uni Mail, 40 bd du Pont d'Arve 1205 Genève


Lundi 22 mai 2017 à 18h15 salle R070 Uni Mail

La gestion sexuée du chômage en Suisse au cours du 20e siècle

En Suisse, comme dans la plupart des autres pays, les femmes sont surreprésentées parmi les personnes à la recherche d’un emploi. Elles sont pourtant moins nombreuses à faire une demande d’indemnisation auprès de l’assurance chômage. Le paradoxe n’est pourtant qu’apparent. En effet, cette conférence vise à montrer comment l’assurance chômage se construit historiquement en outil de gestion sexuée du chômage et de l’emploi. L’assurance chômage ne se limite pas à refléter les inégalités entre les femmes et les hommes dans la famille ou sur le marché de l’emploi, mais elle participe à les construire. En mettant en lumière les continuités, mais également les discontinuités dans la gestion sexuée du chômage et de l’emploi en Suisse au cours du 20e siècle, il s’agira de questionner le rôle des principales forces politiques et économiques, en donnant une place particulière à l’analyse de la participation des militantes féministes au débat sur la politique du chômage.

Carola Togni, Professeure en histoire sociale à la Haute école de travail social et de la santé (HETS&Sa), Lausanne

Professeure à la Haute école de travail social et de la santé (HETS&Sa) de Lausanne, ses domaines de recherche portent sur l’histoire des politiques sociales et du travail social dans une perspective socio-historique et de genre. Elle a entre autres publié Le genre du chômage. Assurance chômage et division sexuée du travail en Suisse (1924-1982) (Lausanne, Antipodes, 2015).

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 Lundi 27 mars 2017 à 18h15 salle R070 Uni Mail

Mon corps, ma propriété ? Réflexions à partir du féminisme décolonial

L’enjeu de cet exposé qui correspond à la présentation d’un ouvrage en cours d’écriture (Féminisme marron. Du corps-doublure au corps propre des femmes subalternes) est de repenser l’économie politique du soin et du service à la personne à partir de la thématique du corps-doublure des femmes subalternes : il s’agira ainsi de voir comment la modernité européenne a eu pour corollaire le déchargement de la matérialité de son corps sur d’autres corps, subalternes, afin que les « maitres » pussent se consacrer à des activités dont la rationalité et le processus civilisationnel exigeaient ce détachement et la maitrise de son corps propre. Ma thèse sera la suivante : la manière dont on s’est donné un corps qui n’est pas le sien, et le déni de ce dédoublement de la part des corps doublés, furent la réponse que la modernité trouva pour résoudre les contradictions du gouvernement de soi. Il s’agira ainsi de démontrer que le gouvernement des autres corps fut le modèle du gouvernement de soi, et non pas l’inverse, comme tend pourtant à le souligner une certaine histoire des idées.

Hourya Bentouhami-Molino

Hourya Bentouhami est maitresse de conférence en philosophie politique à l’Université de Toulouse-Jean Jaurès. Ses travaux portent sur l’apport des théories postcoloniales à la théorie politique (sur les notions d’identité, de culture, de reconnaissance, de mémoire de l’esclavage, de justice réparatrice, notamment) ainsi que leur contribution à une réélaboration du féminisme. Elle a publié entre autres Le dét des armes. Non-violence et désobéissance civile (Paris, Puf, 2015) et Race, cultures, identités. Une approche féministe et postcoloniale (Paris, Puf, 2015). Elle écrit actuellement un ouvrage à paraître en 2018 qui formule une proposition de féminisme décolonial : Féminisme marron. Du corps-doublure au corps propre des femmes subalternes.

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  Lundi 13 mars 2017 à 18h15 salle R070 Uni Mail

A-t-on toujours eu un «genre» ? Emergence de la sexualité et histoire du genre

Conférence de Sébastien Chauvin, sociologue, professeur associé Centre en Etudes genre, Université de Lausanne

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 Lundi 28 novembre 18h15 salle R070 Uni Mail

A noter qu'il n'y aura pas d'enregistrement public de cette conférence

Docteure en Psychanalyse et Psychopathologie et chercheuse associée au Laboratoire CRPMS de l’Université Paris 7 SPC, Diane Garnault exerce comme psychologue clinicienne dans un service de maternité parisien. Sa clinique institutionnelle et libérale, ainsi qu’une formation initiale en sciences politiques, l’a portée à explorer les enjeux psychiques individuels et collectifs des pratiques et discours médicaux contemporains déployés autour du corps des femmes. 

L’utérus entre guerre et science: violence et logiques de l’assignation au maternel

L’actualité sociétale récente témoigne de l’émergence d’un nouveau champ de questionnements relatifs à la médecine au-travers de la dénonciation de phénomènes caractérisés comme « maltraitances en gynécologie » ou « violences obstétricales ». Cette mobilisation de la société civile pointe une inattendue composante agressive envers les femmes exercée précisément par la médecine qui leur est destinée. La démarche théorico-clinique, appuyée sur un matériel issu des sciences humaines et du corpus médical, et à la faveur d’une proposition inédite de traitement de l’infertilité - la transplantation d’utérus –, permet de proposer des hypothèses pour dépasser l’apparent paradoxe de la destructivité potentielle du dispositif gynécologique.
Il est utile pour cela d’envisager en quoi l’utérus condense aujourd’hui encore des représentations consubstantielles du féminin davantage que de la stricte maternité, faisant de cet organe un objet commun et central des pratiques médicales comme des logiques armées de conquête. De prime abord incongru, le rapprochement entre guerre et science permet de mettre au jour une dynamique similaire, soit l’impérieuse tentative de neutraliser, au moyen de l’arraisonnement d’une fonction physiologique, l’inquiétante altérité radicale supposée des femmes.

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Lundi 5 décembre 18h15 salle R070 Uni Mail

 Fanny Bugnon est maîtresse de conférences en histoire/études sur le genre à l’université Rennes 2. Spécialiste de l’histoire des femmes et du genre, elle travaille sur l’engagement politique des femmes et ses déclinaisons en marge de la légalité : femmes élues avant l’obtention de la citoyenneté politique en France et militantes d’organisations révolutionnaires armées de l’après 68. Elle s'intéresse également  aux imaginaires sociaux autour du crime et de l'enfermement. Les « Amazones de la terreur ». Essai sur la violence politique des femmes, de la Fraction armée rouge à Action directe (Payot, 2015) est tiré de sa thèse.

 De quoi les «femmes terroristes» sont-elles le nom?

“Un terroriste sur deux est une femme” s’inquiète-t-on dans les années 1970 et 1980. Synonyme de réactivation de la violence politique dans les démocraties occidentales, cette période signe la résurgence des actes violents et collectifs motivés par des raisons politiques avec la présence remarquable et remarquée de femmes. Surnommées par les médias les “amazones de la terreur”, les militantes d’organisations révolutionnaires armées comme la Fraction armée rouge (RAF) en Allemagne ou Action directe en France apparaissent comme une énigme sociale. Confrontées à une hypertrophie du regard et à une mise en abîme où histoire et mythes se rencontrent, dans une période marquée par la deuxième vague féministe, elles apparaissent comme des symboles d’un désordre social et sexué, éclairant ainsi la construction contemporaine et sexuée du militantisme violent.

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 Lundi 31 octobre à 18h15 salle R070 Uni Mail

 Amélie Le Renard est sociologue, chargée de recherche au CNRS, membre de l’équipe pédagogique du master Genre Politique Sexualité (EHESS) et co-directrice de la revue en ligne Genre Sexualité Société. Elle a publié les ouvrages Femmes et espaces publics en Arabie Saoudite (Dalloz, 2011) et A Society of Young Women : Opportunities of Place, Power and Reform in Saudi Arabia (Stanford University Press, 2014). Ses enquêtes plus récentes font l’objet des articles "On n'est pas formatés comme ça en Occident" Masculinités en compétition, normes de genre et hiérarchies entre nationalités dans une multinationale du Golfe (Sociétés Contemporaines, 94, 2014) et « Ici, il y a les Français français et les Français avec origines » : reconfigurations raciales autour d’expériences de Dubaï. (Tracés, 30, 2016) Elle a également co-dirigé deux dossiers sur les nationalismes sexuels et le genre de la nation dans les revues Raisons Politiques (2013) et Sociétés Contemporaines (2014).

 Des intimités hiérarchisées. "Expatrié-e-s" et "migrant-e-s" à Dubaï

 À partir d’une enquête consacrée aux styles de vie des résident-e-s occidentaux-ales à Dubaï, il s’agit d’interroger la manière dont l’intimité contribue à construire les hiérarchies sociales dans cette ville globalisée. L’intimité est comprise au sens large, incluant les relations affectives, les formes familiales, la vie domestique. Les politiques migratoires, les institutions étatiques et les entreprises interviennent dans les vies intimes des habitant-e-s de manières différenciées selon leurs passeports et niveaux de revenu. La conférence explorera la manière dont les subjectivités intimes des résident-e-s occidentaux-ales à Dubaï participent à consolider la frontière entre « expatrié-e-s » et « migrant-e-s », à travers leur rapport ambivalent à l’emploi de nounous vivant à demeure, ou encore leurs pratiques et visions de la vie nocturne dubaïote.

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