Semaine internationale du cerveau
Du lundi 12 mars au dimanche 18 mars 2007

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Explorer le développement du cerveau

Faire le point sur les dernières avancées scientifiques relatives au cerveau, donner la parole à des spécialistes pour les expliquer, sensibiliser les jeunes, découvrir les nouveaux espoirs thérapeutiques qui découlent de la recherche, tels sont les objectifs de la Semaine du cerveau. Fruit d’une collaboration renouvelée entre l'Université (UNIGE) et les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), la Semaine du cerveau célèbre cette année son dixième anniversaire et invite le public à la découverte du «développement du cerveau».
Du 12 au 18 mars prochain, tables rondes, conférences, démonstrations, exposition, film et concert seront autant d’occasions d’aborder des sujets comme la dépression, les gains et les pertes liés au vieillissement, la prématurité, l’épilepsie chez l’enfant, la plasticité ou encore les origines et le développement du langage. Un vaste programme qui devrait permettre de mieux saisir les problématiques qui impliquent le cerveau et les horizons fascinants qu’ouvre son investigation. Petit aperçu des festivités.


Les neurosciences s’attèlent aujourd’hui à l’un des défis les plus ambitieux des sciences modernes: comprendre comment le système nerveux génère des comportements complexes et des processus tels que la perception, la pensée, la mémoire, les émotions, les actions, les décisions et la conscience. En d’autres termes, comment l’activité de milliards de neurones se coordonne-t-elle de manière à nous procurer des sensations et à nous pourvoir de volonté? Ces questions, qui sont au cœur de la recherche neuroscientifique, traversent l’ensemble des thématiques qui seront abordées dans le cadre de cette dixième édition genevoise de la Semaine du cerveau.

Il était une fois le langage
Professeur de psychologie du développement à l'Université de Provence et directeur du Centre de recherche en psychologie de la connaissance, Jacques Vauclair ouvrira la Semaine avec une conférence sur la communication des primates et l’origine du langage. Dans ce cadre, le prof. Vauclair proposera des illustrations expérimentales des processus mis en jeu dans la faculté de langage, avec des cas tirés essentiellement de travaux de primatologues et de psychologues comparatistes. En outre, il présentera ses dernières recherches, qui explorent les précurseurs du langage chez les primates.

Résilience, résilience...
Un stress intense durant un accouchement ou lors d’une naissance prématurée marquera-t-elle à jamais un enfant? A l’occasion de la table ronde centrée sur l’impact des traumatismes précoces en psychiatrie, François Ansermet montrera à quel point ce que l’on qualifie dans le jargon médical de traumatisme précoce peut être modulé par les réponses données par l’environnement de l’enfant dans ces moments douloureux et angoissants. Et le cerveau, biologiquement déterminé pour être modifiable, reste ouvert aux changements. Même vision optimiste, chez le pédopsychiatre Rémy Barbe. Celui-ci traitera de certains mécanismes à l'origine de la dépression des adolescents. Le modèle qu'il présentera intègre et combine bagage génétique, événements de vie précoce, mais aussi le contexte relationnel, à même d'infléchir un apparent déterminisme du traumatisme comme facteur de risque de la dépression. De son côté, le biologiste Thierry Steimer s’exprimera sur la possibilité d’une prédisposition génétique au stress et à la dépression. En effet, par l’étude des réponses comportementales, des sécrétions hormonales, des récepteurs et de certains systèmes de neurotransmetteurs, Thierry Steimer et son équipe cherchent à mieux saisir les liens existant entre ces phénomènes.

Les évolutions du grand âge
Mercredi, la soirée dédiée aux effets du vieillissement débutera par un récapitulatif de plusieurs décennies de recherches en psychologie sur ce thème. La prof. Anik de Ribaupierre expliquera ensuite dans quelle mesure certains changements, qui touchent au domaine de la connaissance, peuvent être mis en relation avec des modifications au niveau cérébral. Pour sa part, Catherine Ludwig montrera en quoi le vieillissement cérébral peut être compensé et à quel point le cerveau s’adapte tout au long de la vie. A ce titre, on verra que les études menées à l’aide de techniques d’imagerie cérébrale sont maintenant à même de figurer ces phénomènes de compensation.

Au cœur de l’épilepsie
L’épilepsie figure parmi les maladies neurologiques les plus fréquentes. Si, dans la plupart des cas, les crises épileptiques sont bien contrôlées par un traitement médicamenteux et/ou disparaissent avec le temps, environ 30% des patients souffrent d’une épilepsie réfractaire. Lors de la table ronde consacrée au développement cérébral chez l’enfant, la neurologe Margitta Seeck rendra compte des investigations nécessaires à la localisation d’un éventuel foyer épileptique, préalable indispensable à toute intervention chirurgicale. Un enfant malade peut en effet voir son développement gravement compromis par des formes incontrôlées d’épilepsie. Or, une opération d’épilepsie focale induit, en cas de réussite, une récupération de ce processus de développement.

Le langage, un défi pour le nourrisson
Il existe au moins 4000 langues humaines et un seul modèle de cerveau pour les apprendre. Qu’il soit français, japonais ou munduruku, entendant ou sourd, le jeune humain va apprendre une langue maternelle, et le faire en suivant le même calendrier à travers les différentes situations culturelles ou linguistiques. Pourquoi le langage est-il si facile pour l’humain et si difficile pour ses cousins les primates? Qu’est-ce qui fait la différence? Dans sa conférence, la pédiatre Ghislaine Dehaene expliquera en quoi les progrès de l’imagerie cérébrale permettent désormais de se pencher sur l’organisation initiale du cerveau et de comprendre comment le langage peut être appris par le jeune enfant. Ces travaux montrent par exemple un agencement initial du cerveau déjà très sophistiqué, qui aide le nourrisson à trouver dans son environnement les informations pertinentes pour apprendre sa langue maternelle.

Activités pédagogiques et culturelles
Parallèlement aux démonstrations offertes par les Facultés des sciences, de médecine et de psychologie de l’UNIGE aux collégiens et élèves du cycle d’orientation, les affaires culturelles des HUG proposent, comme chaque année, plusieurs activités en phase avec la thématique de la Semaine. Ainsi, du mardi 13 au dimanche 18 mars, les HUG présentent Auto Psi, une intervention urbaine qui invite le public à participer à une course en taxi gratuite en échange d'une histoire racontée durant le trajet. L'histoire a pour point de départ une image montrée par l'artiste Fabiana de Barros à un passager mais que l'on ne voit pas. Son récit est alors retransmis sur les ondes de la radio Espace2 (101.7MHz) et l'auditeur, passager d'une autre voiture, se forme une image mentale de l'histoire qu'il entend.

En outre, le 14 mars à 18h, le film L'image à paroles sera présenté au cinéma Les Scala en présence de son réalisateur Michel Favre. En recherchant dans Sao Paulo des lieux qui répondent aux histoires des passagers d'Auto Psi, le cinéaste Michel Favre nous invite à un parcours tourbillonnant dans la ville, fait de situations absurdes ou graves, partagé entre le réel et l'imaginaire de chacun des personnages que l'on croise. Un film dont le personnage principal est le réel pour mieux nous immerger dans l'imaginaire.

Cérébral, mais pas trop
Destinée à un large auditoire, la Semaine internationale du cerveau est une vaste campagne d'information sur l'avancement des connaissances et des recherches liées au cerveau. Une occasion de se renseigner et de mettre à jour son savoir face aux avancées scientifiques dans ce domaine. Elle est placée sous le haut patronage de Charles Kleiber, Secrétaire d'Etat à la science et à la recherche et sous les auspices du Centre interfacultaire de neurosciences de l’UNIGE ainsi que de la European Dana Alliance for the Brain.

Contacts
Pour obtenir de plus amples informations, n’hésitez pas à contacter
le prof. Patrick Vuilleumier au 022 379 53 81 ou Patrik.Vuilleumier@medecine.unige.ch (http://neurocenter.unige.ch)