Mercredi 13 mars, 19h
De la gourmandis à l'addiction
Uni Dufour (Rue Général-Dufour 24, Genève)
Auditoire Jean-Piaget (sous-sol)
Ulrike Toepel, Départements des Neurosciences Cliniques et Radiologie, CHUV-UNIL
Comment le cerveau voit la nourriture
En raison de la prévalence croissante de l’obésité et du défi que cela représente en matière de santé publique, une meilleure compréhension des processus comportementaux et cérébraux liés à la nourriture sont nécessaires. Nous vous présenterons des résultats de recherche de notre équipe, qui investigue la façon dont le cerveau réagit aux aliments à valeur énergétique variée, si le cerveau des hommes et des femmes répond différemment à la vue de nourriture et comment le poids corporel influence les processus cérébraux face à la nourriture.
Theodor Landis, Faculté de médecine, UNIGE
Le syndrome du gourmand
Le syndrome du gourmand est un nouveau trouble de l'alimentation associé à des lésions impliquant des régions de l'hémisphère cérébral droit antérieur. Ce syndrome engendre une préoccupation importante à l'égard de la nourriture et une préférence pour les mets raffinés. Il a été identifié pour la première fois dans les années 1980 par Théodor Landis et son équipe. L'analyse des données cliniques et anatomiques de 36 patients qui présentaient ce comportement a révélé, chez 34 d'entre eux, une lésion dans la partie antérieure droite du cerveau impliquant des aires corticales, les noyaux gris centraux ou les structures limbiques. Ces résultats confortent l'idée de l'existence d'un lien entre des dommages de l'hémisphère droit et le comportement alimentaire ainsi d'autres troubles du contrôle des impulsions.
Daniele Zullino, Hôpitaux Universitaire de Genève
L'addiction alimentaire
Des données épidémiologiques, génétiques et cliniques suggèrent des liens entre certains troubles du comportement alimentaire (notamment la boulimie et l’hyperphagie boulimique) et les conduites addictives. Ainsi l’addiction et la boulimie partagent certains critères diagnostiques: désir compulsif de consommer, difficultés à contrôler la consommation, préoccupation persistante concernant le produit, poursuite du comportement malgré une prise de conscience du problème. Par ailleurs on a pu constater des mécanismes neurobiologiques similaires sous-jacents aux deux types de problème. Des études d'imagerie cérébrale ont relevé un chevauchement de circuits neuronaux spécifiques au renforcement comportemental enclenchant ainsi des processus d’automatisation comportementale. Le rapprochement entre ces deux domaines de recherche pourra permettre un enrichissement mutuel en matière de traitement.
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