Université de
Genève - Faculté
de psychologie et des sciences de l'éducation - Sciences
de l'éducation
Philippe Perrenoud
Stratification socio-culturelle et réussite scolaire.
Les défaillances de l'explication causale
Genève : Droz
1970
Les inégalités de réussite scolaire
déterminent largement les inégalités d'orientation : l'accès aux cursus
les plus enviables est réservé aux élèves qui ont les meilleurs
résultats. Cependant, à réussite égale, il subsiste des différences,
liées elles aussi corrélées à la classe sociale d'origine. Comment
est-ce possible ? Tout simplement parce qu'il y a du jeu. La réussite
rend possible des orientations enviées, mais la famille peut y
renoncer. A l'inverse, si son enfant n'a pas les résultats suffisants,
elle peut ne pas se tenir pour battue et tenter d'obtenir des
dérogations. Plus les normes sont négociables, plus l'orientation
dépend de stratégies différentes à réussite égale.
On n'en
sera pas surpris : les enfant issus des classes défavorisées sont
orientée de manière moins ambitieuse que ce que leur résultats
autoriseraient en regard des normes d'admission dans les divers cursus. A contrario,
les parents des classes moyennes et supérieures vont négocier et
obtiennent une orientation que les résultats scolaires interdiraient si
l'on appliquait strictement les normes. L'inégalité sociale devant la
réussite se double donc d'une inégalité sociale devant l'orientation.
Les écarts sont au total plus importants que ceux qu'une orientation
strictement calée sur les résultats scolaires antérieurs engendrerait.
Table des
matières
1. Les inégalités sociales devant l'école.
2. L'héritage culturel
3. L'ethos, la personnalité, les aspirations
4. Inégalités de réussite et inégalités d'orientation
5. Rôle de l'institution scolaire dans les inégalités d'orientation
6. Aptitudes et réussite scolaire
7. Esquisse d'un modèle causal
8. Conclusion provisoire
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