Raisons éducatives

Un espace interprétatif partagé entre l'enseignant et le didacticien est-il possible? Développement de séquences d’enseignement scientifique à Genève et en France

Florence Ligozat (Université de Genève) et Corinne Marlot (Haute École pédagogique du canton de Vaud et Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand)

Cet article compare deux moments de collaboration entre enseignant et chercheurs dans la construction de ressources pour l’enseignement des sciences de la nature à de jeunes élèves, l’un à Genève, dans le cadre du Réseau Maison des Petits, et l’autre en France, dans le cadre d’un dispositif de formation en ESPE (École supérieure du professorat et de l’éducation).

Les deux analyses rétrospectives ont pour point commun de mettre en évidence des moments où les postures de didacticiens et d’enseignants sont dissymétriques, marquées par des différences de rapports aux objets à enseigner: un rapport endogène au fonctionnement de la classe pour les premiers qui s’exprime en termes d’objectifs d’apprentissages, de tâches ou activités prescrites par les programmes ou plans d’étude, de difficultés, d’intérêt ou de motivation des élèves; un rapport exogène pour les seconds, guidé par les contraintes institutionnelles posées par la transposition des savoirs scolaires.

Le partage des résultats de l’analyse de la transposition didactique menée par les chercheurs est alors une condition pour l’ouverture d’un espace interprétatif commun des pratiques d’enseignement au cœur du processus de recherche.

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