Domaines de recherche

Réseaux réformistes et pédagogies actives

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AIIJR, fonds Agatha, revue "Nous" (n°2 et 4), 1979 et 1981.
 
 
Le couple Education nouvelle et Sciences de l’éducation semble à la fois indissociable, intrinsèquement lié et d’une étonnante fécondité, et inconciliable, se contredisant mutuellement sur nombre de leurs présupposés et caractéristiques.

Dès le tournant du 19e et durant les premières décennies du 20e siècle, l'Education nouvelle s'articule étroitement sur la quête d’une nouvelle appréhension de l’enfance, ou nouvelle science de l'enfant, plaidant pour une meilleure (re)connaissance de l'enfant et des lois de son développement. Préoccupés de renouveler les pratiques éducatives pour mieux prendre en compte la nature propre de l'enfance, les artisans de l'Education nouvelle quêtent confirmation et enrichissement auprès de ladite science, conçue comme instance de preuve des intuitions ancestrales et source d’espoir pour le renouveau éducatif. La science est ainsi convoquée pour légitimer les thèses du mouvement sur une base solide, objective, scientifique, même si d’emblée une ambivalence à l’encontre des savoirs et de la science s’y dévoile.

Réciproquement, le champ disciplinaire des sciences de l’éducation tel qu’il se développe à partir de la fin du 19e siècle en s’inspirant de paradigmes empiriques, voire expérimentaux, investit lui aussi l'Education nouvelle. Nombre de ses protagonistes en sont des figures décisives qui soutiennent les principes d’une réforme radicale de l’école et considèrent l'Education nouvelle comme leur champ d'expérimentation pratique. Ces pédagogues semblent ainsi trouver dans l’Education nouvelle une légitimité sociale pour la science qu'ils s'attachent à construire. Non sans que parfois l'intention scientifique cède le pas sur l'intention réformatrice, ces bâtisseurs d'une nouvelle pédagogie semblant eux-mêmes emportés par leur ferveur, fût-elle positiviste.

Les investigations sur cette problématique se traduisent en :
  • une thèse achevée en 2011 sur le rapport entre science et militance au sein du mouvement d'éducation nouvelle
  • l’organisation de congrès (participation à ISCHE 2004) et symposia (ECER 2006)
  • l’édition d’ouvrages
Publications:
  • Revue suisse des sciences de l'éducation, 2019, vol. 41, n° 2 : "Réceptions de l’Éducation nouvelle : débats, contestations, appropriations politiques". Lien Open Access :  https://bop.unibe.ch/sjer/issue/view/884

  • Hofstetter, R. & Schneuwly, B. (Ed.) (2006). Passion, Fusion, Tension. New Education and Educational sciences – Education nouvelle et sciences de l’éducation (end 19th - middle 20th  – fin 19e - milieu 20e siècle). Berne: Lang. Descriptif de l'ouvrage et commande de l'ouvrage 
  • Hofstetter, R. & Schneuwly, B. (Ed.). (2009). New Education at the Heart of Knowledge Transformations [special issue]. Paedagogica Historica. International Journal of the History of Education, 45(4&5). Descriptif et commande de l'ouvrage
  • Haenggeli-Jenni, B. (2011). Pour l'Ere Nouvelle: une revue-carrefour entre science et militance (1922-1940). Thèse de doctorat en Sciences de l'éducation, Université de Genève. Thèse en PDF