Résumé

La thèse aborde l'exploration profonde des fondements électrophysiologiques de la carte cognitive, centrée sur les cadres référentiels égocentré (reliant le soi à l'objet) et allocentré (reliant un objet à un autre). L'utilisation de l'électroencéphalographie (EEG) en continu permet de déceler les nuances de fonctionnement de la carte cognitive. Les participant-es sont soumis-es à des tâches spécifiques sur ordinateur, visant à évaluer cette carte selon les deux cadres mentionnés. Le but est double : enrichir notre compréhension de la cognition spatiale chez l'individu sain et, simultanément, explorer les défis auxquels sont confrontées les personnes atteintes de désorientation spatiale à la suite d'une lésion cérébrale ou d'une démence.

La recherche prend une dimension supplémentaire lorsqu'elle est mise en parallèle avec les troubles neurocognitifs, en particulier la maladie d'Alzheimer. Il a été observé que ces patient-es peuvent présenter des déficits marqués dans les tests visuo-spatiaux, souvent avant l'apparition de troubles mnésiques plus conventionnels. Un symptôme révélateur est leur propension à se perdre, témoignant d'une désorientation topographique. La nature de cette désorientation implique une perturbation de la carte cognitive, qui est une construction mentale de l'espace, façonnée par la mémorisation de repères et l'utilisation des systèmes référentiels égocentré et allocentré.

La littérature actuelle présente des divergences sur le moment et la manière dont ces systèmes référentiels sont affectés lors du vieillissement pathologique. Certains suggèrent que le cadre allocentré serait affecté tôt, durant le stade MCI (Mild Cognitive Impairment), tandis que d'autres évoquent une altération du cadre égocentré à des stades plus avancés de la maladie d'Alzheimer. Cette thèse vise à combler ces lacunes en étudiant de manière exhaustive l'évolution de ces déficits spatiaux, de leur apparition dans les troubles neurocognitifs mineurs jusqu'à leur progression dans les stades majeurs.