Domaines de recherche de l'@ET.lab
Généralités
Nos intérêts de recherche se portent sur une approche empirique en psychopathologie cognitive. Ce domaine d’étude émergeant se situe au carrefour entre la psychologie cognitive, la neuropsychologie cognitive, la psychologie de l’affectivité et la psychologie clinique.
L’@ET.lab s’intéresse aux processus d’adaptation émotionnelle chez des personnes ayant été exposées à des événements stressants ou traumatiques sévères. L’exploration des mécanismes cognitifs impliqués dans les différences interindividuelles de vulnérabilité émotionnelle et le développement d’interventions visant à promouvoir une plus grande résilience sont au cœur des préoccupations de l’équipe.
Cette question se traduit par un intérêt transdiagnostique pour les divers mécanismes qui sous-tendent la vulnérabilité émotionnelle, étudiée au travers de diverses facettes : comportements (prise de risque, addiction…), ressenti subjectif (tristesse, peur, colère…), évaluations cognitives (interprétations biaisées…), etc. En ce moment, l’équipe se focalise plus particulièrement sur la compréhension des processus d’attention sélective, d’imagerie mentale et d’interprétation dans le cadre de l’anxiété, des troubles de l’humeur et de la consommation problématique de substances. Outre la compréhension des processus impliqués, les études de l’équipe visent à proposer des interventions psychologiques validées empiriquement (par des études à essais cliniques randomisés). Ce transfert de connaissances s'inscrit dans une logique d’interventions psychologiques cognitives brèves et facilement accessibles au plus grand nombre (p. ex., diffusées via internet).
Le travail de l’@Et.lab reste très proche des psychothérapeutes de terrain, avec lesquels l’équipe garde un lien serré aussi bien au niveau régional qu’international. L'équipe est d'ailleurs composée de psychothérapeutes en formation ou déjà formés, ce qui constitue un avantage à la fois pour les personnes qui peuvent bénéficier des interventions et pour les étudiants, puisque les stages offerts par l’@ET.lab peuvent être validés dans le cadre de divers cursus de formation en psychothérapie et psychologie clinique.
DOMAINES DE RECHERCHE
Réactions de stress post-traumatique chez des personnes tout-venants (et dans des populations à risque)
Les événements traumatiques peuvent jouer un rôle dans le développement de divers symptômes émotionnels et, plus précisément, dans le développement de troubles de l’humeur et de troubles anxieux. Malgré ce consensus, les recherches précédentes n’ont pas réussi à déterminer si la relation entre un événement traumatique et l’émotion ressentie est toujours médiatisée ou modulée par des facteurs interindividuels tels des évaluations cognitives négatives (i.e., « appraisal »), des croyances dysfonctionnelles, des stratégies de présentation du soi, des stratégies de régulation de l’émotion, etc. Les présentes recherches testent différents modèles cognitifs de vulnérabilité émotionnelle. De plus, des études longitudinales dans des populations à risque (i.e., candidats de police exposés à des expériences traumatisantes sur le lieu de travail) viennent compléter cette ligne de recherches dans une direction plus appliquée.
Modification des biais cognitifs
Notre intérêt est ici d’appliquer des procédures de modification des biais cognitifs -- biais d’attention et d’interprétation -- qui sont couramment observés dans différents troubles anxieux et de l’humeur. Notre but est d’évaluer l’impact des modifications de ces biais sur les symptômes observables. Nous postulons que le fait de changer la manière qu’un individu a de percevoir différentes informations « menaçantes » peut l’aider à améliorer sa vulnérabilité au stress de même que sa résilience et, pour finir, réduire les facteurs de risque liés aux troubles -- omniprésents dans le monde occidental -- que sont le stress, l’anxiété, et la dépression.
« Binge drinking » chez les jeunes: Etude préliminaire sur la prévention de l’alcoolisme grâce à un réentraînement attentionnel en ligne
Le « binge drinking » représente une consommation d’une grande quantité d’alcool dans un laps de temps court (à peu près deux heures) au moins une fois par semaine. Ce pattern de consommation est souvent associé à des comportements à risque et à une altération du fonctionnement cognitif. Les biais d’attention sélective envers l’alcool sont un facteur de développement et de maintien de la surconsommation de cette substance. Ces biais sont malléables et peuvent être modifiés grâce à un réentraînement attentionnel. Ce projet a pour but de développer et de valider une plateforme internet de réentraînement attentionnel qui pourrait être utilisée dans le cadre d’une campagne de prévention du binge-drinking chez les jeunes.
Modification des biais d’interprétation sélective par un entraînement à l’imagerie mentale dans la dépression : Développement d’une nouvelle intervention
Ce projet de recherche a pour but de tester l’efficacité d’une procédure informatisée de modification des biais d’interprétation sélective sur une population de personnes souffrant d’humeur dépressive. Dans cette procédure, les participants sont encouragés à générer des images mentales vivaces en réponse à des situations initialement ambigües mais dont le dénouement est toujours positif. Les recherches récentes ont montré que la dépression était associée à un déficit spécifique relatif à la génération d’imagerie positive concernant le futur. L’imagerie mentale provoque des effets puissants sur les processus affectifs, cognitifs et comportementaux, par conséquent une procédure d’entraînement visant à promouvoir l’imagerie mentale positive pourrait avoir des effets bénéfiques chez les personnes souffrant d’humeur dépressive.
Modification des biais d’interprétation sélective par un entraînement à l’imagerie mentale dans l’anxiété sociale : développement d’une nouvelle intervention
Ce projet de recherche a pour but de tester l’efficacité d’une procédure informatisée de modification des biais d’interprétation sélective sur une population d’étudiants présentant de hauts niveaux d’anxiété sociale. Dans la procédure d’entraînement, on présentera aux participants une série d’images représentant des situations sociales de la vie de tous les jours. Ces images seront ambigües sur le plan émotionnel, mais seront combinées à un mot-légende qui véhiculera un sens positif ou négatif à l’image. Les participants auront à imaginer la combinaison de chaque paire de mots-images. Les recherches récentes en psychopathologie ont montré que l’induction d’images positives de soi en situation sociale pouvait avoir des effets bénéfiques sur l’anxiété, la performance sociale et les jugements sur soi chez les personnes souffrant d’anxiété sociale Par conséquent, une technique d’intervention combinant la modification des biais d’interprétation négatifs et l’entraînement à l’imagerie mentale positive pourrait avoir des effets bénéfiques sur les symptômes d’anxiété sociale. C’est ce que ce projet se propose de tester.
Musique et anxiété : Souvenirs involontaires dans un contexte musical
Ce projet de recherche vise à étudier l’impact de la musique sur les états émotionnels, ainsi que les processus psychologiques sous-jacents, notamment la mémoire autobiographique. La première étude portera sur la récupération involontaire de souvenirs autobiographiques dans un contexte musical. L’objectif est de mieux comprendre le rôle de la musique dans les processus d’encodage et de récupération des stimuli émotionnels.
Mots-clés :
Traumatisme, PTSD, anxiété, dépression, attention sélective, modification des biais cognitifs, mémoire autobiographique, mesures implicites, psychopathologie cognitive, imagerie mentale, images intrusives, interprétation négative, résilience, populations à risque, musique.
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