Journées d'étude

Identifier et développer des compétences interactionnelles au travail / Laboratoire RIFT - GRANIT, Université de Genève / 06.09.2022

Compte-rendu de la journée d'étude et d'échange du
6 septembre 2022

Par l'équipe Interaction & Formation, RIFT, Université de Genève

La journée du 6 septembre 2022 constituait le premier évènement co-organisé par le laboratoire RIFT et le Groupe romand d’analyse des interactions en lien avec le travail (GRANIT).

GRANIT regroupe trois équipes de recherche, issues de l’Institut et Haute École de la Santé La Source à Lausanne, de la Haute École de Travail Social et de la Santé Lausanne (HETSL) et de l’équipe Interaction & Formation de l’Université de Genève.  

La mise en place de la journée d’étude n’a pas été sans obstacles et une première date a dû être déplacée à cause de la crise sanitaire liée au coronavirus. Un évènement « en présentiel » a été privilégié afin de pouvoir regrouper des praticiens et praticiennes issues de contextes professionnels divers, des chercheur·es de différentes institutions de recherche et de formation, des intervenant·es expert·es dans le champ de l’analyse des interactions et les membres du groupe GRANIT. Pour favoriser le dialogue et le partage des réflexions, la journée a mobilisé un large éventail de méthodes permettant de présenter et de discuter les approches de l’analyse des interactions. Les présentations des conférences et ateliers sont téléchargeables plus bas dans cette même page.

Sur un plan théorique et méthodologique, la journée s’inscrivait dans une cohérence forte autour des perspectives de l’analyse des interactions. Les conférences plénières et les ateliers ont visé à alterner des apports théoriques et méthodologiques, des visionnements de films, des récits sur des champs de recherches et d’interventions multiples, et également des moments pour expérimenter certaines caractéristiques des interactions ou des démarches d’analyse de films. Sur le plan empirique, les interventions et recherches présentées ont porté sur un large éventail de domaines professionnels, tels que la santé, le travail social, l’éducation de l’enfance, l’enseignement en milieu scolaire, la formation linguistique des personnes migrantes et la formation de personnes en situation de handicap.

La première présentation plénière de Laurent Filliettaz (Université de Genève) et d’Evelyne Berger (HES La Source) a proposé une introduction aux fondements théoriques et méthodologiques d’une perspective interactionnelle, notamment dans les métiers de l’humain et de la relation à autrui. Ces éléments ont été mis en lien avec les discours des praticien·nnes, comme par exemple les enseignant·es, les formateurs et formatrices d’apprentis, les ambulancier·ères, les soignant·es ou les éducateurs et éducatrices de l’enfance.

La deuxième conférence, présentée par Delphine Odier-Guedj (HEP Vaud à Lausanne) sous le titre « Se former à l’interaction pour un·e enseignant·e : quels enjeux ? quels contenus ? », a porté sur le travail dans l’enseignement scolaire. Les apports théoriques sur l’analyse des interactions ont été complétés par des activités mobilisant le public dans la salle, permettant de faire expérimenter certaines propriétés des interactions.
La troisième conférence, intitulée « Revisiter les pratiques professionnelles de la formation linguistique des migrants » et présentée par Virginie André (Université de Lorraine, Nancy), a montré comment des plateformes numériques offrent des outils novateurs pour soutenir l’acquisition de compétences interactionnelles pour des personnes migrantes à partir de films réalisés dans les situations de la vie quotidienne (voir https://fli.atilf.fr/ et https://fleuron.atilf.fr/).

Durant l’après-midi, quatre ateliers se sont déroulés en parallèle et ont mobilisé les démarches de l’analyse des interactions dans des contextes empiriques distincts. Dans le champ de la santé mentale (Alexandra Nguyen, Shadya Monteiro & Jérôme Favrod, HES La Source), l’analyse de films sur un dispositif de formation proposée à des personnes ayant un trouble autistique (TSA) et portant sur la prise de sang et la prise de tension artérielle a permis d’expérimenter la réalisation d’une transcription. Cette entrée méthodologique visait à accéder aux détails des interactions entre formateur·e·s-soignant·es et personnes avec un TSA (voir https://icitsa.ch/). Dans le contexte de la formation professionnelle supérieure, un second atelier (Dominique Trébert & Camille Montefusco, HETSL Lausanne) a permis d’aborder l’activité des praticien·ne·s formateur·es (PF). L’accompagnement formatif dans deux situations de stage a été analysé avec la participation de Mélanie Nyobe-Ruffieux (PF en soins infirmiers) et d’Alexandre Buratti (PF en travail social) et a permis de croiser de multiples perspectives. Des films issus du champ de l’éducation de l’enfance (Stéphanie Garcia & Marianne Zogmal, Université de Genève) ont permis d’analyser en détail les situations de la vie quotidienne où se construisent les pratiques effectives d’un « partenariat » avec les parents ou la « participation » des enfants. Pour aborder le champ du handicap (Ayla Bimonte, Léa Beaud & Laurent Filliettaz, Université de Genève), le quatrième atelier s’est intéressé à la professionnalisation d’adultes en situation de handicap dans deux contextes de formation. L’analyse de films vidéo a visé à identifier comment reconnaître et soutenir les compétences interactionnelles de ce public.

Suite aux ateliers, les retours des différents discutant·es ont souligné la richesse des échanges qui ont porté sur les situations professionnelles et les enjeux des métiers abordés, ainsi que sur les démarches méthodologiques menées.

 

Présentation de la journée

Dans les métiers de l’humain et de la relation à autrui, le travail ne se fait jamais seul. Il se déploie dans des échanges permanents avec des usagers et se construit en étroite coordination avec d’autres acteurs. Ces échanges jouent un rôle central dans l’accomplissement de l’action, dans la mise en circulation des savoirs, dans la négociation des relations sociales et dans l’expression des émotions. Dans ces conditions, travailler implique de mobiliser et de développer des capacités à interagir avec autrui, c’est-à-dire des compétences d’interaction.

Comment définir et identifier les compétences d’interaction en jeu ? Comment aider les professionnels à les percevoir et les reconnaitre ? Comment soutenir le développement de telles compétences et les promouvoir au sein des écoles et des institutions de la formation professionnelle ?

Pour répondre à ces questions, le Groupe romand d’analyse des interactions en lien avec le travail (GRANIT) a développé des méthodes d’intervention, de formation et de recherches innovantes qui permettent de mettre en visibilité le savoir-faire que déploient les individus en matière de coordination dans l’action. L’objectif de cette journée d’étude et d’échange est de présenter et d’expérimenter ces méthodes, dans un large éventail de domaines professionnels, tels que la santé, le travail social, l’éducation de l’enfance, l’enseignement en milieu scolaire et la formation linguistique des personnes migrantes.

Au cours de la journée, les participant.es auront l’occasion de prendre connaissance de dispositifs permettant de développer des compétences d’interaction et d’en expérimenter la mise en œuvre dans des ateliers pratiques.

Salles

Les sessions plénières se tiendront en salle MR060.

Les ateliers de l’après-midi (14h - 16h) se tiendront dans les salles suivantes : 

  1. Interagir dans le champ de la santé : M5141
  2. Interagir pour former des stagiaires : M2170
  3. Interagir dans le champ de l’éducation de l'enfance : M5393
  4. Interagir dans le champ du handicap : M3341
31 janv. 2023

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