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Accréditation de l’UNIGE : un nouveau gage de confiance

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L’Université de Genève se félicite de sa récente accréditation officielle par le Comité suisse d’accréditation (CSA). Est-ce que vous pouvez nous donner un peu plus de contexte ?

En 2015, dans une volonté d’intégrer l’ensemble des hautes écoles dans une même réflexion et de coordonner le paysage suisse en termes de qualité et de compétitivité, la Loi fédérale sur l’encouragement des hautes écoles et la coordination dans le domaine suisse des hautes écoles (LEHE) est venue remplacer la Loi sur l’aide aux universités (LAU).  

Cette nouvelle loi pose notamment l’accréditation institutionnelle des hautes écoles comme condition à conserver ou obtenir le droit d’appellation « université », « haute école spécialisée » ou « haute école pédagogique », ainsi qu’à l’octroi de contributions fédérales.  

C’est cette accréditation qu’a obtenu l’Université de Genève en mars dernier, sans aucune condition et nous pouvons nous en féliciter. L’UNIGE a été accompagnée pour cela par l’Agence suisse d’accréditation et d’assurance qualité (AAQ). L’accréditation est valide pour une durée de 7 ans et sera renouvelée en 2029, ouvrant dans l’intervalle une période de mise en œuvre du plan d’action issu de cet exercice.

Pour l’UNIGE, ce n’était pas tout à fait un premier exercice puisque des audits qualité mandatés par la Confédération avaient déjà eu lieu en 2007 et 2014. La maturité de l’institution en termes d’assurance qualité acquise ces dernières années a permis de mener à bien cet exercice beaucoup plus formel avec une certaine sérénité

Que signifie cette accréditation à l’échelle suisse et internationale ? Très concrètement, qu’est que cela change dans la pratique et en particulier pour la formation continue à l’UNIGE ?

À l’échelle suisse, l’aspect obligatoire de l’accréditation pour toutes les hautes écoles ne permet pas une distinction entre hautes écoles elles-mêmes. Elle permet cependant d’identifier encore plus clairement les institutions reconnues comme telles par la Confédération. Les institutions privées sont également concernées par cette loi et sont éligibles à l’accréditation à la condition, notamment, de « disposer en Suisse d’une infrastructure et du personnel d’enseignement, de recherche et de prestations de service adaptée à son type et à son profil ».

Le paysage de l’enseignement supérieur suisse est ainsi protégé d’organisations ne pouvant assurer ces trois missions sur le territoire national.  

Au niveau international, en plus de sa longue histoire académique et de sa place de choix dans les rankings internationaux, l’Université de Genève peut maintenant s’afficher avec un label qualité national, comme c’était déjà le cas de nombreuses universités dans le monde. Cela facilite ainsi la lecture pour les potentiel-les candidat-es postulant de l’étranger.

Pour la formation continue à l’UNIGE, c’est tout d’abord un pas en avant à l’interne, car pour la première fois la formation continue a été intégrée à part entière dans le processus d’accréditation, confirmant ainsi la vision de la formation tout au long de la vie. Elle gagne ainsi en visibilité.  

Pour le grand public, ce label est une preuve supplémentaire de la qualité de la formation continue à l’Université de Genève.  Aux côtés d'autres certifications comme eduQua, AMBAs, d'accréditations fédérales, ou de reconnaissance par des associations professionnelles, il vient rassurer les candidat-es et les employeurs sur les dispositifs mis en œuvre pour assurer la pertinence des programmes de formation ainsi que les meilleures conditions d’apprentissage.

De plus, l’UNIGE a engagé dernièrement des mesures pour favoriser le transfert des connaissances et compétences acquises en formation. Ce transfert se concrétise, bien souvent par des projets d’évolution des pratiques professionnelles des participant-es et/ou des projets de reconversion professionnelle. S’engager dans une formation continue représente un effort considérable pour un-e professionnel-le, à bien des égards. Savoir qu’on lui propose une formation conçue et gérée de la manière la plus pertinente possible pour un impact certain, et qu’il/elle sera accompagné-e dans ses apprentissages afin qu’il/elle puisse tirer le meilleur de cet investissement, est un gage de confiance qui pèsera dans son choix de formation.


Le terme de « culture qualité » vous est cher, que recouvre-t-il ? Quel rapport avec la formation continue ? 

Développer des directives et des procédures ne suffit pas pour assurer la qualité de la formation. Il faut se rappeler que la qualité est assurée par des êtres humains en premier lieu. Afin de favoriser la dynamique d’amélioration continue, il est nécessaire de développer la conscience de participer à la qualité en suscitant en chacun-e l’idée de s’interroger sur sa propre pratique, de régulièrement s’assurer que ce qui a été mis en place est toujours le plus pertinent par rapport à l’objectif que l’on s’est fixé.

Tout ceci dans un contexte lui-même en constante mutation. Il s’agit en fait de créer une culture qualité basée sur des valeurs qui soient partagées à tous les niveaux de l’université. Cette culture qualité permet de mener au final à des prestations de qualité, pertinentes vis-à-vis des besoins des individus et de la société dans son ensemble.

Le public qui fait recours aux programmes de formation continue est un public exigeant, tant en termes de temps, dont il manque souvent, et de pertinence, par rapport à ses activités et défis professionnels. La formation continue est donc un lieu privilégié pour développer cette culture qualité et adapter en continu les programmes, tant en termes d’objectifs, de contenus, de modalités pédagogiques que de formats d’enseignement.  

Comment peut-on garantir la qualité sur la durée ?

Justement, cette accréditation ne vise pas à vérifier la qualité des prestations à un moment précis, mais elle s’assure que l’institution dispose en interne d’un système qui lui permette de garantir sur le long terme la qualité de ses trois missions que sont 1) l’enseignement, 2) la recherche et 3) les prestations de services.

D’autres éléments sont visés, comme la prise en compte d’un développement durable, ainsi que la notion d’égalité des chances et d’égalité dans les faits pour toutes et tous dans l’accomplissement de ses tâches. Il s’agit donc d’une organisation, d’instances et de procédures, mais aussi d’une « culture qualité » qui contribuent à donner ces garanties sur la durée.