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Quelle orientation psychothérapeutique ? Le choix de l’approche systémique : témoignage du Dr Santosh Itty

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Qu’est-ce qui vous a motivé à suivre le Diplôme de formation continue (DAS) en Psychothérapie systémique ?

J’ai débuté le DAS en Psychothérapie systémique en 2013 alors que je n’avais que peu de notions en psychothérapie. En 2012, j’étais en effet encore pédiatre généraliste et installé en privé. Considérant le travail que je faisais alors avec les familles en tant que médecin de premier recours, j’ai décidé de suivre d’une part une formation en pédopsychiatrie, et, en parallèle, une formation en thérapie de famille systémique, car c’était l’approche dont je me sentais la plus proche. En effet, l’approche systémique est la démarche thérapeutique qui est la plus intégrative et qui prend en compte tous les membres d’une famille de manière non jugeante et sans à chercher de causalité dite linéaire. La fratrie est valorisée comme les compétences parentales.


Qu’avez-vous retiré de cette formation, sur le plan professionnel et humain ?

Ces trois années ont été les plus formatrices pour moi, tant sur le plan de la théorie systémique que sur celui de la clinique. Avoir des entretiens filmés et une équipe derrière la vitre sans tain qui participait activement à la thérapie, ont été une expérience profondément révolutionnaire : nous apprenions des éléments sur les familles, sur les interactions complexes, mais aussi de nombreuses techniques, pour pouvoir accompagner les familles en souffrance et sur notre propre position thérapeutique. Contrairement à la plupart des formations psychothérapeutiques où les supervisions se font en différé et sur dossier, le DAS en Psychothérapie systémique oblige à une vraie transparence pour le meilleur… ou pour le pire !

Le fait également d’être supervisé chaque semaine par des psychiatres ou psychologues ayant une immense expérience était un privilège exceptionnel. Dans le milieu hospitalier, nos superviseur-ses direct-es n’ont fréquemment que quelques années d’expérience clinique de plus que l’interne. Il est rare de pouvoir côtoyer régulièrement des médecins adjoint-es ou des professeur-es lors de sa formation. Dans le cadre du DAS en Psychothérapie systémique, nous avons un contact direct et privilégié avec des superviseur-ses qui ont un immense bagage de savoir-faire, mais aussi de savoir-être.

Le fait de se former avec une équipe d’une vingtaine de psychothérapeutes sur trois ans en passant par toutes sortes d’états d’âme et de situations complexes avec les familles crée de très belles amitiés qui perdurent pendant de très nombreuses années voire toute une vie professionnelle.


Quels seraient les concepts qui résumeraient le meilleur de votre formation ? Et pourquoi ?

Les concepts de base de cette formation sont de pouvoir se former autant sur le plan théorique sur les bases de la systémique que sur le plan clinique en accompagnant soit des couples soit des familles. Sur le plan théorique, nous avons des cours interactifs deux jours par mois pendant trois ans associés à des lectures mensuelles. Sur le plan clinique, nous voyons des familles une soirée par semaine pendant les trois ans. Le fait de les voir en duo (co-thérapie) avec une supervision « en live », permet d'optimaliser les processus de changement pour les couples ou les familles tout en apprenant énormément sur le métier de thérapeute de famille. Cet apprentissage passe aussi par un travail personnel indispensable pour réguler nos émotions et notre vécu lors de ces accompagnements.


Qu’est-ce qui a changé dans votre vie depuis cette formation ?

Grâce à cette formation, je travaille actuellement comme médecin associé dans des services de thérapie de famille aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) au sein des départements de psychiatrie et de la femme, de l'enfant et de l'adolescent ainsi qu’à l’Office médico-pédagogique (OMP).