Carnets de recherche

Penser la métropole autrement - Quels outils pour imaginer un campus transfrontalier ?

La summer school “La Métropole autrement”, organisée en partenariat s’est tenue du 10 au 14 juillet 2017. L’édition 2017 a constitué la première étape dans le montage d’un partenariat entre la Mention Ville et environnements urbains (VEU) de l’Université de Lyon, associée au LabEx Intelligences des mondes urbains, et le Master en Développement territorial de l’Université de Genève, porté par le Pôle de Gouvernance de l’Environnemental et Développement Territorial, et plus particulièrement par Dr. Lisa Levy et Prof. Laurent Matthey.

La summer school a réuni des étudiant-e-s de ces deux formations (9 étudiants Lyonnais, dont une doctorante de l’université de Lyon, et 4 étudiants Genevois), mais a également attiré des étudiant-e-s du Master en géographie mention urbanisme durable de l’Université de Lausanne (5 au total), ainsi qu’un praticien (architecte) qui souhaitait s’ouvrir aux problématiques d’urbanisme et d’aménagement. Cette diversité témoigne de l’intérêt suscité par cette offre de formation complémentaire aux cours de masters et par sa thématique.

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 Réflexions méthodologiques sur l’action à l’échelle métropolitaine

A l’heure de l’urbain généralisé et de la métropolisation, les méthodes et outils qui permettent aujourd’hui d’observer, penser et faire la Métropole se (re)composent, et de façon diverse selon les acteurs en présence et les ressources du territoire. Face aux mutations territoriales, les critères de la qualité urbaine et architecturale, environnementale et paysagère évoluent également. Enfin, les pratiques se réinventent en continu, notamment par l’adaptation des enjeux (commandes publiques, injonctions participatives…) et des thèmes (environnement et paysages, bien-être et santé, relocalisation et économie endogène…), des outils méthodologiques développés (immersions, ateliers de co-production…), ainsi que les instruments privilégiés à la fois pour l’analyse (diagnostics participatifs, sensibles et sensoriels) et pour la restitution (géomatique, films, mises en récit…).

La summer school se proposait tout d’abord de sensibiliser les participants à des approches de diagnostic sensible et décalé (par l’introduction du second degré en particulier). Il s’agissait ensuite de leur faire expérimenter ces méthodes au sein d’un atelier d’innovation, ou atelier créatif. Les participants ont été conduits à s’interroger sur les atouts et difficultés de ces méthodes, à travers une réflexion sur le cas du campus transfrontalier genevois.

 

Thématique du campus transfrontalier

 L’objectif opérationnel proposé aux étudiants était de penser la définition de ce qu'est/doit être un campus universitaire aujourd'hui et les formes qu'il pourrait prendre dans le contexte transfrontalier genevois. Les deux modèles historiques de l’université en ville d’un côté et du campus isolé de l’autre, présentent des atouts et des enjeux propres (spécialisation sociale, économique, résidentielle du quartier pour le premier, enjeux de connexion à la cité et de développement d’une vie de campus pour le second). Leur objectif était alors de se confronter aux interrogations suivantes : comment imaginer un troisième modèle (multi-site ou situé à un point de gravité dont l’équilibre serait à identifier en fonction des diverses considérations) adapté à une métropole transfrontalière et régionale ?  Comment penser une vie de campus à cette échelle ?

En travaillant à l’échelle de l’agglomération franco-genevoise, il s’agissait également d’interroger le lien entre innovation et hybridation des cultures aménagistes suisse et française. Les approches innovantes permettent-elles de faire émerger une culture aménagiste partagée de part et d’autre de la frontière ?

Combinant des apports théoriques et une approche pratique tournée vers l’expérimentation, les objectifs de la summer school étaient ainsi de :

  • Familiariser les étudiants avec des démarches, méthodes et outils innovants de diagnostic et d’action sur les grands territoires, pour voir, penser et faire la Métropole autrement.
  • Réfléchir aux enjeux liés au développement d’un campus transfrontalier au sein de l’agglomération franco-valdo-genevoise.
  • Sensibiliser les étudiants au rôle du paysage, de l’environnement et des espaces publics dans le renouvellement des outils de diagnostic, d’observation et d’action sur le territoire.

 

Déroulement et retours

La semaine s’est articulée en deux temps avec tout d’abord des apports théoriques et de professionnels et une seconde phase d’expérimentation. 2,5 jours ont consacrés à une mise en contexte et en perspective des enjeux. Des intervenants d’horizons, d’opinions et d’intérêts divers sont venus présenter leur point de vue sur la métropole genevoise et le campus. Pour le campus, Pablo Achard, adjoint du recteur à la planification stratégique et prospective et Sandro Doudin ont exposé le point de vue de l’université de Genève, Marie Sagnières et Catherine Seiler ont présentà les travaux du Superstudio de Paula Vigano sur le campus de l’EPFL. Isabelle Girault, ancienne directrice de l’office d’urbanisme est venue présenter les enjeux du Grand Genève avant que Mr. Brun et Schaffert, architectes du collectif 500 m de ville en plus sont venus présenter leur contre-projet. Guillaume Mathelier, maire d’Ambilly et promoteur d’un campus transfrontalier, a présenté les enjeux pour la partie française du territoire.

Différents intervenants ont livré leur expérience sur leur utilisation de méthodes « innovantes » de diagnostic et de conception : Igor Andersen pour les ateliers créatifs d’Urbaplan, Matthias Lecoq de la Fabrique de l’Espace public, Dieter Dietz pour les méthodes participatives impliquant les étudiants de l’université de Lausanne à la conception d’une place de leur campus, enfin, Laurent Petit, de l’Agence Nationale de Psychanalyse Urbaine a présenté ses méthodes et les illustré ses résultats en exposant ses conclusions sur la ville de Genève.

La seconde partie de la semaine a été consacrée à la réalisation de projets par groupes de 5 étudiants. Les participants ont ainsi pu tester par eux-mêmes le format des ateliers créatifs, avec pour objectif de faire émerger des propositions pour imaginer l’avenir du campus transfrontalier genevois. Leurs projets ont fait l’objet de présentations devant certains intervenants revenus les écouter et commenter.

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4 décembre 2017
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