Projets

Interactivité & outils Moodle

Fiche de Projet
Réalisé par : Claudia Berger
Contact : Claudia.Berger@unige.ch
Cours : Initiation au chinois moderne I
Cursus : Bachelor
Nombre d'étudiant-es : 25-50
Innovations utilisées :
Faire collaborer
Problématique :
Préparer
Rendre actif
Faculté : Lettres
Description du Projet
Situation de départ

Contrairement aux systèmes d’écriture des langues alphabétiques indo-européennes, l’écriture chinoise n’est pas transparente du point de vue phonétique, chaque caractère, dit morpho-syllabique, doit être appris à la fois pour sa signification et sa prononciation. La plateforme d’enseignement Moodle et, plus généralement, les technologies de l’information et de la communication, permettent aujourd’hui de reléguer à l’arrière-plan le pinyin, ce système de retranscription phonétique en lettres latines du chinois datant de la fin des années 1950. La scénarisation du projet ChineWeb, et donc des exercices créés sur Moodle, prévoit depuis ses débuts de mettre en place des stratégies pour dépasser cette barrière du son entre oral et écrit, ceci en proposant systématiquement, dans les quiz, les enregistrements audio correspondants, soit dans la question, soit en relecture.

En présentiel, plutôt qu’un cours théorique, l’enseignement met l’accent sur la pratique orale du chinois, la lecture et la réception écrite se faisant dans un second temps, une fois le vocabulaire et la syntaxe de la leçon en cours maîtrisés à l’oral. Pour ce faire, l’enseignante met la discussion des étudiant-es au centre de son cours avec pour objectif que les étudiant-es maîtrisent aussi vite que possible les structures syntaxiques du chinois, très éloignées du français.


Mise en place et déroulement du projet

La volonté pédagogique est de faire parler au maximum les étudiant-es pendant les séances. Ils/elles sont invité-es à dialoguer ensemble sur des thématiques proposées. Ils/elles peuvent poser des questions pour demander de l’aide à un-e de leur camarade ou à un-e étudiant-e chinois-e présent-e pendant la séance. Cette approche force les étudiant-es à être actifs/ves et impliqué-es pendant le cours, ils/elles peuvent être à tout moment sollicité-es ou questionné-es par un-e autre étudiant-e.

Pendant que les étudiant-es interagissent, l’enseignante est en retrait, elle les laisse s’entraider et se corriger. Elle retranscrit des éléments de discussions par écrit qu’elle projette aux étudiant-es dans le traitement de texte du dictionnaire électronique Wenlin, le texte final n’apparaissant qu’en caractères chinois. L’accent est mis sur les phrases dans différents contextes avec au besoin des supports (objets, images, gestes) introduits progressivement pour présenter le vocabulaire et illustrer les structures et les fonctions syntaxiques. Le dictionnaire permet en outre une correction phonétique facile en cas de doute sur la prononciation.

Lorsque des nouveautés sont introduites ou que les étudiant-es sont en difficulté, l’enseignante intervient pour présenter les nuances des variantes de structures et de formes de phrases. L’enseignante rectifie et corrige au besoin, en explicitant les erreurs de prononciation des étudiant-es et leur signification alternative éventuelle. Fréquemment, tou-tes les étudiant-es sont invité-es à prononcer les phrases de plus en plus rapidement.

En parallèle, l’enseignante met à disposition sur Moodle de nombreuses ressources pour les étudiant-es en classe inversée. Elle a notamment mis en place des quiz sonores autocorrigés. Priorité est donnée à l’écriture des caractères sur ordinateur, même si la compréhension est également testée par QCM. Les étudiant-es peuvent ainsi s’entraîner seul-es à la maison, la meilleure de leur tentative uniquement est comptabilisée dans la finalisation des tests du contrôle continu.


Retour et conseils sur la mise en place d'un tel projet

Mettre les étudiant-es au centre des séances de cours demande une excellente maîtrise de son sujet. Il faut savoir s’adapter en fonction des retours et être prêt à répondre à beaucoup plus de questions que lors d’un enseignement traditionnel. Cet investissement plus important est récompensé par des étudiant-es plus actifs/ves et motivé-es à apprendre.

La mise en place sur Moodle de quiz sonores autocorrectifs est appréciée par les étudiant-es. Le suivi et l’intégration des quiz dans l’évaluation finale du cours qu’autorise Moodle permet à l’enseignante de s’assurer de la régularité du travail fourni par les étudiant-es.

On notera cependant que la création des exercices est très chronophage pour l’enseignante, notamment à cause du grand nombre de ressources nécessaire, et aussi parce que certaines mises à jour de la plateforme demandent des mises à jour de chaque question des quiz. Depuis Moodle 2, les ressources (audios, mp4, images etc.) sont également difficilement récupérables une fois déposées sur la plateforme, elles ne sont plus disponibles visuellement dans un registre particulier, par exemple. Il faut donc compter en moyenne entre 3 et 5 min pour la création d’UNE question lambda Moodle de type cloze (une image, un audio ou une vidéo, un choix de réponses possibles dans les deux systèmes d’écriture du chinois RPC et TW, certains caractères chinois n’étant pas reconnu en Unicode, comme la ponctuation, par exemple, etc.). Ce temps « technique » n’inclut pas la recherche ou la création de documents originaux pour les exercices.


Avis des étudiant-es

« Beaucoup d’oral motive les étudiant-es car on voit l’évolution et permet d’assimiler les points de grammaire de manière « automatique ».

« [Les points forts sont :] L’oral : chaque personne doit parler et cela aide à améliorer sa propre prononciation. Les tests : un test par semaine oblige l’élève à réviser et donc de continuer à s’exercer à l’écriture, la grammaire. Les traductions de français à chinois : elles représentent un test final dans le sens qu’elles nous montrent si l’élève a compris la grammaire ou pas. »

« Cet atelier nous propose l’apprentissage du chinois moderne. L’un des points fort de ce TP/atelier réside dans un apprentissage par étape, d’abord du vocabulaire, puis de la structure grammaticale. Ensuite, comme il s’agit d’une nouvelle langue, l’oral peut parfois être déroutant mais le fait de nous faire parler, répéter, écouter sans prendre de notes les premières séances est bénéfique pour l’oreille de l’étudiant-e ainsi que pour sa compréhension orale. De plus, les différents apprentissages sont amenés progressivement, si bien qu’en fin de premier semestre, l’étudiant-e étudie du vocabulaire et des clés sémantiques, écrit des caractères et maîtrise déjà un oral de base. »

Fichiers multimédias annexes