Projets

Pursuit Game médical

Fiche de Projet
Réalisé par : Patricia Picchiottino
Membres : Thomas Fassier, Marie-Paule Schneider
Contact : patricia.picchiottino@hesge.ch
Cours : Module interprofessionnalité 1
Cursus : Bachelor
Nombre d'étudiant-es : 500 - 1000
Innovations utilisées :
Simuler une situation
Faire collaborer
Problématique :
Rendre actif
Faculté : Médecine, Sciences
Description du Projet
Situation de départ

Le Centre Interprofessionnel de Simulation (CiS) organise chaque année une semaine d’interprofessionnalité (lire le projet correspondant) pour les étudiant-es dans le cadre de leur programme longitudinal. Les partenaires du projet sont la faculté de médecine de l’Université de Genève, l’institut des sciences pharmaceutiques de Suisse Occidentale (ISPSO) et la Haute Ecole de Santé de Genève (HEDS).

La première activité de cette semaine est un jeu de poursuite (pursuit game) médical dans la ville. L’objectif pédagogique est de proposer aux étudiant-es une expérience d’apprentissage ludique grandeur nature. Lors de cette immersion, ils/elles vont explorer une partie du réseau de soins genevois intra et extra-hospitalier et découvrir les rôles de plusieurs professions de santé.

L’enjeu de ce projet est d’offrir une activité pédagogique innovante rendant les étudiant-es plus autonomes et proactifs/proactives dans la réalisation d’activités. Cela permet ainsi de réduire le nombre d’encadrant-es que nécessitait l’activité de type rallye mise en place les années précédentes.

L’équipe enseignante a travaillé en collaboration avec la société Gus&Co, spécialiste des activités immersives et multimédia, qui l’a accompagné dans la création de cette enquête ludique et fantastique.


Mise en place et déroulement du projet

La semaine d’interprofessionnalité regroupe 600 étudiant-es de 7 filières différentes (Soins-infirmiers, Sages-femmes, Physiothérapeute, Technique en radiologie médicale, Nutrition & Diététique, Médecine et Pharmacie). Ceux-ci sont repartis en 74 équipes mixtes de 7-8 étudiant-es incluant chacune au moins un-e étudiant-e en pharmacie, un-e en soin infirmer et un-e autre en médecine. Le reste du groupe est constitué aléatoirement.  

Le jeu de poursuite est prévu sur une journée, il commence à 9h avec l’annonce de l’énigme principale : Ava Grey, une femme enceinte victime d’un accident du travail a disparu des soins intensifs où elle était hospitalisée dans un état critique. Des indices suggèrent qu’elle s’est rendue dans divers lieux de soins dans la ville. Les étudiant-es sont chargé-es de la retrouver et de découvrir comment et pourquoi elle a disparu avant la fin du jeu à 16h.

Tout au long de la journée, les étudiant-es doivent résoudre des missions simulant fidèlement ou évoquant les activités authentiques des équipes professionnelles dans différents lieux. La réussite de ces missions permet d’obtenir les indices nécessaires à la résolution de l’énigme principale du jeu.

Depuis l’esplanade du CMU, les départs des 74 groupes sont échelonnés dans le temps. Les étudiant-es doivent visiter 9 sites du réseau de soins et de formation. Une carte électronique de Genève avec les lieux à visiter est fournie aux étudiant-es, ainsi que des QR codes donnants accès aux consignes, règles du jeu, missions et rôles à tenir dans l’équipe. Dans chacun de ces lieux, une ou plusieurs missions mettent en jeux plusieurs professions dans leur travail interprofessionnel, avec un focus plus particulier sur l’une d’entre elle, en fonction de l’identité du lieu en question. Les différents lieux à parcourir sont les suivants : le service Santé de la jeunesse (SSEJ ; Nutrition & Diététique), la maison de naissance de la Roseraie (Sage-femme), le service de médecine de premier recours HUG (Médecine), la Haute Ecole de Santé (Technique en radiologie médicale), l’Imad (Soins infirmiers), Pharma 24 (Pharmacie), l’Hôpital des Trois-Chênes (HUG ; Physiothérapie / Médecine-soins infirmiers), le Centre Interprofessionnel de simulation (CiS ; Toutes filières, interprofessionnalité) et le Centre de l’innovations HUG (Toutes filières, interprofessionnalité).

Les étudiant-es peuvent se rendre dans n’importe quel lieu à n’importe quel moment et sont encouragé-es à se scinder en deux sous-groupes pour pouvoir couvrir tous les lieux plus rapidement et s’échanger les informations recueillies. Un-e encadrant-e est présent-e dans chacun des lieux. Pour la création des missions, des personnes expertes et formatrices des différentes filières ont été impliquées. Voici quelques exemples de missions réalisées : reconnaître les différentes machines utilisées pour le radiodiagnostic ; calculer le terme d’une grossesse en utilisant la roulette obstétricale et en découvrant le matériel spécifique à la sage-femme ; calculer la teneur en sucre des différents aliments en utilisant un site professionnel ; consulter un dossier médical et en déduire le rôle des différent-es professionnel-les impliqué-es dans le suivi médical (ici diabète gestationnel) ; manipuler un élévateur pour personne à mobilité réduite ; réaliser des mesures avec un goniomètre ; consulter le dossier du médecin de premier recours et en déduire le rôle du pharmacien d’officine. De façon générale, chaque mission a fait appel aux compétences complémentaires des différentes filières de santé et a mobilisé leur capacité à travailler en équipe et à collaborer pour la résolution des missions et de l’énigme.

Aucun rendu n’est spécialement attendu de la part des étudiant-es à la suite de cette activité. Un debriefing de l’histoire et de la solution à l’énigme posée est dispensé à l’ensemble des 600 étudiant-es en séance plénière.


Retour et conseils sur la mise en place d'un tel projet

L’évaluation effectuée auprès des étudiant-es et formateurs/trices révèle un bilan mitigé à la suite de l’activité. Les étudiant-es pensent de façon générale que la modalité est pertinente, ludique, originale et attractive. Elle permet de se rencontrer entre filières. Cependant, le jeu a été jugé comme n’étant pas suffisamment immersif. Certain-es étudiant-es n’ont pas compris l’histoire de la patiente disparue dans sa globalité. Chaque mission ne donnait pas un indice suffisamment important pour avancer dans l’enquête.

Le bilan de l’équipe de pilotage souligne quant à elle que cette activité oblige les formateurs/trices à articuler les missions et à travailler en interprofessionnalité. Elle a d’autre part permis de mobiliser moins de ressources enseignantes pour le déploiement de la journée que le rallye. L’équipe note également que le matériel créé peut être pérennisé et peut s’adapter à un effectif d’étudiant-es plus important encore.

Concernant la collaboration avec Gus&Co, l’équipe organisatrice note qu’il est plus difficile d’avoir accès aux lieux de soins qu’aux lieux avec lesquels Gus&Co est habitué à travailler (musée, etc.). D’autre part, le cahier des charges du prestataire n’était pas toujours très bien défini : il était difficile de savoir qui est en charge de quoi. Il a été très complexe de coconstruire le jeu lui-même et les missions liées aux objectifs pédagogiques. Il faut trouver la meilleure articulation entre le jeu et les objectifs professionnels ce qui n’a pas toujours été le cas. L’équipe note un certain manque de méthodologie pour permettre une cohérence de l’histoire et le lien avec les missions.

Un certain nombre de points pourra être amélioré lors des prochaines éditions. Certains lieux choisis (l’hôpital des trois chênes notamment) étaient trop éloignés géographiquement des autres. La gestion des flux d’étudiant-es dans certains lieux doit être repensée. Les lieux dans lesquels les étudiant-es sont amenées à manipuler des objets ne doivent pas accueillir trop d’étudiant-es en même temps. Pour ce faire, il faudra repenser les heures d’ouverture des différents lieux qui avaient été échelonnées sur la journée. Les étudiant-es ont été trop rapides et les lieux pouvant accueillir beaucoup d’étudiant-es ouverts trop tard dans la journée.

L’équipe enseignante attire l’attention sur le fait que, selon la constitution du groupe, l’expérience peut être particulièrement positive pour les étudiant-es ou au contraire particulièrement décevante si le groupe n’est pas motivé, pas en cohésion ni en collaboration. Un travail sur la cohésion du groupe avant de participer à l’activité est mise en œuvre dans le cursus (analyse en groupe d’interview individuelles réalisées préalablement) mais les étudiant-es n’adhèrent pas forcément au format et ne participent pas toujours à cette activité qui permettrait de souder les groupes.

Fichiers multimédias annexes