22 février 2023 - UNIGE

 

Distinctions

Deux chercheuses de la Faculté de médecine distinguées par le Prix Leenaards

 

 

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De gauche à droite, Camilla Bellone, Indrit Bègue et Jonas Richiardi. Photo: Alban Kakulya

 

L'un des trois Prix Leenaards 2023 pour la recherche biomédicale translationnelle est attribué à la Dre Indrit Bègue (UNIGE-HUG), à la professeure Camilla Bellone (UNIGE) et au Dr Jonas Richiardi (UNIL-CHUV) pour un projet de stimulation du cervelet pour lutter contre les symptômes négatifs de la schizophrénie. Cette distinction leur sera remise le 23 mars à Lausanne, lors d’une cérémonie suivie d’une conférence du professeur Alexandre Pouget (Faculté de médecine/UNIGE) sur les incidences de l’intelligence artificielle sur la société.

 

 

Mené sous l’égide de la Dre Indrit Bègue, cheffe de clinique scientifique au Département de psychiatrie, avec Camilla Bellone et Jonas Richiardi, ce projet  propose une approche innovante pour contrer les symptômes dits négatifs de la schizophrénie, une maladie psychiatrique qui touche près de 85 000 personnes en Suisse et plus particulièrement les jeunes entre 15 et 25 ans. Se traduisant le plus souvent par une perception perturbée de la réalité, la schizophrénie pousse les patient-es atteint-es à se replier sur elles/eux-mêmes et entraîne une apathie.

L’objectif est donc de développer un nouveau type de traitement pour diminuer l’intensité de ces symptômes, grâce à la stimulation transcrânienne du cervelet. Ce dernier pèse seulement 10% du volume du cerveau mais contient plus de 50% de nos neurones. Il s’agit d’une partie du cerveau connectée à des régions cérébrales profondes liées au système de récompense qui sont impossibles à atteindre de manière non-invasive. «Selon notre hypothèse de recherche, il serait cependant possible de stimuler ce réseau à travers le cervelet, situé à l’arrière de la boîte crânienne, dans une région plus facilement atteignable. Une fois réactivé, ce circuit devrait permettre aux patient-es de sortir de leur apathie et de recouvrer des interactions sociales dites normalisées», explicite Indrit Bègue.

Camilla Bellone étudie le comportement de souris modifiées génétiquement qui présentent des altérations de type schizophrénique associées aux symptômes négatifs évoqués ci-dessus. Soumises à un traitement de stimulation, ces souris peuvent alors sortir d’une forme d’apathie. «Elles réagissent tout particulièrement à l’activation des neurones dopaminergiques liées au circuit de la récompense. Elles peuvent véritablement changer de comportement et adopter une attitude plus sociable vis-à-vis des autres souris», décrit-elle.

 Afin de contrôler d’une autre manière l’évolution du comportement après un traitement de stimulation transcrânienne, Jonas Richiardi suit tant le mouvement des patient-es que celui des souris. Grâce à des techniques d’analyse des données, il fait le lien entre recherche humaine et recherche animale à l’aide de systèmes informatiques de suivi du mouvement: «En suivant des points précis sur le corps des sujets humains ou animaux filmés, nous sommes en mesure, grâce à des logiciels de motion tracking, de recueillir des données de mouvement permettant de construire un modèle mathématique qui sera relié au niveau d’apathie ou d’activité du sujet donné». Les sujets participants à l’étude seront également suivis par imagerie médicale du cerveau pour surveiller de près d’éventuelles modifications des connexions neuronales.

 

Distinctions

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Distinctions (dès le 1.08.20)

Distinctions (de 2012 à 2020)