Journal n°109

Aborder la science sans préjugés

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Depuis quelques années, l’UNIGE propose aux classes de primaire et de secondaire des compléments à l’enseignement traditionnel des sciences. Une expérience qu’elle entend mieux faire connaître

Comment rendre la science plus attractive auprès des écoliers et adolescents? Depuis une dizaine d’années, l’UNIGE joue un rôle moteur pour modifier la perception qu’ont les jeunes de la recherche scientifique. Une décennie d’initiatives qui permet aujourd’hui de proposer aux écoles une large palette d’activités. BiOutils a été la première plateforme à proposer du matériel pédagogique à destination des enseignants du secondaire en 2007, suivie des animations scientifiques du PhysiScope (2008), puis du Chimiscope (2011), du Bioscope (2014) et, plus récemment, du Mathscope et, pour l’astrophysique, du Stellarium Gornergrat.

Scénographie attractive

Les 10 et 11 novembre auront lieu à la Faculté des sciences les Scope//Days, une conférence nationale pour mieux faire connaître ces différentes plateformes. Cet événement est organisé par l’UNIGE et educa.ch, pendant suisse de l’initiative européenne Scientix visant à promouvoir la science et les carrières scientifiques auprès des jeunes. La baisse d’intérêt pour les matières scientifiques relève en effet d’un phénomène global dans les pays occidentaux, alimenté par un discours négatif sur les méfaits associés à l’utilisation de certaines technologies et la réputation de domaines difficiles. «La physique c’est pour les nerds» est le genre de commentaires souvent entendus par les enseignants à ce propos.

Afin de remédier à ce problème d’image, les initiateurs des Scopes, des chercheurs associés à des enseignants des écoles secondaires, ont fait appel à des spécialistes de la communication pour concevoir des espaces de rencontre entre scientifiques et jeune public qui soient attractifs au premier coup d’œil. Ensemble, ils ont imaginé une scénographie et un langage adéquats, sans pour autant compromettre la rigueur scientifique du message délivré. Les participants sont ainsi placés en position d’acteurs, invités à procéder à des expériences et des manipulations, tout en ayant la possibilité d’avoir un contact direct avec des chercheurs. En bref, les Scopes misent sur les atouts propres à l’institution universitaire qu’aucun musée, même le plus moderne, ne peut offrir à son public.

Des compléments pertinents

La formule s’est affinée au cours des années. «Au départ, notre public cible était des élèves de 17 à 19 ans en fin d’études secondaires, explique Christoph Renner, président du ScienScope qui fédère les Scopes de l’UNIGE. Mais nous nous sommes aperçus qu’à cet âge, la plupart avaient déjà effectué leur choix de filière universitaire. Nous nous sommes alors tournés vers des élèves plus jeunes, du Cycle d’orientation et du primaire, y compris des tout-petits, avec des résultats très probants, puisque nous avons souvent constaté un grand intérêt chez ces participants.»

Lors de la première journée des Scope//Days, les médiateurs scientifiques pourront montrer aux responsables politiques romands dans le domaine de l’éducation que les initiatives extrascolaires sont des compléments pertinents à l’enseignement traditionnel des sciences. L’attractivité des filières scientifiques représente en effet un enjeu de taille en termes de relève pour la communauté des chercheurs, mais aussi pour l’ensemble de la société, dont l’avenir dépend de sa capacité d’innovation.

Au cours de la deuxième journée, l’expérience accumulée ces dernières années sera présentée aux enseignants du primaire, ainsi que du secondaire 1 et 2. Ces derniers sont d’ailleurs invités, en cas d’intérêt, à s’inscrire sur le site de la conférence: www.scopedays.ch