Au début des années 1980, Martial Richoz fabrique de ses propres mains des modèles réduits de trolleybus qu’il promène sur les trottoirs de Lausanne. Habillé d’un uniforme officiel de conducteur, ce passionné est connu sous le nom d’«Homme-bus», dès lors qu’un court-métrage lui est consacré en 1983. Trois ans plus tard, il est interné de force dans un hôpital psychiatrique, une arrestation qui suscitera de nombreux débats et manifestations. 

Cet ouvrage corédigé notamment par Ludovic Maugué et Sandrine Maulini, respectivement collaborateur scientifique et doctorante au Département d’histoire générale (Faculté des lettres), s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche soutenu par le Fonds national suisse. Proposant une analyse sociohistorique de la période en Suisse, les auteur-es mettent dans un premier temps en lumière les multiples enjeux qui entourent la détention de Martial Richoz, de la mobilisation citoyenne aux débats que suscite l’internement psychiatrique. Dans un second temps, L’Homme-bus élargit le débat et se place dans une réflexion globale sur l’histoire des controverses psychiatriques, entre internement punitif en URSS et fermeture des asiles en Italie.