5 juin 2025 - UNIGE
Une faille exploitée par l’Empire britannique au sein de la Société des Nations
Il est généralement admis que seuls les États souverains peuvent adhérer aux Nations unies. Mais cela n’a pas toujours été le cas. Lors de la création de l’organisation, une faille créée par des hommes d’État britanniques dans l’entité qui l’a précédée, la Société des Nations, a été reprise, permettant aux colonies d’adhérer en tant qu’États membres. Des colonies telles que l’Inde, l’Irlande, l’Égypte et bien d’autres ont bénéficié d’une représentation symbolique à la Société des Nations à Genève pendant l’entre-deux-guerres, des décennies avant leur indépendance. Dans son ouvrage, Thomas Gidney, chercheur au Département d’histoire générale (Faculté des lettres), réunit trois études de cas géographiquement distinctes pour démontrer l’évolution de la politique britannique à partir d’un éventail de points de vue différents. Il examine notamment la manière dont cette politique a vu le jour et pourquoi elle n’a été exploitée que par l’Empire britannique. Si cette anomalie a souvent été interprétée comme une manière pour les Britanniques d’augmenter leur représentativité, cette motivation n’est que la partie émergée d’une histoire qui reste à explorer, selon Thomas Gidney. À ses yeux, ce particularisme a façonné les normes coloniales en matière de souveraineté et de reconnaissance internationale dans l’entre-deux-guerres et jusqu’à aujourd'hui.
Thomas Gidney
«An International Anomaly. Colonial Accession to the League of Nations»
Cambridge University Press, 2025
299 p.