5 novembre 2025 - UNIGE
L’autofiction, reflet d’une écriture renonçant à l’autorité?
L’écrivain Laurent Mauvignier est le lauréat du Prix Goncourt 2025 pour son dernier roman, La Maison vide, un récit d’autofiction. «Laurent Mauvignier prend appui sur des éléments de son histoire personnelle, des témoignages, des photographies d’une maison, explique sur la RTS Nathalie Piégay, professeure au Département de langue et littérature françaises modernes (Faculté des lettres). Et pour autant, il invente beaucoup, il prête explicitement à des personnes existantes des histoires, des sensations, des émotions et des corps fictifs. Ce ‘je’ est très intéressant, car il n’est pas uniquement tourné vers sa petite histoire. Il permet à l’auteur d’explorer l’Histoire de France et d’inventer des personnages.»
Les quatre finalistes du Prix Goncourt proposaient toutes et tous des romans basés en partie sur des récits personnels. Faut-il y voir une influence de la pratique des podcasts et des réseaux sociaux? Pour Nathalie Piégay, cette explication peut jouer un rôle, mais elle y voit aussi l’influence d’une inquiétude générale sur l’état du monde, qui incite à se replier sur sa propre histoire. Le signe également d’une modestie consistant à essayer de comprendre le monde depuis un point de vue situé et non pas autoritaire et dominant.