25 février 2021 - AC

 

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Graines de star sur TikTok

 

 

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Donald Glowinski, chargé de cours au Centre interfacultaire en sciences affectives (CISA). Photo: UNIGE

 

Sorti mi-janvier, Driver’s License, le premier single d’Olivia Rodrigo, a atteint le sommet des charts dans une centaine de pays, devenant sans conteste la bande-son de ce début d’année. Un article du Temps revient sur ce démarrage phénoménal qui a pour moteur principal TikTok, où le titre s’est d’abord fait remarquer. Ce succès confirme l’importance croissante du réseau social dans l’écosystème de la musique numérique. Depuis la création de la plateforme, il y a quatre ans, des dizaines de morceaux ont en effet propulsé leurs auteur-es sous les projecteurs. Des nouveaux/elles venu-es comme le rappeur américain Lil Nas X (Old Town Road) ou la jeune Française Wejdene (Anissa), mais aussid’anciens groupes redécouverts par la jeune génération grâce au coup de pouce de l’application chinoise, comme Fleetwood Mac (Dreams) qui réintégrait, quarante-trois ans plus tard, le classement des singles les plus vendus du magazine Billboard.

Une fois mise en route, la machine peut toutefois rapidement s’emballer, les TikTokers déclinant et se réappropriant le morceau à l’infini dans un esprit participatif et communautaire. L’association entre musique et mouvements chorégraphiques participe à cette viralité, explique Donald Glowinski, chercheur en neuropsychologie à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation (FPSE). «La musique est intrinsèquement liée au corps: l’écouter stimule des aires motrices du cerveau et se caractérise par une notion d’empowerment qui nous donne envie de bouger, de reproduire un geste. Et plus ce dernier est lisible et rythmé, plus sa réalisation devient facile: on l’imite et on se l’approprie en posant sa propre empreinte.» Le format TikTok, avec ses extraits de quinze à soixante secondes repassés en boucle, explique aussi la consommation addictive de musique. «Si l’on vous met en situation où vous ne finissez pas quelque chose, le sentiment d’incomplétude va créer un appétit pour le morceau, souligne Donald Glowinski. Et paradoxalement, c’est connu, l’être humain a plaisir à écouter encore et encore le même refrain.»

 

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