Pour faire face à la pénurie de personnel, des entreprises suisses testent la semaine de quatre jours, une formule permettant aux employé-es de mieux conjuguer activité professionnelle et vie privée. C’est le cas notamment dans le secteur de la restauration, de l’informatique ou dans des hôpitaux. En 2015, la municipalité de Göteborg, en Suède, a opté pour une réduction des heures de travail en faisant passer 80 employé-es d’une maison de retraite municipale à la journée de six heures, sans perte de salaire, avec comme résultats des gains de productivité et une diminution des arrêts maladie de 15% chez les salarié-es. Interrogé dans les colonnes du Journal du Jura sur ce type d’innovation dans le contexte du marché du travail en Suisse, Giovanni Ferro-Luzzi, professeur à la Faculté d’économie et de management, estime qu’un modèle de travail non seulement très genré, mais aussi vecteur de valorisation sociale, domine toujours en Suisse. Toutefois, relève l’économiste, «si le curseur des heures de travail était déplacé de manière générale, les personnes actives pourraient mieux profiter d’un temps de loisir qui serait accordé à tout le monde. Ce ne serait pas aussi stigmatisant que de choisir de travailler à 80%, par exemple, en termes de carrière et d’implication dans l’entreprise.»