6 octobre 2022 - Alexandra Charvet

 

Recherche

Les sciences citoyennes se déploient à l’international

Cofondé par l’UNIGE, le Citizen Science Global Partnership a vu le jour le 3 octobre dernier. Objectif: faire de la science participative une contribution essentielle pour répondre aux défis planétaires qui attendent nos sociétés.

 EVE image.jpeg

Science et jeu vidéo s’associent dans EVE Online afin de permettre à des dizaines de milliers de joueurs et de joueuses de faire progresser la recherche en astrophysique. Image: DR

 

Pour promouvoir et faire progresser les sciences citoyennes à l’échelle mondiale, l’UNIGE a cofondé, ce lundi 3 octobre, le Citizen Science Global Partnership (CSGP). La mission de ce réseau mondial est de soutenir l’utilisation des données et des outils de la science participative en faveur des objectifs de développement durable et de coordonner les collaborations entre chercheurs/euses et les organisations internationales.

 

«Les sciences citoyennes sont un domaine encore très fragmenté, les associations chargées de ces projets sont souvent petites et de dimension locale, explique François Grey, professeur à la GSEM et fondateur du Citizen Cyberlab, une structure de l’UNIGE qui développe des méthodes pour de nouvelles formes de participation du public à la recherche. Il y a un potentiel certain à réunir, à l’échelle planétaire, tous les acteurs et actrices de la science citoyenne afin d’obtenir des résultats globaux.» Pour le professeur, le manque de standardisation des données fait encore obstacle à une utilisation globale des informations récoltées par les citoyen-nes. «Genève a un rôle majeur à jouer dans ce domaine, car c’est au travers des organisations internationales (OI) que ces standards peuvent se développer et être distribués, continue le spécialiste. Si les différentes associations de sciences citoyennes peuvent travailler de concert et en partenariat avec les OI, les résultats des sciences citoyennes pourront avoir plus de poids. L’implication de l’UNIGE dans une telle association allait de soi. L’institution a en effet pour mandat de soutenir la Genève internationale et elle dispose par ailleurs d’une expérience déjà longue dans le domaine des sciences citoyennes (lire encadré).»

Au cœur de ce nouveau partenariat se trouve un réseau de six associations de sciences citoyennes qui couvrent la majeure partie du globe. Le CGSP sera hébergé par l’International Institute for Applied Systems Analysis (IIASA), l’UNIGE et l’Universität für Bodenkultur à Vienne comptant parmi ses partenaires fondateurs.

Les sciences citoyennes à l’UNIGE

De nombreux projets de science citoyenne sont menés à l’UNIGE. Petit tour d’horizon non exhaustif.

  • Les projets de santé personnalisée menés par Katarzyna Wac, professeure à l’Information Science Institute de la GSEM, portent sur la façon dont l’enregistrement et le partage des données personnelles de santé – qui sont collectées en permanence via n’importe quel smartphone ou montre connectée – peuvent améliorer la qualité de vie des individus tout au long de leur existence.
  • Cet été, dans le cadre d’une Summer School, Jose Luis Fernandez-Marquez, maître d’enseignement et de recherche au CUI, a mené un projet de science participative avec des étudiant-es. En analysant les données enregistrées par des centaines de milliers d’utilisatrices dans une application de suivi du cycle menstruel (Lunar en Argentine), elles et ils ont pu montrer un lien entre la vaccination contre le covid et une modification de la durée du cycle menstruel. Des résultats qui ont fait l’objet d’une publication dans l’American Journal of Obstetrics Gynecology le 2 août dernier.
  • Le projet «Biodiversité participative» du Bioscope de l’UNIGE permet aux participant-es de contribuer à l’inventaire de la biodiversité animale et végétale locale, notamment grâce à une nouvelle méthode d’identification des espèces – le code-barres ADN (DNA barcoding) – basée non pas sur des critères morphologiques mais génétiques.
  • Le jeu participatif EVE Online permet à des dizaines de milliers de joueurs et de joueuses lancé-es à la conquête de la galaxie de faire progresser la recherche scientifique dans le domaine de l’astrophysique en analysant des données scientifiques réelles (lire «L’avatar de Michel Mayor à la conquête de la galaxie»).

 

Recherche