Trajectoires

Hommages 2021

 

Marcel Gemperle

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Professeur honoraire
Faculté de médecine

Bio-Express

Professeur honoraire de la Faculté de médecine, Marcel Gemperle est décédé le 25 octobre 2021 à l’âge de 91 ans.

Marcel Gemperle suit des études de médecine à Fribourg et à Zurich, où il obtient un doctorat en 1962. Il effectue également une partie de sa formation clinique en Autriche et en France. Après une première expérience en chirurgie et en médecine interne, il se tourne vers l’anesthésiologie, une science encore jeune à l'époque.

Il débute sa carrière à l’Institut d’anesthésiologie au sein des cliniques universitaires de Zurich, où il occupe diverses fonctions dont celle d’anesthésiste responsable, avant de rejoindre le Service d’anesthésiologie des HUG en tant que médecin-chef en 1964. Privat-docent de la Faculté de médecine de l’UNIGE dès 1968, il est nommé professeur extraordinaire et prend la direction du nouvel Institut universitaire d’anesthésiologie de l’Hôpital cantonal en 1970. En 1973, il devient professeur ordinaire, puis professeur honoraire en 1995.

Au cours de sa carrière, Marcel Gemperle a beaucoup contribué à l’académisation de l’anesthésie. Ses recherches ont permis de renforcer les connaissances et d’établir des pratiques solides, ancrées notamment dans le perfectionnement des outils de surveillance des patient-es sous anesthésie. Il a passablement travaillé sur les répercussions de l’anesthésie générale sur le système cardiovasculaire, a introduit des techniques d’anesthésie modernes et sectorisé l’activité anesthésiologique selon les besoins et spécificités des diverses disciplines chirurgicales. Il a également augmenté et stabilisé les ressources humaines médico-soignantes, permettant la progression de la chirurgie et une augmentation du nombre d’opérations.

Sur le plan de l’enseignement, il a formé de nombreux étudiant-es en anesthésie ou en chirurgie et a activement participé à la mise en place d’un titre de spécialiste en anesthésiologie au niveau fédéral.

Il s’est aussi considérablement investi dans les sociétés savantes de sa spécialité ainsi qu’en faveur de sa reconnaissance dans les instances internationales. Membre de la Société suisse d’anesthésiologie et de réanimation dès 1963, il en a assuré la présidence de 1968 à 1970. Il a également été membre fondateur de la Société suisse de médecine intensive, du Comité directeur de la Société mondiale d’anesthésiologie et de l’Académie européenne d’anesthésiologie.

 

Alain Gallay

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Professeur honoraire
Faculté des sciences

Bio-Express

C'est un grand scientifique et un homme de cœur qui s'en est allé sereinement à l'aube du 21 décembre 2021. Archéologue, anthropologue, ethnologue, collègue, ami et professeur d’archéologie préhistorique en Faculté des sciences de 1972 à 2003, professeur honoraire de la Faculté depuis 2003, Alain Gallay a formé plusieurs générations de préhistorien-nes à l’UNIGE, qui se souviennent de sa rigueur scientifique et de sa volonté de comprendre la complexité des sociétés du passé. Nos connaissances du Néolithique de l'Europe, avec notamment les fouilles de Rances et du Petit-Chasseur, sont fortement empreintes de son travail précis, réfléchi et exigeant. Alain Gallay a également contribué de manière significative au développement de l'archéologie théorique – il faisait des schémas parfois complexes – et de l'ethnoarchéologie, avec ses projets pionniers en Afrique de l'Ouest. Alain Gallay nous lègue des héritages scientifiques et humains très précieux pour comprendre le monde d'hier et celui d'aujourd'hui.

 

André Vifian

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Ancien Secrétaire général
Rectorat

Bio-Express

André Vifian est décédé début mars dans sa 84ème année. Après avoir étudié les sciences de la terre à l’Université de Genève, André Vifian a débuté sa carrière professionnelle dans la prospection minière en Tunisie. Il a ensuite été engagé au Conseil suisse de la science à Berne, dont il a été adjoint scientifique de 1968 à 1972 et secrétaire général de 1973 à 1986. En 1980, il est en outre devenu membre de la Commission nationale suisse pour l’Unesco.
André Vifian est recruté en 1986 pour devenir Secrétaire général de l’Université de Genève, prenant la succession de Bernard Ducret, parti à la retraite. Au cours d’un mandat de plus de 16 ans, il a contribué au développement des relations entre l’Université et l’économie privée et publique, ainsi qu’à la valorisation des découvertes faites à l’Université via la création d’une structure qui deviendra par la suite Unitec. Il a également été chargé des collaborations interuniversitaires et participé à la création du Bureau des relations internationales.
André Vifian est reconnu pour avoir incarné un excellent Secrétaire général au service non seulement du Rectorat dont il était le secrétaire et chancelier, mais de toute l’Université grâce à son engagement, son rayonnement et son entregent. Il était bien connu de tous et toutes les responsables académiques ou administratif-ves avec lesquel-les il collaborait directement en tant que secrétaire général ou comme membre d’organe universitaire. Embrassant une vision d’ensemble du développement scientifique, il a participé dans les années 1980 au développement de la formation postgrade et de la formation continue de l’Université. Il a en outre travaillé à la mise en œuvre des accords de Bologne.
En plus de ses responsabilités administratives, l’organisation de manifestations comme le Dies Academicus, des élections universitaires ou de conférences d’envergure faisait partie de ses prérogatives. Sa gentillesse naturelle, sa compréhension, son humour permanent ont instauré un climat de confiance dans une atmosphère détendue. Son engagement incessant en faveur de l’institution s’est manifesté à de nombreuses reprises, notamment lorsque l’Université a reçu les astronautes de la NASA qui avaient réparé le télescope Hubble. André Vifian s’est également fortement mobilisé pour que la villa Laret en Engadine soit entretenue et serve au mieux les intérêts de l’Université en offrant un lieu de rencontre favorable à la communauté universitaire.

 

Chen Liang-Sheng

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Ancien Directeur
Choeur de l'Université 

Bio-Express

Le Chœur de l'Université et les Activités culturelles de l'Université de Genève déplorent le décès de Chen Liang-Sheng, survenu le 27 février dernier. Fondé en 1962 à l'initiative de Guy Boissard, le Chœur universitaire est dirigé dès 1965 par Chen Liang-Sheng qui, 33 ans durant, modèlera le profil esthétique de cette véritable institution culturelle au sein de l'Université de Genève. Au rythme des répétitions hebdomadaires et des concerts annuels, ce sont plus d'une centaine d'œuvres du grand répertoire choral que Chen a permis à la grande famille de ses choristes de préparer avec toute l'exigence explosive et la douce empathie qui caractérisaient sa direction. Brahms, Beethoven, Mendelssohn et Mozart, étaient les compositeurs favoris de sa programmation, le Requiem, le Messie et le Requiem allemand les œuvres de son répertoire les plus fréquemment interprétées. En une septantaine de concerts, Chen a conduit le chœur universitaire au fil de tournées mémorables en Tchéquie, en Pologne, à Pekin, Shanghai ou Xian. Original jusqu'au bout de sa baguette, Chen a été une figure marquante pour chacune et chacun des choristes qui ont gardé un lien solide avec lui, bien après sa retraite en 1998.


Le Chœur de l'Université, les trois chefs qui lui ont succédé à sa direction, Gleb Skvortsov, Sébastien Brugière et Pierre-Antoine Marçais, les membres des équipes des Activités culturelles qui ont eu le plaisir de collaborer avec lui et le Rectorat de l'UNIGE se joignent à toute la communauté universitaire pour exprimer à la famille et aux amis de Chen Liang-Sheng leur profonde sympathie.


 

Pierre Mounoud

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Professeur honoraire
Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation
Département d'anesthésiologie, pharmacologie, soins intensifs et urgences

Bio-Express

Pierre Mounoud, professeur honoraire de l’Université de Genève, est décédé le 4 février dernier. Pierre Mounoud a joué un rôle majeur dans l’avancement des connaissances sur le développement cognitif et moteur. Assistant de recherche de l’école genevoise de psychologie et des sciences de l'éducation pendant ses études, Pierre Mounoud soutient en 1968 une thèse de doctorat sous la direction de Jean Piaget sur le thème de la structuration d'instruments chez l'enfant de 4 à 8 ans.
Après plusieurs séjours post-doctoraux à l’étranger (France, Royaume-Uni, Etats-Unis) qui lui permettent de compléter sa formation dans le domaine de la neuro-psychophysiologie, Pierre Mounoud revient à Genève en 1970. Il y est successivement assistant –  de Piaget et Inhelder, ainsi qu’au Centre international d'épistémologie génétique (CIEG)–, chef de travaux, puis chargé de recherche. Il accède au poste de professeur extraordinaire, à Lausanne de 1973 à 1979, puis à Genève dès 1975, où il intègre la toute nouvelle Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation. Il devient professeur ordinaire en 1981, poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite et sa nomination au titre de professeur honoraire en 2006. Après sa retraite, Pierre Mounoud a encore assisté, pendant près d'une dizaine d'années, à des colloques et conférences dans le cadre de la psychologie cognitive et développementale, à des séminaires des Archives de psychologie et à des soutenances de thèse.
Les recherches de Pierre Mounoud ont exploré les différentes facettes du développement psychologique de l’enfant, abordant des thématiques aussi diverses que la genèse des catégories, les fonctions exécutives, l’attention sélective et la théorie de l’esprit. Sa conception du développement, fondée sur l’idée que l’intelligence pratique est indissociable des représentations et de l’intelligence conceptuelle, a conduit à une nouvelle compréhension des relations entre « l’action et la pensée ». Dans des travaux très novateurs commencés dès la fin des années 1960, lui et ses collaborateurs ont travaillé sur le développement du jeune enfant, et ont démontré que ses compétences sont plus précoces et plus organisées que Piaget ne le proposait.
Au-delà de ses accomplissements scientifiques et professoraux, la carrière de Pierre Mounoud à l’UNIGE est marquée par un très fort engagement institutionnel. Il a été président de la Section de psychologie de 1985 à 1987 puis doyen de la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de 1992 à 1995. Il a en outre participé à de nombreuses commissions facultaires et universitaires importantes.
Pierre Mounoud était un personnage d'une très grande curiosité, non seulement intellectuelle, mais aussi humaine. Homme de contacts, d'une grande probité, mais aussi de rigueur et d'exigence, il n'hésitait pas à affronter le conflit tout en restant ouvert à la discussion.
Vous trouverez des informations plus complètes sur son parcours académique sur la page de la Faculté: https://www.unige.ch/fapse/actualites/archives/2022/hommage-a-pierre-mounoud/

 

Jacques Holz

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Professeur honoraire
Faculté de médecine
Section de médecine dentaire

Bio-Express

Le professeur Jacques Holz, figure légendaire de la médecine dentaire suisse, est décédé le 10 décembre dernier à l’âge de 90 ans. Il était professeur honoraire de la Faculté de médecine depuis 1996.
Originaire de Fribourg, Jacques Holz a effectué ses études de médecine dentaire à Genève, où il a obtenu un doctorat en 1968. Privat-docent de la Faculté de médecine en 1973, il a été nommé en 1975 professeur extraordinaire au Département de prévention, restauration et parodontie, section de médecine dentaire. Il a accédé à la fonction de professeur ordinaire en 1977.
Directeur du Département de prévention et thérapeutique de la Section de médecine dentaire en 1983, il a pris la présidence de la Section de médecine dentaire de 1991 et a occupé cette fonction jusqu’en 1996, date de son départ à la retraite.
Au cours de son activité facultaire, il s’est beaucoup investi dans la restructuration de l’enseignement et de la recherche en médecine dentaire à Genève. Il a également été membre de la Commission consultative du doyen de la Faculté de médecine dès 1991.
Sur le plan de la recherche, Jacques Holz a travaillé sur de nombreux axes. Il a notamment créé des modèles innovants in vitro permettant de tester la cytotoxicité des produits dentaires, a travaillé à l’amélioration des matériaux et techniques d’endodontie et de restaurations dentaires et mené de nombreuses autres recherches dans le domaine de l’histopathologie de l’organe dentaire.
Egalement très investi au sein de la Société suisse des médecins-dentistes et dans les organes nationaux, il a notamment été membre de l’Académie suisse des sciences médicales et de l’Office intercantonal de contrôle des médicaments.

 

Blaise Knapp

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Professeur honoraire
Faculté de droit

Bio-Express

Professeur honoraire de la Faculté de droit, Blaise Knapp est décédé le 20 décembre dernier à l’âge de 88 ans.
Blaise Knapp a effectué des études de droit à l’UNIGE où il a obtenu un doctorat en 1959. Sa thèse avait pour titre « Le système préférentiel et les états tiers ». Il a commencé sa carrière en tant que conseiller juridique de l'Organisation des migrations, de l'Association européenne de libre-échange, puis du Bureau international du travail.
Nommé professeur extraordinaire en droit public en 1969, puis professeur associé en 1974, il devient professeur ordinaire en 1976, poste qu’il occupera jusqu’à son départ à la retraite et sa nomination comme professeur honoraire en 1999. Doyen de la Faculté de droit de 1980 à 1983, il a rempli la fonction de vice-recteur de 1996 à 1999. Il s’est également engagé dans des institutions proches de l’Université, notamment en étant un membre très apprécié du conseil de la Fondation Ernest Boninchi.
Brillant juriste, éminent spécialiste du droit administratif, Blaise Knapp a marqué des générations d'étudiantes et d’étudiants, tant par ses cours que par son «Précis de droit administratif», puis son cours de droit administratif.
Personnalité reconnue au plan national et international, auteur de nombreux articles et contributions en droit public, Blaise Knapp fut professeur associé aux Universités de Lausanne, Paris 2, Aix- Marseille III, Louvain, Fribourg, Paris I, Panthéon-Assas (Paris 2). Il était également docteur honoris causa de l'Université catholique de Louvain et de l'Université de droit, d'économie et des sciences d'Aix-Marseille. Invité de nombreux colloques, Blaise Knapp était un orateur apprécié et il a développé de nombreux liens professionnels et amicaux avec ses collègues.
Parallèlement, il était un membre associé de l'Académie internationale de droit comparé, consultant de plusieurs institutions et gouvernements publics, de et sociétés et groupements privés, membre et président de plusieurs tribunaux arbitraux.
Pragmatique, doté d’un vif esprit critique, curieux de toutes les facettes du droit et de ses évolutions, démontrant une exigence permanente pour lui-même et les autres, un grand respect et une approche très humaine, Blaise Knapp a toujours soutenu et mis en avant ses collaborateurs/trices, n’hésitant pas à leur donner des opportunités de progresser dans leur carrière, tout en créant un contexte de travail qui a favorisé la rédaction de nombreuses thèses sous sa direction.

 


 

Alberto Munari & Donata Fabbri-Munari

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Professeur honoraire & Chargée de cours
Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation

Bio-Express

Psychologue et épistémologue, élève de Jean Piaget, Alberto Munari fut collaborateur au Centre international d'épistémologie génétique à Genève. En 1974, il obtient la chaire de psychopédagogie au sein de la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de l'Université de Genève, où il dirige le Département de psychopédagogie, formation et ressources humaines. Il fut, par ailleurs, le premier doyen de la toute nouvelle Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de 1975 à 1980. Il est nommé professeur ordinaire en 1981, puis professeur honoraire en 2005. En 2007, il est également nommé professeur ordinaire au sein de la Faculté d’éducation de l'Université de Padoue. A partir de 2004, il assume en outre la direction scientifique de l'Université Civique de Toirano (SV), aux côtés de Donata Fabbri Munari.


Donata Fabbri Munari fut également membre de longue date de la Faculté. Spécialisée en psychologie génétique piagétienne, elle entre à l’Université de Genève en 1978 en tant qu’assistante en psychologie de l’éducation d’assumer la fonction de chargée de cours entre 1986 et 2005.


En 1982, Alberto Munari et Donata Fabbri Munari fondent le Centre international de psychologie culturelle, dont le but est de promouvoir l'étude des relations que les individus développent et entretiennent avec le contexte culturel dans lequel ils vivent et travaillent. À cette fin, ils développent une méthodologie particulière d'intervention de formation, connue sous le nom de Laboratoire d'Epistémologie Opératoire, dont l'objectif principal est de prendre conscience, par l'expérimentation active, des processus d'élaboration de connaissances et de la relation qui est établi avec eux.


En tant qu'expert de l'UNESCO, Alberto Munari a collaboré et avec les gouvernements de diverses nations, les organisations internationales, les organismes publics et les entreprises privées responsables de la formation des formateurs/trices et du personnel enseignant de diverses écoles. En 1992, il a fondé le CAS en gestion des ressources humaines, avec Edmée Ollagnier, enseignement qui a ensuite été intégré dans la formation MRHC. Pendant plusieurs années, il a également participé, avec Donata Fabbri Munari, à divers programmes de formation pour éducateurs/trices et enseignant-es, opérateurs/trices socio-sanitaires, formateurs/trices et chef-fes d'entreprise. Alberto Munari et Donata Fabbri Munari sont auteurs ou co-auteurs de plus de 150 publications scientifiques, largement diffusées en français, anglais et italien. Malgré leur disparition quasiment simultanée, l’engagement d’Alberto Munari et de Donata Fabbri Munari en faveur du développement de la faculté de psychologie et des sciences de l’éducation se poursuivra dans les années à venir grâce à une donation testamentaire destinée à la remise d’un prix annuel pour des travaux méritoires de Maitrise universitaire en psychologie réalisés par des étudiantes de la Faculté.

 

Martin Kay

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Docteur honoris causa de l'Université de Genève

Bio-Express

Pionnier de la linguistique computationnelle et de la traduction automatique, professeur honoris causa de l’Université de Genève, Martin Kay est décédé le 7 août 2021, à l’âge de 86 ans.
Martin Kay a consacré sa carrière à l’étude de la linguistique théorique. Visionnaire, il emploie rapidement des méthodes venues de l’informatique pour modéliser les langues. Partant du principe que la traduction automatique est le meilleur cadre pour étudier les problèmes linguistiques, il s’intéresse de près au rôle que joue l’informatique dans la profession de traducteur. Ses travaux se situent au niveau de la formalisation et de l’algorithmique et servent aujourd’hui de base à plusieurs avancées dans les domaines de l’informatique et du traitement de la langue. Par ailleurs, Martin Kay a joué un rôle-clé dans l’utilisation des techniques d’unification comme opération de base pour les grammaires et dans le développement des algorithmes pour réaliser les implémentations informatiques. Tout au long de sa carrière, il a plaidé pour des systèmes de traduction automatique étroitement intégrés dans le processus de traduction humaine.
Né et élevé au Royaume-Uni, il a fait toutes ses études universitaires à Cambridge avant d’obtenir son doctorat au Trinity College. Il a commencé sa carrière à l’Unité de recherche scientifique de l’Université de Cambridge, puis a travaillé, de 1961 à 1972, à la RAND Corporation, une organisation non-gouvernementale américaine qui tente d’améliorer la politique et la prise de décision à travers la recherche et l’analyse. En 1972, il devient directeur du Département d’informatique de l’Université de Californie à Irvine. En 1974, il rejoint le Centre de recherche Xerox de Palo Alto et, en 1985, il ajoute à son parcours l’enseignement de la linguistique computationnelle à l’Université de Stanford.
Mondialement connu pour ses travaux en linguistique computationnelle et en traduction automatique, il était, entre autres, professeur de linguistique computationnelle à l’Université de Stanford depuis 1989, professeur honoraire de linguistique informatique à l’Université de la Sarre depuis 1999, ainsi que professeur honoris causa de l’Université de Gothenburg depuis 1982. En 2005, il reçoit le prix de l’Association pour la linguistique computationnelle pour l’ensemble de ses réalisations. Pour sa contribution exceptionnelle à la recherche sur le lien entre la traduction effectuée par les humains et celle faite par les machines, il se voit décerner, en 2008, le prestigieux titre de docteur honoris causa de l’Université de Genève.

Allocution de Martin Kay, lors de la remise du doctorat honoris causa 2008

 

Gabriel Mugny

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Professeur honoraire
Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation

Bio-Express

Intégrant l’Université de Genève, où il fera toute sa carrière, en 1970 Gabriel Mugny obtient son doctorat en 1974 avec une thèse sur le « Développement social et développement cognitif ». Il devient successivement chargé de cours, maître d’enseignement et de recherche, professeur adjoint et, en 1993, professeur ordinaire en psychologie sociale de la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation (FPSE), poste qu’il occupera jusqu’à son départ à la retraite et sa nomination comme professeur honoraire en 2015. Son investissement institutionnel a également été très important au sein de la FPSE: vice-président, puis président de la Section de psychologie entre 1989 et 1991, il a également officié comme vice-doyen de la Faculté en 2006, avant de répéter un mandat de vice-président de la Section de psychologie en 2009.
Son intérêt pour l’interaction sociale et le conflit l’a amené à développer deux lignes de recherches fondamentales qui traversent sa carrière, et qui lui ont valu une reconnaissance internationale tout en renforçant la réputation de « l’École genevoise de psychologie sociale ». La première porte sur le développement social de l’intelligence et la seconde sur les processus d’influence sociale.
Outre les centaines de publications et les milliers de citations qui découlent de sa carrière scientifique, Gabriel Mugny a été pendant plusieurs années éditeur en chef du Swiss Journal of Psychology et de la Revue Internationale de Psychologie Sociale, il a été nommé en 2013 docteur Honoris Causa à la Panteion University of Social and Political Sciences (Grèce). Il a reçu en 2016 la médaille d’honneur de l’Association pour la Diffusion de la Recherche Internationale en Psychologie Sociale (ADRIPS).
Malgré son impressionnante carrière académique, Gabriel était un collègue extrêmement humain, humble et honnête, cordial et respectueux, familial et jovial. Il a toujours soutenu et mis en avant ses collaborateurs/trices, tout en prenant soin de créer un contexte de travail riche et stimulant, plein d’amitié et d’affection.

 

Maxence Couturier

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Étudiant de première année en Master en médecine dentaire
Faculté de médecine

Bio-Express

Le jeudi 29 septembre 2021, Maxence Couturier, médecin et étudiant en première année de master en médecine dentaire, est décédé dans un tragique accident de la route.  
L’ensemble des collaborateurs/trices et des étudiant-es de la CUMD tiennent à exprimer leurs plus sincères condoléances à sa famille, ainsi qu'à ses camarades de volée et collègues. Ses camarades et amis de classe rendent hommage à «une personne hors du commun, brillante, talentueuse et ambitieuse. Toujours là pour prêter main forte, pour nous réconforter et pour nous encourager. D’une générosité sans pareil, d’un humour hors pair et d’une présence extraordinaire.»

 

Valérie Mirault

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Bibliothécaire spécialiste
Division de l'information scientifique

Bio-Express

Valérie Mirault a effectué toute sa carrière à l’Université de Genève. Dès 1992, durant ses études de géographie, elle a travaillé comme auxiliaire bibliothécaire à Uni Mail. Après sa licence, elle a été recrutée par le Centre Universitaire d’Ecologie Humaine et a collaboré plusieurs années avec le Service de coordination des Bibliothèques de l’Université, avant de rejoindre le site Uni Arve de la Bibliothèque. Depuis 2007, elle exerçait les fonctions de spécialiste de discipline d’abord en anthropologie puis en mathématiques. Elle était très appréciée pour ses compétences professionnelles mais aussi pour sa gentillesse et sa générosité.
Valérie Mirault nous a quitté le 24 aout 2021 à l’âge de 53 ans. Ses collègues de la Bibliothèque de l’UNIGE ont eu la grande tristesse d’apprendre son départ et conserveront en mémoire son dynamisme, son amour de la nature, du lac et des oiseaux ainsi que sa joie de vivre.

 

Amélia Marcelino

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Bibliothécaire spécialiste
Division de l'information scientifique

Bio-Express

Amélia de Melo Marcelino était bibliothécaire spécialiste de discipline informatique sur le site Uni Arve de la Bibliothèque, elle vient de nous quitter à l’âge de 54 ans. Après un master d’agronomie et un Certificat d’études supérieures en information documentaire (CESID), Amélia a exercé différentes fonctions de bibliothécaire dans plusieurs institutions genevoises avant de rejoindre l’Université de Genève en 2002 recrutée par le Centre universitaire d’informatique (CUI).
Très à l’écoute des besoins des collaborateurs/trices et des étudiant-es du Centre, Amélia était reconnue et respectée pour son professionnalisme et son sens du service aux usagers/ères. Toujours prête à soutenir ses collègues et à partager ses connaissances, elle était aussi très investie socialement. Ancienne membre de la Commission du personnel de l’Université et membre de la Commission de suivi de la Bibliothèque, elle avait aussi siégé au comité de la Caisse de prévoyance de l’État de Genève.
Ses collègues de la Bibliothèque de l’UNIGE ont eu la grande tristesse d’apprendre son départ. Amélia laisse le souvenir d’une collègue pleine d’énergie, passionnée et engagée, sur laquelle on pouvait compter.

 

Daniel Secco

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Chef d'équipe, Ingénieur expert "Réseaux et communications unifiées"
Division du système et des technologies de l'information et de la communication 

Bio-Express

Daniel Secco a effectué son travail de diplôme en 1983 à l'Université de Genève, sous la direction du Dr. Bertrand Ibrahim, dont la finalité était l'écriture d'une librairie de fonctions graphiques et un outil de composition de couleurs pour un écran de technologie de pointe de l'époque. Il fut engagé au Centre Universitaire d’Informatique (CUI) la même année en tant qu’ingénieur de développement logiciel, dans le domaine de l’Enseignement Assisté par Ordinateur, sous la direction du Professeur Bernard Levrat.

En 1986, il rejoint le pôle d’expertise Réseau, constitué au CUI par Jean-François L’haire et le Dr. John Gamble. Ce pôle fut par la suite intégré (exploitation et support technique) au sein des Services Informatiques (SINF) de l’Université, placé sous la responsabilité d’Albert Schindler.

Daniel Secco quitte l’UNIGE entre 1992 et 2002 et travaille durant cette période pour une société de consulting, puis pour le service informatique de la Radio Télévision Suisse avant de réintégrer l’équipe Réseau de l'UNIGE. Au départ d’Albert Schindler en 2008, il reprend la responsabilité du pôle en tant que « Chef de groupe des Réseaux et communications unifiées », poste qu’il occupait depuis lors.

Sa disparition accidentelle et soudaine a beaucoup marqué son entourage, qui se souviendra de son enthousiasme, de sa générosité et de son attention aux autres au fil de ces nombreuses années.

 

Antoine Bailly

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Professeur honoraire
Faculté des sciences de la société 
Département de géographie et environnement

Bio-Express

Antoine Bailly vient de nous quitter. Il a été professeur ordinaire à l’Université de Genève de 1989 à 2004, rattaché au Département de géographie et environnement, dont il a été un des piliers au tournant du siècle.
Sa trajectoire académique couplée à sa curiosité tous azimuts en ont fait un étonnant passeur. Sa grande familiarité avec les universités nord-américaines l’a sensibilisé très tôt à des courants émergeants - l’analyse spatiale, la géographie humaniste, la géographie des représentations, la science régionale, la médicométrie – dans lesquels il a réussi à embarquer de nombreux jeunes collègues, francophones et lusophones notamment. Cette activité débordante a contribué à lui conférer une grande notoriété internationale, grâce à de nombreuses traductions de ses principaux ouvrages, et quantité de signes de reconnaissance : la Founder’s Medal de science régionale, la présidence des sciences sociales de l’Academia Europaea (2015-2018) et le titre de docteur honoris causa de nombreuses institutions académiques au Canada, au Portugal, en Roumanie et en Hongrie notamment. Mais de toutes ces reconnaissances, c’est sans doute la remise du Prix Vautrin Lud à laquelle il était le plus attaché. Ce prix, décerné dans le cadre du Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges, qu’il a fortement contribué à mettre sur pied dans les années 1990, est le plus international de tous.
Outre sa contribution au savoir géographique, on retiendra de lui une personnalité attachante, curieuse tout autant des différentes disciplines des sciences humaines et sociales que d’œnologie, de ski, d’alpinisme ou de vélo. Il n’est ainsi guère étonnant qu’Antoine Bally se soit très tôt attaché à fonder une géographie du bien-être.

 

Jacques Bouveresse

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Professeur
Faculté des lettres
Département de philosophie

Bio-Express

 

Professeur de philosophie à l’Université de Genève de 1979 à 1991, Jacques Bouveresse est décédé le 9 mai 2021. Né en 1940 au sein d’une famille d’agriculteurs du Doubs, il rejoint en 1961 l’École supérieure de la rue d’Ulm où il obtient la première place de l’agrégation de philosophie en 1965. Après une thèse de doctorat d’État consacrée à Ludwig Wittgenstein et soutenue en 1975, il enseigne la philosophie à l’Université de Paris Panthéon-Sorbonne, puis à l’Université de Genève. En 1995, il est nommé au Collège de France, où il occupera la chaire de philosophie du langage et de la connaissance jusqu’à son décès.

Jacques Bouveresse a été le représentant du courant de la philosophie analytique le plus important en France. Et souvent, l’un des seuls. Une solitude qu’il a assumée tout au long de sa carrière, avec la persévérance que lui avaient léguée ses origines paysannes, maniant la faux plus volontiers que la flatterie. Dans le contexte intellectuel des années 1960 à 1980, marqué par l’hégémonie du structuralisme, du marxisme, de la psychanalyse puis du relativisme radical défendu par les tenants du post-modernisme, il détonne en insistant sur la rigueur du raisonnement, la logique, la clarté du discours et le débat démocratique au service de la vérité.

À rebours des modes, il plaide pour une philosophie au rôle à la fois modeste et indispensable pour débusquer ce qu’il considère comme les artifices et les complaisances du discours dominant en France dans la seconde moitié du XXe siècle, celui des intellectuels et «nouveaux philosophes» en quête de gloire médiatique. Ses modèles sont plutôt à chercher du côté des penseurs des sciences du langage et du positivisme logique rassemblés sous l’étiquette du «cercle de Vienne»: Gottlob Frege, Ludwig Wittgenstein, Rudolf Carnap ou encore Karl Popper. Très critique vis-à-vis du «littérarisme» en philosophie, consistant à faire du discours philosophique une question de style, il n’en est pas moins féru de littérature, consacrant plusieurs ouvrages à Robert Musil, Karl Kraus et Paul Valéry, ses auteurs de prédilection. Dans ses derniers essais, il se tourne vers la musique et son rapport à la philosophie.

«Jacques Bouveresse était le plus grand philosophe vivant en France», a déclaré le journaliste Sylvain Bourmeau sur les ondes de France Culture au lendemain de son décès.

 

Robin Offord

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Professeur honoraire
Faculté de médecine
Département de biologie structurale et bioinformatique

Bio-Express

Pendant plus de 25 ans, le professeur Robin Offord fut une figure marquante de la Faculté de médecine grâce à ses recherches novatrices, à son engagement pour la vie facultaire — il a notamment été le premier ombudsman à l’intégrité scientifique de la Faculté de médecine — et à son énergie d’entrepreneur, qui l’a mené à œuvrer pour le rapprochement des mondes académique et industriel.
Diplômé en physique nucléaire des universités de Cambridge et d’Oxford, Robin Offord a débuté sa carrière dans les centrales nucléaires avant de se diriger, dès 1962, vers la biochimie et la recherche médicale. Après un doctorat en biologie moléculaire de l’Université de Cambridge, où il a travaillé aux côtés des prix Nobel Frederick Sanger, César Milstein et Aaron Klug, il rejoint l’Université d’Oxford pour poursuivre ses recherches dans le domaine de la semi-synthèse de protéines naturelles.
Arrivé à Genève, il est successivement nommé professeur ordinaire à la Faculté de médecine, directeur du Département de biochimie médicale et président de la Section de médecine fondamentale. Spécialiste de l’ingénierie des protéines, ses travaux ont soutenu les recherches sur le cancer et le diabète, et plus récemment la mise au point d’un nouveau médicament pour empêcher la transmission du VIH. Esprit bouillonnant, Robin Offord a également soutenu le développement à Genève d’une expertise forte en bioinformatique, un domaine encore très nouveau à cette époque. Il a ainsi fondé en 1998, avec Amos Bairoch, l’Institut suisse de bioinformatique (SIB).
Robin Offord était par ailleurs intéressé par les modalités de la traduction de la recherche fondamentale en applications cliniques. Il a ainsi déposé plusieurs brevets et cofondé plusieurs start-ups, dont GeneProt. Il a présidé le conseil consultatif d'Eclosion, l'incubateur genevois des sciences de la vie, et a été membre du Conseil pour le développement économique régional du gouvernement genevois pendant dix ans.
Nommé professeur honoraire en 2005, il a poursuivi ses recherches au sein de la Fondation Mintaka, une start-up à but non-lucratif qui s'efforce de trouver des solutions pour abolir les déséquilibres sanitaires mondiaux. Robin Offord cultivait également une grande passion pour la plongée sous-marine, qu’il a poursuivi avec autant d’enthousiasme dans le Lac Léman que dans les mers les plus exotiques de la planète. Il s’est éteint le 11 mars 2021 à l’âge de 80 ans.

 

Edwin A. C. Lucken

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Professeur honoraire
Faculté des sciences

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Le professeur Edwin A. C. Lucken a effectué des études de chimie au Queen Mary College , University of London, où il obtient un doctorat en 1958 et où il est nommé Lecturer jusqu’en 1960. Il rejoint alors le Cynamid European Research Institute à Genève où il dirige le groupe de spectroscopie. En 1968, il opte pour une carrière académique et est nommé professeur extraordinaire au Département de chimie physique de l’Université de Genève, puis promu à l’ordinariat en 1970. Très impliqué dans la bonne marche de l’Université, il s’est efforcé tout au long de sa carrière de promouvoir une recherche et un enseignement de haute qualité. Il a ainsi assumé les charges de directeur du Département de chimie physique, de président de la Section de chimie et biochimie et de vice doyen de la Faculté des sciences. Les domaines de recherche et d’enseignement du professeur Lucken   furent essentiellement orientés vers le développement théorique et technique des méthodes spectroscopiques de résonance (résonance quadripolaire nucléaire, résonance paramagnétique électronique, résonance magnétique nucléaire). Avec ses nombreux doctorants et post-doctorants, il sut montrer à quel point ces méthodes sont indispensables en sciences moléculaires. Le professeur Edwin A. C. Lucken est décédé le 15 décembre 2020 dans sa nonantième année.

 

Henri Ruegg

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Professeur honoraire
Faculté des sciences

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Le professeur Henri Ruegg a obtenu un doctorat de physique à l’Université de Genève en 1959, sous la direction du professeur Ernest C. G. Stueckelberg , l'un des plus importants physiciens suisses du siècle dernier. Il a continué ses recherches comme post-doctorant à Princeton, puis est revenu travailler à Genève en tant qu’associé de recherches à la Division théorique du CERN de 1964 à 1966. Après un mandat de chargé d’enseignement dans le cadre du 3e cycle aux Universités de Genève, Lausanne et Neuchâtel, il est nommé aux fonctions de professeur extraordinaire en octobre 1970. En 1976, il est promu au rang de professeur ordinaire au sein du Département de physique théorique de l’UNIGE qu’il dirige de 1980 à 1983, puis de 1989 à 1991. Ses recherches, en collaboration avec de nombreux étudiant-es, se situaient à l'interface entre la théorie des groupes et la physique des particules. Professeur honoraire, Henri Ruegg est décédé le 21 novembre 2020.