8 juillet 2021 - UNIGE

 

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La Suisse isolée de l’Europe de la science

Swissuniversities appelle le gouvernement à stabiliser au plus vite les relations avec l’Union européenne pour une association rapide du pays au programme Horizon Europe. Il a en effet perdu son statut transitoire de pays associé suite à la rupture des négociations sur l’accord-cadre.

 

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«Aujourd’hui, la recherche se perçoit comme l’otage d’un jeu politique», déplorent les responsables des hautes écoles suisses.

 

Fin mai, le Conseil fédéral rompait les négociations avec l’Union européenne sur l’accord-cadre institutionnel. Retour de boomerang un mois après: la Commission européenne annonçait que la Suisse ne figurait pas dans la liste des États pour lesquels une association au programme-cadre de recherche Horizon Europe est envisagée prochainement. Une décision aux effets dévastateurs sur la place scientifique suisse. Dans un appel publié le 30 juin dernier, swissuniversities plaidait pour une stabilisation rapide des relations de la Suisse avec l’Union européenne pour permettre une association du pays à Horizon Europe. L’enjeu est crucial pour les milieux académiques, mais aussi pour les entreprises et pour le maintien de la qualité de vie dont bénéficie la population helvétique, en termes de prospérité, de santé, de formation et de sécurité.


«Aujourd’hui, la recherche se perçoit comme l’otage d’un jeu politique et le calendrier joue en sa défaveur», indique notamment le document de la faîtière suisse. La relégation au statut de pays tiers signifie en effet que les chercheurs, chercheuses et entreprises suisses ne peuvent plus coordonner de projets européens. Les scientifiques suisses en coordonnaient 1185 dans le dernier programme (Horizon 2020). Ensuite, les chercheurs et chercheuses ne pourront plus obtenir de bourses ERC du Conseil européen de la recherche. Ultra-compétitives, ces bourses représentent 40% du total des financements européens accordés à la Suisse, soit plus d’un milliard de francs. Enfin, les PME sont également affectées, puisque près de 25% des projets suisses étaient portés par ces dernières (36% en incluant les industries). Ces financements directs n’ont pas d’instrument équivalent en Suisse. L’appel précise encore que, sans association, les meilleurs talents quitteront la Suisse pour s’établir dans d’autres pays du continent. L’avenir des jeunes en formation est aussi prétérité, puisque l’absence d’association leur coupe l’accès au réseau européen de la recherche, dans un contexte où la mobilité des étudiant-es est déjà fragilisée depuis que la Suisse n’est plus associée à Erasmus+.

Le Service recherche de l’UNIGE se tient à la disposition des scientifiques qui envisagent une participation à Horizon Europe pour toute information actualisée et conseil personnalisé.

Lire l’appel de swissuniversities

 

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