Ce mardi 1^er mars 2022 marque le millième jour de détention de Fariba Adelkhah, anthropologue franco-iranienne, directrice de recherche au CERI Sciences Po et docteure honoris causa de l’Université de Genève. Arrêtée par les autorités iraniennes le 5 juin 2019, condamnée à cinq années de prison sur la base d'accusations fallacieuses et en dehors de tout procès digne de ce nom, elle avait vu sa peine convertie en assignation à résidence à son domicile en octobre 2020, quelques jours avant la cérémonie de remise de son DHC à Genève. Le 12 janvier dernier, elle était de nouveau incarcérée à la prison d’Evin, à Téhéran.

À l’occasion de ce triste anniversaire, l’Université de Genève tient à réaffirmer sa solidarité avec la chercheuse. «Son incarcération est incompréhensible et inadmissible, dénonce le recteur Yves Flückiger. En la maintenant en détention le gouvernement iranien met en danger la santé et même la vie de Fariba Adelkhah.»

La réaction du recteur Yves Flückiger à la réincarcération de Fariba Adelkhah, le 28 janvier 2022

Co-signataire avec Didier Péclard, professeur à l’UNIGE, et Jean-François Bayart, professeur à l’IHEID, d’une tribune publiée dans le journal Le Temps, le professeur Bernard Debarbieux, doyen de la Faculté des sciences de la société, réagissait en ces termes à la réincarcération de Fariba Adelkhah: «Cet épisode dramatique nous rappelle la menace qui pèse toujours un peu plus sur les chercheurs et chercheuses dans beaucoup de régions du monde, transformé-es en prisonnier-ères scientifiques sans avoir aucunement participé à une remise en cause des régimes politiques dont ils ou elles relèvent. L’Université de Genève s’honore à défendre la liberté académique et la protection des scientifiques en Suisse et partout dans le monde.»