17 mars 2022 - Melina Tiphticoglou

 

Vie de l'UNIGE

Trois minutes pour convaincre

Le 25 mars, l’UNIGE organise la finale du concours «Ma thèse en 180 secondes». Douze jeunes chercheuses et chercheurs présenteront leur sujet de thèse au public en trois minutes. Les trois lauréat-es gagneront leur place pour la finale suisse.

 

 

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Stefano Pollastri a reçu le 1er prix du jury en 2021 pour la présentation en trois minutes de sa thèse «Agrégation de cendres volcaniques: contraintes théoriques, expérimentales et de terrain».


Trois minutes, une scène et une image, voilà ce dont disposent les candidat-es du concours «Ma thèse en 180 secondes» pour expliquer au plus grand nombre l’objet de leur thèse de doctorat. Simples au demeurant, les consignes se révèlent pourtant un véritable défi lorsqu’il s’agit de les appliquer à des sujets techniques et complexes, aux titres parfois longs et obscurs comme celui de Léonie Pellissier, 2e prix du jury en 2021: «Étude compréhensive de champignons endophytes isolés des feuilles d’un palmier de la forêt amazonienne: un modèle pour déchiffrer les interactions plante-microbe et explorer leurs diversités chimiques et leur potentiel bioactif». Selon Romain Bodinier, 1er prix du jury en 2019: «Après avoir consacré trois à cinq années de recherches à sa thèse, c’est un bel exercice d’humilité que de la résumer en trois minutes!»

 

Vingt et un-e doctorant-es ont choisi de relever le défi. Le 24 février, ils et elles se sont affronté-es en pré-finale, sans public, mais face à un jury. Cette étape intermédiaire a dû être organisée pour la première fois cette année en raison du grand nombre d’inscrit-es. Les 12 candidat-es sélectionné-es monteront successivement sur scène le 25 mars et déploieront toute l’intelligence dont elles et ils sont capables pour faire comprendre au public l’objet de leur recherche. Leur prestation pourra être suivie en direct sur Léman Bleu dès 19h.

Une place en finale suisse
En face, un jury – composé de cinq personnes représentant les milieux académiques, ceux des médias et de la communication, de la culture ainsi que le lauréat de l’édition précédente – aura pour tâche d’évaluer les prestations et d’attribuer les trois prix qui donnent accès à la finale suisse, puis à la finale internationale pour celui ou celle qui remporterait l’étape suisse. Un prix sera désigné par le public également le soir même.

Les candidat-es seront noté-es selon une grille de critères évaluant, entre autres, les qualités d’orateur/trice, la clarté du contenu, la capacité à expliquer des concepts ou idées complexes dans un langage accessible et la plus-value du support visuel. Le dépassement du temps se révélera éliminatoire. Romain Bodinier, qui a fait partie du jury lors de l’édition 2021, est frappé par l’esprit de justice qui anime les membres du jury: «Les avis sont parfois diamétralement opposés et trouver un consensus dans un délai si court est extrêmement difficile.»

Entre deux prestations parfaitement réussies, la capacité des candidat-es à embarquer le public dans le récit fera la différence. «À ce titre, deux éléments jouent un rôle essentiel, constate Romain Bodinier. En premier lieu, l’aisance sur scène, c’est-à-dire la manière dont chacun-e parvient à faire de sa prestation une chorégraphie et à remplir l’espace. En second lieu, les images, métaphores ou histoires personnelles, utilisées pour illustrer le sujet, dont la force ou la clarté peuvent être déterminantes.»

Pour aider les candidat-es à maîtriser les moyens de communication, des ateliers de techniques théâtrales et des séances de coaching sont proposés. Ces compétences, qui permettent d’apprendre à synthétiser et à présenter un contenu scientifique de manière simple et claire, serviront aux étudiant-es au-delà du concours. Romain Bodinier dit d’ailleurs avoir obtenu son emploi actuel dans la finance parce qu’il est «un biologiste qu’on comprend». «Toute personne menant une thèse devrait s’inscrire, lance-t-il, enthousiasmé par l’expérience qu’il a vécue. Ça peut faire peur, mais il faut avoir le courage d’essayer. Trois minutes d’effort, ce n’est pas grand-chose au regard des bénéfices qu’on peut tirer de l’exercice.»

 

Pour en savoir plus: unige.ch/mt180

 

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